dimanche 14 mars 2021

Quand le dindon fait le paon.

 

 

À n'en plus douter, elles font maintenant partie du paysage en Chaudière-Appalaches. Le mâle du Dindon sauvage commence ces jours-ci à peaufiner ses techniques de parade qui le rendront populaire d'ici un mois. Hier, le 13 mars 2021, j'ai surpris ces 3 mâles ensemble dans un champ à Saint-Antoine-de-Tilly, dans le comté de Lotbinière. Au début, je croyais voir 1 mâle essayant d'étourdir 2 femelles en se pavanant comme un paon. Ce qui m'intriguait c'était de voir cet appendice qui pendait de la poitrine de chacun des oiseaux . Cette touffe constituée de longues plumes filiformes fait partie de l'arsenal du mâle pour éblouir ces gentes dames. Vu la distance trop grande, la photo manque de détails et d'éclairage, mais il est possible de distinguer assez le plumage pour voir ces touffes. Un autre caractéristique est le bleu au niveau de la tête.

 


 

Pour rendre un peu plus justice à la beauté du plumage, j'inclue des photos prises le 11 avril 2020 dont celle d'un mâle paradant devant 2 femelles, à Saint-Appolinaire (toujours dans le comté de Lotbinière). Notons l'absence du prolongement plumeux du côté des femelles.


Dindon sauvage / Meleagris gallopavo silvestris / Wild Turkey




 


 

Même si les photos montrent des plans rapprochés, il faut considérer le fait que les Dindons sauvages sont très craintifs et ils ne se laissent pas approchés facilement. Si vous êtes à découvert, rien ne sert d'essayer de s'approcher d'eux pour améliorer une photo. La parade fait partie du rituel de reproduction de l'espèce et interférer dans son accomplissement s'avère des plus nuisibles pour l'espèce. La photographie de nature implique d'avoir un équipement photographique qui permet de capter des images sans nuire au comportement naturel du sujet.


@ bientôt.

 

samedi 6 mars 2021

Une marche dans le parc.

 

 

Les rapaces m'ont toujours fasciné. Les plus gros et les plus puissants d'entre eux occupent le sommet dans la hiérarchie gouvernant le monde des prédateurs et de leurs proies. Les rapaces nocturnes < hiboux, chouettes > m'impressionnent davantage que les diurnes < buses, éperviers, faucons >. Quand j'en croise un sur le terrain en plein jour, c'est comme si je faisais une rencontre du troisième type. Oui, nous vivons sur la même planète, mais sous des conditions d'éclairage inverses. Alors lorsque Dame chance place sur notre route un rapace diurne et un rapace nocturne perchés à faible distance, dans le même arbre et se regardant fixement, il ne reste plus qu'à s'émerveiller du spectacle offert.

 

Épervier de Cooper / Accipiter cooperii / Cooper's Hawk et Grand-duc d'Amérique / Bubo virginianus virginianus / Great Horned Owl perchés dans le même arbre. Domaine de Maizerets, ville de Québec, le 28 février 2021 vers les 10h00 du matin.

 

Les deux oiseaux rapaces peuvent donc se croiser en un même lieu sans pourtant y vivre à l'année longue. La ville de Québec possède des parcs municipaux éparpillés aux quatre coins de la ville. Ces parcs abritent des parcelles de forêt assez vastes pour permettre à ces deux espèces de nicher et de pourvoir au nourrissage des jeunes. Les deux espèces partagent une certaine partie de leur diète lorsqu'elle se compose de petits et de moyens rongeurs (mulots, rats, souris, écureuils..). Même si j'ai déjà découvert une dépouille décapitée d'un mâle de Cardinal à poitrine rose en dessous d'un nid occupé par un Grand-duc d'Amérique, les petits passereaux sont trop vifs pour permettre au gros strigidé de les chasser efficacement. Par contre, ne lui montrez pas trop longtemps un lièvre, une marmotte ou une moufette, car il lui sera difficile de résister à passer à l'attaque. Par contre, l'épervier possède toutes les habiletés pour attaquer les oiseaux en vol. Selon vous, qui des deux prédateurs doit à se méfier le plus de l'autre? 

