Les rapaces m'ont toujours fasciné. Les plus gros et les plus puissants d'entre eux occupent le sommet dans la hiérarchie gouvernant le monde des prédateurs et de leurs proies. Les rapaces nocturnes < hiboux, chouettes > m'impressionnent davantage que les diurnes < buses, éperviers, faucons >. Quand j'en croise un sur le terrain en plein jour, c'est comme si je faisais une rencontre du troisième type. Oui, nous vivons sur la même planète, mais sous des conditions d'éclairage inverses. Alors lorsque Dame chance place sur notre route un rapace diurne et un rapace nocturne perchés à faible distance, dans le même arbre et se regardant fixement, il ne reste plus qu'à s'émerveiller du spectacle offert.
Les deux oiseaux rapaces peuvent donc se croiser en un même lieu sans pourtant y vivre à l'année longue. La ville de Québec possède des parcs municipaux éparpillés aux quatre coins de la ville. Ces parcs abritent des parcelles de forêt assez vastes pour permettre à ces deux espèces de nicher et de pourvoir au nourrissage des jeunes. Les deux espèces partagent une certaine partie de leur diète lorsqu'elle se compose de petits et de moyens rongeurs (mulots, rats, souris, écureuils..). Même si j'ai déjà découvert une dépouille décapitée d'un mâle de Cardinal à poitrine rose en dessous d'un nid occupé par un Grand-duc d'Amérique, les petits passereaux sont trop vifs pour permettre au gros strigidé de les chasser efficacement. Par contre, ne lui montrez pas trop longtemps un lièvre, une marmotte ou une moufette, car il lui sera difficile de résister à passer à l'attaque. Par contre, l'épervier possède toutes les habiletés pour attaquer les oiseaux en vol. Selon vous, qui des deux prédateurs doit à se méfier le plus de l'autre?
En cette belle matinée, l'oiseau le plus actif est l'épervier qui vient frôler en rase-motte l'extrémité des aigrettes du hibou. L'épervier niche régulièrement depuis quelques années dans ce parc, alors que le grand-duc vient faire son tour occasionnellement et surtout en saison froide. L'épervier ne peut qu'essayer de l'effrayer pour l'éloigner de son lieu de nidification. Par contre, le nuit venue, alors que l'épervier est bien installé immobile à se refaire des forces, rien ne garantit que le hibou ne profitera pas de cet instant de vulnérabilité pour l'attaquer, le tuer et s'en nourrir.
Domaine de Maizerets, le 18 février 2017. Un regard très intimidant.
Le 07 avril 2015 au parc linéaire de Beauport, ville de Québec. Un mâle adulte d'Épervier de Cooper est perché près de son nid en devenir après avoir apporter quelques branches additionnelles.
Il y a de belles rencontres à faire en parcourant les parcs municipaux et je vous en souhaite près de chez vous.
@ bientôt.
1 commentaire:
Ce grand duc est magnifique. C'est toujours un peu magique de rencontrer un de ces beaux oiseaux de nuit pendant la journée. Chez nous il faut aller dans les Alpilles pour avoir une chance d'en voir au crépuscule et encore de loin! J'en ai vu dans un centre de soins, on est fasciné par leur regard!
Belles observations en ce printemps qui commence!
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