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mardi 10 avril 2018

Baie-du-Febvre, l'incontournable.



Je l'ai d'abord connu sous le nom de Baieville, c'était avant le 6 juin 1983, avant l'annexion de trois municipalités (Saint-Antoine-de-Baie-du-Febvre, Baieville et Saint-Joseph) sous le vocable de Baie-du-Febvre. Au fil des ans, j'y ai observé des millions d'Oies des neiges et des milliers de Bernaches du Canada et d'anatidés de toutes les espèces possibles, des plus communes au plus rares.

Bien des facteurs jouent en faveur de la présence de ces oiseaux d'eaux dans ce lieu idyllique pour eux. La proximité du grand Fleuve Saint-Laurent, la présence de marécages et de plans d'eau naturels, de bassins de rétention des eaux usées et de champs qui retiennent l'eau de la fonte des neiges et qui se transforment le temps d'une saison en véritables pataugeuses pour nos amis palmés. Et comme ces champs sont voués à la culture, le bec des oies et des bernaches est très bien adapté pour déterrer les racines restées enfouies dans le sol après les récoltes. Et il n'y en a pas seulement pour les oies, les canards et les bernaches. Cette région hautement agricole est constituée de vastes régions ouvertes où les rapaces et les passereaux y trouvent gîte, nourriture et escale avant de poursuivre leur route plus au nord.


Un Faucon émerillon se nourrit d'un Plectrophane des neiges mâle qu'il vient d'attraper. Baie-du-Febvre, le 09 avril 2018.


Un groupe de plus de 5,000 Plectrophanes des neiges tourbillonnent au-dessus des champs au bout de la rue Lacerte. Baie-du-Febvre, 09 avril 2018.

Des centaines de milliers d'Oies des neiges transitent par Baie-du-Febvre à tous les ans lors de la migration printanière. Baie-du-Febvre, le 09 avril 2018.

Et parmi elles, se cachent des espèces moins communes comme l'Oie de Ross, l'Oie à bec court, la Bernache de Hutchins ou la Bernache nonnette. Au plus vaillant à les repérer. Anne a trouvé une Bernache de Hutchins dans ce groupe. Baie-du-Febvre, 09 avril 2018.

Et la fatalité frappe dans ces groupes impressionnants. Les migrations ne sont pas des déplacements de tout repos pour les migrateurs. Des individus peuvent se blesser, tomber malades ou mourir d'épuisement faute de ne pas se nourrir suffisamment. Des oies mortes gisent au sol à différents endroits et des rapaces comme les pygargues, les aigles, les buses et les busards se nourrissent à même ces carcasses. Ici, une grosse femelle de Busard Saint-Martin essaie de se sustenter, mais le cadavre s'avèrera finalement trop gelé. Baie-du-Febvre, 09 avril 2018.


En même temps que nous observons le busard, nous pouvons voir un peu plus loin deux Pygargues à tête blanches adultes bien assis chacun sur leur carcasse d'Oies des neiges. Comparativement au busard, ils sont beaucoup mieux outillés pour percer la peau gelée.


L'hiver 2017-2018 a été froid, nuageux et neigeux. On dirait qu'il tarde à vouloir nous quitter, mais la température se réchauffe progressivement. Les jours qui viennent risquent de voir arriver une bonne variété de migrateurs. Une visite à Baie-du-Febvre devrait faire partie de votre cédule des prochaines sorties. Voici quelques photos faites sur le site et comportant des espèces qui arriveront dans les jours ou les semaines qui viennent.


Bruant chanteur / Melospiza melodia melodia / Song Sparrow

Bécasseau minuscule / Calidris minutilla / Least Sandpiper

Bruant des prés / Passerculus sandwichensis mediogriseus / Savannah Sparrow

Paruline à croupion jaune / Setophaga coronata coronata / Yellow-rumped Warbler

Aigle royal / Aquila chrysaetos canadensis / Golden Eagle

Érismature rousse / Oxyura jamaicensis / Ruddy Duck

Hirondelle bicolore / Tachycineta bicolor / Tree Swallow

Troglodyte des marais / Cistothorus palustris dissaeptus / Marsh Wren

Moucherolle phébi / Sayornis phoebe / Eastern Phoebe

Une visite à Baie-du-Febvre est toujours excitante car nous ne savons jamais quelle belle observation nous attend. En ce 09 avril 2018, c'est un Faucon Gerfaut / Falco rusticolus / Gyrfalcon de forme grise qui s'est présenté devant nous. Arrivé de nulle part, il survole les oies posées sur l'eau et il entreprend des piqués pour les faire décoller. Le stratagème ne fonctionne pas. Il fait alors du surplace et fait plonger un petit canard que nous n'avons pas le temps d'identifier. Il reste quelques secondes au-dessus du point où sa proie a disparu et il se dirige ensuite vers une femelle de Busard Saint-Martin qui arrive en vol.  Les deux se confrontent un peu, mais le faucon finit par disparaître sans demander son reste. Je suis malheureusement incapable de prendre une photo. Ce sera pour une prochaine.