En cette belle matinée, l'oiseau le plus actif est l'épervier qui vient frôler en rase-motte l'extrémité des aigrettes du hibou. L'épervier niche régulièrement depuis quelques années dans ce parc, alors que le grand-duc vient faire son tour occasionnellement et surtout en saison froide. L'épervier ne peut qu'essayer de l'effrayer pour l'éloigner de son lieu de nidification. Par contre, le nuit venue, alors que l'épervier est bien installé immobile à se refaire des forces, rien ne garantit que le hibou ne profitera pas de cet instant de vulnérabilité pour l'attaquer, le tuer et s'en nourrir. 

 

 

Domaine de Maizerets, le 18 février 2017. Un regard très intimidant.

 

 

Le 07 avril 2015 au parc linéaire de Beauport, ville de Québec. Un mâle adulte d'Épervier de Cooper est perché près de son nid en devenir après avoir apporter quelques branches additionnelles.

 

Il y a de belles rencontres à faire en parcourant les parcs municipaux et je vous en souhaite près de chez vous.

 

@ bientôt.

  

jeudi 4 mars 2021

L'hirondelle n'est pas la seule à annoncer le printemps.

 

 

On peut noter ces jours-ci la présence de petits oiseaux en bordure des routes de campagne. Ils s'envolent au passage d'un véhicule, effectuent une volée en cercle avant de revenir se poser sur le bord du chemin. Il s'agit de passereaux granivores qui viennent ingurgiter du gravier ou des minéraux rendus disponibles grâce à l'épandage de terre et de sel servant à sécuriser le trafic sur les routes glacées. Je ne parle pas ici du Plectrophane des neiges, cet oiseau blanc qui nous visite l'hiver et qui se tient en bandes comptant quelques fois plusieurs centaines d'individus, mais bien de l'Alouette hausse-col, anciennement connue sous le nom d'Alouette cornue. Un nom qui lui convenait mieux quant à moi.

En passant, pourquoi ingurgitent-ils les petites pierres en bordure des chemins? 

Les granivores avalent des petites pierres et elles aboutissent dans une poche aux parois épaisses, dans lesquelles sont incorporés des muscles puissants. Cette partie très importante du système digestif a pour nom gésier. Comme les oiseaux ne mastiquent pas les petites graines, faute d'absence de dents, elles aboutissent dans le gésier avec encore les enveloppes dures qui les protègent. Le gésier agit comme un broyeur qui fait que les graines sont réduites à un état plus digestible au contact des pierres qui cassent l'enveloppe protectrice. Après cette étape primordiale, la nourriture est dirigée ensuite vers l'estomac. C'est pour ça que les alouettes, plectrophanes, bec-croisés, sizerins, tarins, tourterelles, pigeons... sont souvent observés au sol le long des chemins. J'ai photographié dernièrement des pigeons qui picoraient une toiture recouverte de bardeaux d'asphalte. Ils ne se nourrissaient pas, il cueillait du matériel pour leur gésier. Une fois que les pierres sont trop usées à cause du frottement, l'oiseau doit les remplacer.

Fin-février début-mars est la période de l'année où l'alouette revient de migration dans la région de Chaudière-Appalaches. Cet oiseau niche très tôt. Il lui arrive de le faire alors que la neige recouvre le sol par parcelles dans les champs. En fait, il est un des premiers indicateurs que le printemps s'en vient résolument. Oui, il y a des bandes de cette espèce qui restent avec nous l'hiver et qui se nourrissent près des meuneries ou des fermes bovines, mais c'est l'exception. Qu'on se le dise, les alouettes migratrices sont de retour.

 

 

Alouette hausse-col / Eremophila alpestris alpestris / Horned Lark. Saint-Antoine-de-Tilly, le 03 mars 2021.

 

 

Le 02 janvier 2013 sur le rang Bois francs est à Issoudun, comté de Lotbinière, Québec.

