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lundi 31 mai 2021

L'Hirondelle noire : la fin d'une ère.

 

 

Ce n'est un secret pour personne, la population de la grande majorité des espèces d'hirondelles a chuté de façon drastique au cours des dernières décennies. Vers les années 70, il était possible d'observer la nidification de cinq des six espèces d'hirondelles dans les limites du village de Sainte-Croix-de-Lotbinière. Les "rustique", "bicolore", "noire" et "à front blanc" nichaient dans des cabanes ou dans des nids faits de boue, accrochés sous les auvents des maisons privées; la "de rivage" nichait en petite colonie près de la chute, au niveau du fleuve, dans des trous creusés dans la partie supérieure de la falaise, juste en dessous de la frise végétale qui coiffait cette falaise. Un Martin-pêcheur d’Amérique y avait également creusé un trou plus volumineux que ceux des hirondelles. En 2021, il ne reste que la "bicolore" et, surprenamment, la "noire".  Oui, c’est surprenant quand on sait que la « noire » est la moins commune des cinq espèces mentionnées jusqu’ici.

La colonie de Sainte-Croix est maintenant reconnue comme étant celle située la plus à l’Est au Québec. Nous devons l’établissement de cette colonie à M. Benoit Garneau qui résidait dans la maison où se trouvent encore les condos offerts aux hirondelles. L’entrepôt situé en arrière de sa maison appartenait à la famille Garneau qui a livré pendant de multiples décennies les produits laitiers dans le comté de Lotbinière. Avec l’arrêt des opérations est venue la vente de la maison et de l’entrepôt. Cependant, un autre membre de la famille Garneau habite dans la cour qui jouxte l’entrepôt et il continue l’œuvre de son frère en maintenant les cabanes à la disposition des hirondelles. Cependant, les nouveaux propriétaires de l’entrepôt ne sont pas chauds à l’idée de voir arriver des véhicules ou des personnes inconnues près de leur commerce. Et c’est bien compréhensible. Il risque d’y avoir de la circulation de leurs propres véhicules ou des véhicules de livraison et c’est par souci de prudence qu’ils préfèrent interdire l’accès aux personnes qui seraient intéressées à observer ou à photographier les oiseaux de plus près. Voici la note qu’ils ont fait parvenir au conseil d’administration du Club des Ornithologues de Québec < C.O.Q. >.

 

La colonie d'Hirondelles noires de Sainte-Croix de Lotbinière, sise au 6572, rue Marie-Victorin, se trouve sur une propriété privée et il importe d'user de discernement et de bonne conduite en allant faire de l'observation.

-- Ne pas stationner dans l'entrée ni ailleurs sur cette propriété privée.

-- Tenir compte du fait que stationner sur la route devant la propriété peut d'avérer dangereux, de même qu'encombrant pour la circulation automobile.

-- Il est idéal de se garer en sécurité à proximité et de marcher un peu avant d'atteindre un bon point d'observation.

-- Dans le respect de la propriété privée, il ne faut pas empiéter sur ce terrain privé.

Merci de bien respecter ces consignes, ce qui permettra au (nouveau) propriétaire de conserver son intérêt à poursuivre le maintien des installations à la disposition de la colonie.

 

Benoit a été mon laitier attitré pendant les 29 années où j’ai habité la maison de Lotbinière. C’était devenu un bon ami et c’était toujours un plaisir mutuel lorsque je me rendais annuellement constater l’état de sa colonie d’Hirondelles noires. Lorsque je me suis rendu sur le site, le 16 mai dernier, j’ai rencontré les deux nouveaux propriétaires. Je ne savais même pas que l’entrepôt avait été vendu et que la famille Garneau n’était plus propriétaire. Nous avons discuté une bonne vingtaine de minutes sur l’historique de cette colonie et mes liens avec la famille Garneau dont je connaissais tous les membres. Eux étaient réticents à l’idée de voir débarquer n’importe qui à n’importe quelle heure. Je leur ai parlé de l’importance de préserver cette colonie pour la biodiversité du coin. Ce que je crois, était le plus important. La présence des condos à Hirondelles noires semble assurée même si l’accès est interdit au public. Il faut respecter cet interdit si nous voulons préserver la colonie.

Voici quelques photos que j’ai pu faire au cours des dernières années de cette belle hirondelle format géant.

 

Hirondelle noire (femelle) / Progne subis subis  / Purple Martin. Le 16 juillet 2013 à Sainte-Croix de Lotbinière,

 

 

Hirondelle noire (transport de matériel pour le nid) et Moineau domestique. Le 13 mai 2017 au parc provincial de Rondeau, Ontario.


Femelle, le 08 juin 2020 le long de la route Janelle à Baie-du-Febvre, Québec.


Mâle, le 16 mai 2021 à Sainte-Croix, comté de Lotbinière, Québec.