 

@ bientôt.


mardi 26 avril 2016

Des oiseaux en avril 2016




Pour les ornithologues amateurs Québécois, le mois d'avril est le mois charnière où la saison hivernale bascule vraiment vers la saison printanière. En avril, les congères fondent à vue d'oeil, les champs et les rives du grand fleuve Saint-Laurent se dégagent de leur manteau blanc et des nouvelles espèces d'oiseaux migrateurs apparaissent dans nos environnements, jour après jour. Alors que plusieurs d'entre eux retrouvent leur aire de nidification, plusieurs autres ne seront que de passage. Apparaissent d'abord les grandes volées de bernaches et d'oies.



Bernache du Canada / Branta canadensis interior / Canada Goose


Oie des neiges / Chen caerulescens atlantica / Snow Goose



Urubu à tête rouge / Cathartes aura aura / Turkey Vulture

  
Buse à queue rousse (adulte) / Buteo jamaicensis borealis / Red-tailed Hawk
 

Bécasse d'Amérique / Scolopax minor / American Woodcock

 
Hirondelle bicolore  / Tachycineta bicolor / Tree Swallow

  
Moucherolle phébi / Sayornis phoebe / Eastern Phoebe
 

Vacher à tête brune / Molothrus ater ater / Brown-headed Cowbird
 

Carouge à épaulettes / Agelaius phoeniceus phoeniceus / Red-winged Blackbird


Bruant hudsonien / Spizelloides arborea arborea / American Tree Sparrow


Bruant à gorge blanche / Zonotrichia albicollis / White-throated Sparrow

 
Bruant des prés / Passerculus sandwichensis mediogriseus  / Savannah Sparrow

 
Bruant chanteur / Melospiza melodia melodia / Song Sparrow



Il n'est pas encore temps pour les colorées parulines ou d'autres espèces nichant plus au nord et qui apparaîtront en mai. Le meilleur est à venir.


Et pour terminer ce billet, la photo d'une belle rencontre


Renard roux / Vulpes vulpes / Red Fox



@ bientôt.


 

lundi 28 avril 2014

Le blanc du printemps




Depuis mon dernier billet, j'ai fait quelques sorties ornithologiques dans la région et j'ai pu constater que, même si la neige a fini par fondre, le blanc reste encore à la mode.


Au Québec, les oies, bernaches et canards de toutes sortes arrivent en même temps que le mois d'avril. Le ciel est alors sillonné par des vagues successives de volées d'anatidés qui se reconnaissent facilement par le patron de vol qu'elles adoptent. Les bernaches et les oies sont reconnues pour leur formation en V ou par les longues lignes obliques où chaque individu profite de l'air brassé par celui qui le précède pour économiser cette énergie nécessaire pour accomplir de longs trajets migratoires. 






L'un des meilleurs endroits au Québec pour observer les premiers grands rassemblements d'Oie des neiges / Anser caerulescens / Snow Goose est Baie-du-Febvre. Les champs agricoles inondés au printemps agissent comme des aimants sur la boussole interne des migrateurs. 

Lors de notre visite du 18 avril 2014, Anne et moi avons été en mesure de constater le nombre spectaculaire de ces oies blanches. Vers 10h00 nous rencontrons André Cyr et il nous dit qu'il est arrivé sur les lieux très tôt et qu'il estime à plus 400 000 le nombre d'oies observées dès le lever du soleil. À partir de certains lieux d'observation, nous en voyons partout. Le blanc est vraiment à la mode en cette belle journée.

Vers 13h00, nous nous rendons près du marais qui jouxte les deux bassins le long de la route Janelle. Nous sommes très surpris d'y trouver un magnifique immature de Harfang des neiges / Bubo scandiacus / Snowy Owl, en fait il y en a deux, mais nous ne verrons que celui-ci.











Les milliers d'oies sont cependant trop loin pour une photo potable. Je ne le sais pas encore, mais ce n'est que partie remise puisque, le 27 avril, je me reprends alors que nous découvrons un gros rassemblement d'oies tout près du quai de Portneuf, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Nous estimons à plus de 5 000 le nombre d'oies présentes. Voici un échantillon de la perspective que nous avions lorsqu'un petit avion passait et que les oies le prenaient pour un rapace.