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Plectrophane des neiges / Plectrophenax nivalis nivalis / Snow Bunting. 15 janvier 2021, Saint-Édouard, comté de Lotbinière, Québec.


 

Pigeon biset / Columba livia livia / Rock Pigeon. 19 janvier 2021, Sainte-Croix, comté de Lotbinière, Québec.

 

@ bientôt.

 

 

mardi 2 mars 2021

Un rapace de plus en plus fréquent.

 

 

L'Épervier de Cooper fait de plus en plus partie du paysage dans la région de Québec. Pourtant, si on remonte au premier Atlas des Oiseaux nicheurs du Québec méridional (1984-1989), il était reconnu comme un oiseau migrateur rare dans le Sud du Québec. À cette époque, la mention la plus à l'Est de la province se retrouvait dans la région de Montréal. Le tableau de distribution est bien différent 25 ans plus tard, lors du deuxième Atlas des Oiseaux nicheurs du Québec méridional (2010-2014), durant lequel cette espèce est signalée aussi à l'Est que dans le Bas-Saint-Laurent, avec de nombreuses confirmations éparpillées un peu partout. Il est maintenant un nicheur régulier dans quelques parcs municipaux de la ville de Québec. 

En toutes saisons, il est un visiteur régulier aux postes d'alimentation installés dans nos arrière-cours. Sa diète est très variée. Il peut être une menace pour les petits mammifères (souris, écureuils) et pour les oiseaux variant en taille des petits oiseaux chanteurs jusqu'aux jeunes faisans. Il lui arrive même de se nourrir de poissons. Au cours d'une étude faite en 1959 à Ithaca, N.Y., s'étalant sur trois ans et impliquant le suivi de 12 différentes nichées, il a été confirmé que les Tamias rayés et les Écureuils roux comptaient pour 94% des mammifères rapportés au nid par les adultes. L'Étourneau sansonnet remportait la palme chez les oiseaux.

 

 

Épervier de Cooper / Accipiter cooperii / Cooper's Hawk / Gavilán de Cooper. Adulte. Domaine de Maizerets, ville de Québec. Le 28 février 2021.

 

 

 

Adulte. 09 mai 2019 le long du rang Bois-de-l'Ail, Saint-Flavien, comté de Lotbinière, Québec.

 

 

Adulte. 21 janvier 2017 à Saint-Édouard, comté de Lotbinière, Québec.

 

 

Immature se nourrissant d'un Moineau domestique apporté par un parent quelques instants plus tôt. 20 juillet 2014 au Bois-de-Coulonge, ville de Québec, Québec.

 

@ bientôt.

 

lundi 1 mars 2021

Des oies qui n'en sont pas toujours.

 

 

On rapporte ces jours-ci des mentions d'Oies des neiges sur Ebird. Je ne dis pas qu'elles ne sont pas bonnes, car certaines sont peut-être étayées par des photos, mais il faut se méfier des observations faites à l'oeil nu et sur des oiseaux se déplaçant haut dans le ciel. C'est arrivé hier avant-midi, le 28 février 2021, alors que 12 goélands volaient à haute altitude en formation de "V" au-dessus du Domaine de Maizerets, situé dans la ville de Québec. Une personne en arrière de moi s'exclame "Tiens des oies blanches!". Je lève la tête et je photographie rapidement ce qui me semble plus être des goélands. Je pouvais très bien me tromper, mais ça me chicotait terriblement de penser qu'il puisse y avoir des Oies des neiges dans la région de Québec avec une telle épaisseur de neige au sol et si tôt en saison. Ces oies se nourrissent principalement de racines qu'elles atteignent en fouissant leur bec dans le sol. 1) trop de neige 2) sol trop gelé. Et quand voit-on un groupe d'Oies des neiges silencieux?  Elles jacassent continuellement en vol et, habituellement, nous les entendons bien avant de les voir..

Voici la photo qui permet de distinguer 8 Goélands marins, 3 Goélands argentés et 1 Goéland bourgmestre.

 

 


 

 

@ bientôt.