   

Mâle cueillant du matériel pour la confection du nid. Le 16 mai 2021 à Sainte-Croix, comté de Lotbinière, Québec.

Si vous êtes de passage à Sainte-Croix et que vous désirez observer cette hirondelle, SVP le faire à distance en demeurant sur le bord de la 132.

 

@ bientôt.


dimanche 27 décembre 2020

Des oiseaux en pandémie (Juin 2020).


 

Trois mois maintenant que nos activités sont dictées par le souci et la volonté de ne pas être un vecteur de transmission de la pandémie. La région de Québec a été jusqu'ici bien épargnée en comparaison avec celle de Montréal. Ce qui nous fait faussement espérer qu'une deuxième vague ne sera pas si importante que celle annoncée par les autorités. Nos doutes et nos craintes ne sont heureusement pas partagés par la belle nature qui nous entoure. Pour plusieurs espèces d'oiseaux, juin est le mois des oisillons qui quittent le nid et qui nécessitent beaucoup d'attention des parents. 

Chez les nidicoles, i.e les oiseaux dont les jeunes naissent sans duvet et qui doivent passer plusieurs jours au nid, c'est une bonne période pour observer les incessants transports de nourriture faits par les parents. Chez les nidifuges, i.e. ceux dont les jeunes naissent avec du duvet et qui peuvent se nourrir par eux-mêmes quelques heures seulement après leur éclosion, c'est l'occasion de les voir accompagnés de leurs parents qui leur enseignent l'art de la survie en les protégeant d'abord de potentiels prédateurs. 

 

C'est le 5 juin 2020 que nous rencontrons cette petite famille de Bernache du Canada / Branta canadensis interior / Canada Goose à la Base de Plein Air de Sainte-Foy, ville de Québec. La nidification a débuté il y a une quarantaine de jours et les jeunes doivent être âgés d'environ une semaine. Une nichée peut contenir jusqu'à douze oeufs, mais le nombre moyen est de cinq ou six. Il se passe en moyenne 70 jours entre l'éclosion et le premier envol. Les deux parents peuvent être très protecteurs et agressifs, mais ils n'attaqueront habituellement pas quelqu'un qui s'approcherait lentement et respectueusement.

 

Cette femelle de Canard branchu / Aix sponsa / Wood Duck est accompagnée de 11 canetons et elle a niché sur le même site que les bernaches. Si la bernache niche au sol, il en est autrement du branchu qui niche dans des cavités d'arbres, principalement des anciens trous faits par le Grand Pic, ou dans des nichoirs mis à leur disposition. On peut d'ailleurs en trouver quelques uns à la BPASF. Son lieu de nidification peut se situer jusqu'à deux kilomètres de l'eau. Ce canard est particulièrement friand des différentes noix disponibles en forêt ; on a découvert jusqu'à 56 glands dans la gorge et le jabot d'un individu. La femelle peut pondre entre neuf et douze oeufs sur un lit de duvet. Les oisillons se servent de leurs griffes pour grimper le long du tronc intérieur et se hisser jusqu'à la sortie du nid. Même si cette ouverture peut être jusqu'à 15 mètres au-dessus du sol, les jeunes n'hésitent pas longtemps à sauter dans le vide, encouragés par les cris de leur mère qui les attend au sol.

 

Le Busard des marais / Circus cyaneus hudsonius / Northern Harrier est le plus souvent observé alors qu'il chasse en maraude au-dessus des grandes zones herbacées, communes dans les milieux ouverts de nos campagnes. Il vole habituellement bas (< 3 mètres du sol) et de façon erratique, pouvant changer de direction à tous moments. À l'instar des hiboux, ils possèdent des disques faciaux paraboliques qui permettent la localisation des proies par les sons qu'elles émettent. Rencontre faite le 7 juin dans le comté de Lotbinière.

 

Le Coulicou à bec noir / Coccyzus erythropthalmus / Black-billed Cuckoo est parmi les derniers migrateurs à nous revenir au printemps. Il ne perd pas de temps pour chercher un territoire et un partenaire. Il est très discret et son plumage se marie très bien au feuillage déjà bien présent dans les arbres au début de juin. En fait, s'il n'était pas si bavard de temps à autres, il passerait facilement incognito. Il peut répéter pendant de longues minutes un "cou-cou-cou" caractéristique. Il émet ce cri lorsqu'il est assis sur son nid, en vol ou tout simplement perché bien droit et camouflé parmi les feuilles. Contrairement aux cuculidés de l'Ancien Monde qui pondent toujours leurs oeufs dans le nid d'autres espèces, notre coulicou s'occupe normalement de toutes les facettes de la nidification.  Je mentionne < normalement > parce que lorsque la nourriture est moins disponible sur son site de nidification, il lui arrive de pondre dans le nid d'autres espèces parmi lesquelles se retrouvent le Coulicou à bec jaune, le Moqueur chat, le Pioui de l'Est, le Jaseur d'Amérique, la Grive des bois ou la Paruline jaune. Rencontré le 7 juin 2020 dans le comté de Lotbinière.