En avant-plan, nous voyons un groupe qui se pose à nouveau à la surface de l'eau. En arrière-plan, nous voyons un autre groupe qui adopte le même comportement, mais de l'autre côté du fleuve. 

L'avion revient quelques minutes plus tard et l'effet sur les oies est le même. J'imagine que la vue à partir de l'habitacle de l'avion de toutes ces oies blanches qui s'envolent dans un chaos terrible doit être très belle à voir par les occupants. Mais ce n'est pas très intelligent de déranger ainsi les oiseaux migrateurs qui ont besoin de repos pour refaire des forces. À force de se faire déranger, les oies finissent par se poser plus près du quai et nous nous y rendons pour tirer profit de l'occasion.










Ces deux belles espèces, tout de blanc vêtues, vont nous quitter d'ici une couple de semaines pour rejoindre leurs aires de reproduction dans la toundra canadienne. Leurs départs seront vite oubliés par les millions de passereaux qui regagneront notre latitude pour venir s'y reproduire également. Ainsi va la vie sur cette belle planète bleue, un tourbillon incessant où la vie et la mort, les arrivées et les départs, se succèdent depuis des temps immémoriaux.



@ bientôt,









mardi 15 mai 2012

Un printemps québécois différent

Oui, je sais, vu tout le brasse camarade qui se passe présentement au Québec avec les contestations étudiantes et leurs carrés rouges, verts ou blancs, le titre de ce billet peut mener à une certaine confusion... et c'est voulu. Le printemps au Québec en 2012 est tout à fait spécial à plus d'un niveau. Pendant que des groupes marginaux d'étudiants, menés par des motifs fallacieux, concourent à donner au Québec un air de société en pleine crise, les oiseaux allègent l'atmosphère en revenant des pays chauds avec quelques jours en avance sur les dates des années antérieures. Et, si vous le permettez, je vais m'attarder davantage sur le phénomène ornithologique. Une température anormalement clémente en mars a provoqué l'arrivée hâtive de plusieurs espèces migratrices. En fait, c'est même avec une à deux semaines d'avance que les premiers migrateurs ont atteint nos latitudes. Pour plusieurs personnes, la raison évoquée pour expliquer ce phénomène a pour cause le "réchauffement climatique", mais je ne partage pas cet avis. Je trouve que ce soit disant "réchauffement climatique" a les épaules bien larges par les temps qui courent et qu'on lui attribue tous les maux. Ne possédant pas la vérité absolue pour tout expliquer, je crois cependant plus aux cycles qui régissent toute la nature. On n'a qu'à penser à la succession des saisons, au jour et à la nuit, aux phases de la lune, à la trajectoire des astres, aux cycles d'abondance de différentes populations d'animaux... Quand vous vous endormez la nuit, doutez-vous une seconde que le soleil se pointera ou non à l'horizon le lendemain matin ? Des printemps hâtifs, les humains en ont connus, tout comme pour les printemps tardifs. Le problème est que nous ne possédons pas toujours les statistiques qui permettraient de tout prévoir.
De la même façon qu'une température clémente en novembre 2011 a permis à des milliers de Merles d'Amérique de retarder leur départ vers leur aire de distribution hivernale, les mêmes conditions climatiques vécues en mars 2012 ont permis un retour hâtif chez les populations d'oiseaux hivernants aux États-Unis, pas très loin au sud du Québec si on les compare avec celles se rendant jusqu'en Amérique du Sud. Les oiseaux sont des opportunistes et ils doivent l'être s'ils veulent survivre. La période de nidification n'est pas très longue sous nos latitudes nordiques et les oiseaux vont profiter de chacune des journées additionnelles octroyées par une température avantageuse.

Ces temps-ci, comme je n'ai malheureusement pas le temps d'écrire des billets trop documentés, je vais me contenter de partager avec vous des belles rencontres faites dans les derniers mois.


Le 19 avril, un Canard noir au Domaine de Maizerets, ville de Québec. À cause du haut taux d'hybridation avec le Canard Colvert, l'avenir de cette espèce ne serait pas assurée si l'on se fie aux avis de nombreux ornithologues professionnels et des taxonomistes de renom. L'observation d'un individu de "race pure" deviendra peut-être rare dans quelques décennies.

Le 6 mai, un Canard colvert mâle à l'Île des Soeurs, ville de Montréal.  Cette espèce est beaucoup plus nombreuse que le Canard noir et elle s'hybride facilement avec ce dernier.


Le 19 avril, un Quiscale bronzé mâle au Domaine de  Maizerets, ville de Québec. Cet individu n'hésite pas à ébouriffer son plumage afin de convaincre toute femelle présente qu'il est le "macho" des lieux.

