mardi 29 octobre 2019

Une pensée pour la planète des oiseaux.






Le 10 janvier 2008, j'écrivais le texte qui suit sur mon blog. J'ai le goût de le partager à nouveau. Croyez-vous qu'en presque une douzaine d'années les choses ont bien changé ?  Croyez-vous que dans une douzaine d'années, la situation sera meilleure tout autour du globe ?  Qui saurait le dire ? Votre opinion vaut bien la mienne.






Notre belle planète bleue est vaste et elle porte en elle tout ce qu'il faut pour que la vie y règne en maîtresse absolue. Elle est ceinturée par une atmosphère qui nous protège des rayons potentiellement néfastes du soleil et qui contient l’air respirable indispensable à la vie telle qu’on la connaît. L’eau potable, les conditions atmosphériques et les différents habitats forment toutes des conditions gagnantes qui permettent l’éclosion d’une variété infinie d’êtres vivants.






Depuis des milliards d'années, la terre effectue des rotations sur elle-même et autour du soleil. Ces mouvements giratoires provoquent les saisons en s'inclinant légèrement et en offrant un angle différent aux rayons du soleil. Les êtres vivants qui l'habitent ont appris à s'ajuster aux éléments extérieurs adverses, car ces éléments habituellement cycliques et prévisibles ont induit des adaptations qui se sont inscrites dans leurs gênes.







Dans des parties très arides du monde, soumises à des périodes de sécheresse pouvant s'étendre sur plusieurs années, les graines de certains végétaux peuvent entrer dans une léthargie d'où elles ne sortiront qu'après la première pluie. De l’endroit où tout semblait mort quelques minutes auparavant, et depuis même des années dans certains cas, une fleur surgit, s’épanouit et assure la pérennité de l'espèce en produisant à son tour une graine qui perpétuera la vie. Une fois desséchée, elle contribuera par sa mort à nourrir d'autres êtres vivants.






Que ce soit en Afrique ou en Amérique, des millions de mammifères entreprennent à tous les ans des migrations au cours desquelles ils couvriront des distances énormes et affronteront mille dangers. Comme la petite plante du désert, ils obéissent à un rituel immémorial. Ils ne se posent pas la question à savoir si ce qu'ils font est bien ou non, ils agissent par instinct de survie. De la même façon, les oiseaux transmettent via leurs gênes des comportements qui obéissent à leur besoin de survie. Les migrations font partie intégrante de la stratégie de survie.







Les migrations printanières et automnales ont lieu à cause des saisons bien sûr, mais c'est le manque de nourriture qui dicte la loi et non seulement les conditions climatiques. Il arrive à l'occasion qu'un individu d'une espèce habituellement migratrice passe l'hiver au Québec malgré les dures conditions hivernales. Il réussira à le faire à condition de trouver la nourriture nécessaire et ce, avec le moins de dépenses caloriques possible. De tous les êtres vivants affublés de poumons, les oiseaux sont ceux qui parcourent les plus grandes distances entre leurs lieux de reproduction et leurs lieux d'hivernage. Plus le trajet est long et plus il y a nécessité pour l'oiseau de faire des arrêts stratégiques pour refaire le plein d'énergie.






Et c'est ici que l'homme vient dérégler ce qui a pris des millénaires à s'établir. Le problème majeur rencontré par les oiseaux réside dans le fait que les habitats sont de plus en plus détruits autour de la planète pour faire place à la monoculture, à l'élevage d'animaux pour la boucherie ou au développement domiciliaire. Là où se trouvait depuis des siècles un marécage accueillant pour les migrateurs, s'érigent maintenant une série d'habitations ultramodernes. Là où s'élevaient des grandes forêts pour abriter et nourrir les oiseaux dans leurs lieux d'hivernage, s’étendent maintenant des champs où on cultive le café, la canne à sucre ou tout autre produit pour la consommation humaine. Les palétuviers sont détruits pour étirer les plages des complexes touristiques. En Jamaïque, on exploite des mines de bauxite dans le Cockpit Country, une zone qui abrite plusieurs endémiques. Au Kénya, il faut se rendre dans la région de Kakaméga, au nord est du Lac Victoria, pour retrouver une zone de forêt tropicale humide dans ce pays africain. Cette forêt est en fait le prolongement de celle de l’Ouganda. En Afrique du Sud, des centaines de kilomètres séparent les quelques forêts primaires qui restent. Les autres forêts sont des plantations mono typiques d'eucalyptus ou de conifères. Sur la côte atlantique du Brésil, il ne subsiste que 7% de la superficie de la forêt originale. En Thaïlande, depuis les 40 dernières années, ce sont 70% des forêts qui ont disparu, toujours à cause des mêmes raisons qui prévalent sur les autres continents. L'île mythique de Madagascar ne sera jamais plus la même et plusieurs espèces devraient frôler l'extinction d'ici seulement quelques décennies. Malgré tous les signes d'essoufflement lancés par la nature depuis les années 1950, l’homme continue de créer des déserts écologiques partout sur le globe.











La planète des oiseaux se dépouille de plus en plus rapidement des habitats essentiels à ces derniers pour se nourrir et pour se reproduire. Rien de surprenant donc d’apprendre que les effectifs de population chez certaines espèces d’oiseaux ont chuté de 50% à 90% au cours des 40 dernières années.

Quand comprendrons-nous que la planète se meurt et que tous les êtres vivants qui l'habitent, l'homme y compris, sont en sursis ?  Il est temps plus que jamais d'agripper nos jumelles, notre carnet de notes, notre caméra et de sortir dehors pour savourer toutes ces couleurs, tous ces sons et toute cette vie que ces êtres emplumées apportent à la nature.

@ bientôt.