Le 19 avril, un Pic maculé femelle au Domaine de Maizerets, ville de Québec. Les trous alignés sur le tronc montrent bien pourquoi son nom anglais est  le Yellow-bellied Sapsucker. Il perfore une série de trous dans l'écorce de l'arbre d'où  la sève suinte peu après. Non seulement sappe-t-il la sève qui s'écoule, mais il peut ingurgiter les insectes qui, attirés par l'odeur du liquide, viennent s'y coller et ne peuvent échapper à leur destin tragique. De plus, le Colibri à gorge rubis, le seul colibri rencontré au Québec, aime bien à l'occasion venir se sustenter de cette même sêve et des insectes retenus prisonniers.

Le 19 avril, un Carouge à épaulette mâle au Domaine de Maizerets, ville de Québec. Cet ictéridé est très commun au Québec et il est reconnu pour son agressivité lorsque vient le temps de défendre son territoire. Il n'hésitera jamais à foncer sur l'individu qui envahit son territoire. Des agressions envers des humains sont rapportées sporadiquement mais, considérant la taille de l'oiseau, n'ont rien à voir avec celles du Cassican flûteur d'Australie.


Le 19 avril, une Grive solitaire au Domaine de Maizerets, ville de Québec. Cette grive est toujours la première des six espèces de cette famille observables au Québec à revenir sous nos latitudes le printemps venu. 



Le 13 mai, une Grive à dos olive à la Base de Plein Air de Sainte-Foy, Québec. Voici la deuxième espèce qui suit habituellement la Grive solitaire de quelques semaines.


Le 13 mai, un Moqueur roux à Pont Rouge.


Le 13 mai, un Merlebleu de l'est mâle à Pont Rouge. Le merlebleu n'a jamais été très commun au Québec. Il a connu sa part de problèmes lorsque les terres agricoles ont été grandement modifiées au cours du dernier siècle. Les piquets de cèdre, endroits privilégiés pour établir leur nichée, ont été enlevés et l'oiseau s'est retrouvé devant un manque d'endroits propices à la nidification. Heureusement, des cabanes spécialement adaptées à leurs exigences ont été installées sur des "routes de merlebleu" et cette initiative a connu un succès inespéré. La population du merlebleu est en hausse au Québec, à notre plus grand contentement.


Le 13 mai, une Sturnelle des prés mâle à Neuville. Au cours des dernières trente années, cette espèce a connu une baisse drastique de sa population. La cause principale du déclin se situe au niveau des techniques de récolte du foin qui a changé énormément durant ces années. Alors qu'autrefois on ne coupait le foin qu'une fois par été, maintenant ce sont deux coupes qui se font, détruisant une grande majorité des nichées en cours. Le Goglu des prés et la Maubèche des champs ont également écopé de ces méthodes nouvelles.


Le 12 mai, une Oie des neiges au Cap Tourmente. Au milieu du XXième siècle, la population de l'Oie des neiges au Québec était évaluée à 200 000 individus. Aujourd'hui, la population mondiale est estimée à 7 600 000 individus et n'est pas menacée. La population de passage au Québec était estimée en 2009 à 1 428 000 individus, et en forte progression. La coloration rousse sur la tête et la base du cou provient du fer contenu dans le sol où les oies se nourrissent des racines du Scirpe d'Amérique, sa plante préférée.


Le 5 mai, un couple d'Hirondelles bicolores à Baie-du-Febvre. On peut facilement différencier les sexes selon leur plumage. À condition cependant que la femelle soit âgée de moins de 2 ans. La première année, elle arbore un plumage brun alors que la deuxième année, elle porte le même manteau que le mâle.


Le 6 mai, un Râle de Virginie à l'Île des Soeurs, Montréal. Selon le spécialiste de ce secteur, Pierre Bannon, ça faisait quelques années que cette espèce n'avait pas été observée en ces lieux. Une belle redécouverte, mais y nichera-t-il en 2012 ?
Le 12 mai, un Moqueur polyglotte au Cap Tourmente. Cette espèce est répertoriée à tous les ans au Québec, mais en nombre plutôt restreint. L'année 2012 semble propice puisque plusieurs individus ont été rapportés au cours des derniers jours, dans diverses régions.  Le 13 mai, j'ai même observé et photographié un autre individu à la Base de Plein Air de Sainte-Foy.


Les premières vagues de parulines sont arrivées et le meilleur est à venir dans les jours qui viennent. Le printemps est vite passé et il faut profiter de toutes les occasions pour observer cette belle nature.