 

La Paruline masquée / Geothlypis trichas trichas / Common Yellowthroat est l'une des parulines les plus communes au Québec. Malgré sa préférence pour les milieux humides, on peut la rencontrer dans une grande variété d'habitats. Son chant énergique et enjoué < ouititi-ouititi-ouititi-ouit > est entendu régulièrement et à toutes heures du jour dès son arrivée à la fin mai. Et pourtant, elle reste méconnue par les gens en général. Le 7 juin 2020 à  Ste-Croix-de-Lotbinière.

 

Voici une scène que l'on observe de temps en temps lorsqu'un corvidé aperçoit un rapace qui passe en vol au-dessus de son territoire. Il s'agit ici d'une Corneille d'Amérique / Corvus brachyrhynchos brachyrhynchos / American Crow qui harcèle une Buse à queue rousse / Buteo jamaicensis borealis / Red-tailed Hawk afin que cette dernière quitte son espace de vie. Dès que la buse sort de son territoire, la corneille abandonne sa chasse... mais elle est souvent relayée par une autre corneille qui voit son propre territoire envahi par l'oiseau de proie. Pas toujours facile la vie de rapace. Observé le 8 juin 2020 à Baie-du-Febvre, comté de Nicolet.

 

En voilà un autre qui est super abondant en campagne, le long des milieux ouverts, ou près des milieux humides. On le retrouve également en forêt boréale, autour des lacs, des marécages naturels ou dans les étangs créés par les barrages de castors. Le Carouge à épaulettes / Agelaius phoeniceus phoeniceus / Red-winged Blackbird est très territorial et il n'hésite pas à chasser toutes créatures qui envahissent sa niche écologique. Il est facilement reconnaissable à ses épaulettes rouges. Photographié le 8 juin, le long de la route Janelle, près du grand marais à Baie-du-Febvre.

 

L'Érismature rousse / Oxyura jamaicensis / Ruddy Duck est rare au Québec. Les endroits où on peut compter la trouver à coup sûr se compte sur les doigts d'une main. Ce petit canard plongeur ne semble pas coller au même endroit pendant bien des années. En fait, le plus sûr endroit se situe le long de la route Janelle à Baie-du-Febvre. C'est ce qui nous amène là année après année en juin.

 

Cette année, c'est la première fois que des nichoirs à Hirondelle noire / Progne subis subis / Purple Martin sont installés près du fleuve à Baie-du-Febvre. Et nous sommes à même de constater le succès de cette entreprise. Déjà quelques couples ont pris possession des logements mis à leur disposition. C'est vraiment une très bonne nouvelle, car cette espèce grégaire est en régression depuis déjà plusieurs années au Québec. Ici, un mâle se tient au sol à la recherche d'insectes ou de matériaux pour tapisser son nid.

 

Même si ce jeune mâle de Passerin indigo / Passerina cyanea / Indigo Bunting ne revêt pas encore sa robe d'adulte qui serait d'un bleu uniforme, il ne manque pas de virtuosité dans son chant. De petite taille et favorisant la végétation dense pour s'abriter, se nourrir et nicher, on ne le voit que rarement. D'autant plus que son plumage d'un bleu éclatant devient très mat lorsque l'oiseau se tient à l'ombre. Capté le 8 juin 2020 à Port-Saint-François, comté de Nicolet.

 

Ce couple de Maubèche des champs / Bartramia longicauda / Upland Sandpiper semble avoir trouvé un bon territoire pour la nidification. La majorité des couples de cette espèce sont déjà formés avant leur arrivée sur les aires de reproduction. Une fois sur place, ils signalent leur présence en émettant un sifflement fort et mélodieux. Le 9 juin 2020 à Notre-Dame-de-Lourdes.

 

Le plumage foncé et tacheté de la Bécassine de Wilson / Gallinago delicata / Wilson's Snipe lui permet de se confondre facilement avec les milieux humides qu'il arpente méthodiquement, sondant de son bec le sol mou à la recherche de nourriture. Le 9 juin 2020, à Notre-Dame-de-Lourdes.

 

Le Moucherolle à ventre jaune / Empidonax flaviventris / Yellow-bellied Flycatcher est notre Empidonax le plus inféodé à la forêt boréale. Il n'est que de passage au printemps et à l'automne dans les forêts décidues du sud de la province. Très discret, la meilleure façon de connaître sa présence est par son cri, un < tchou-oui > semblable à celui du Pioui de l'Est / Contopus virens / Eastern Wood-Pewee.  Notre-Dame-de-Lourdes, le 9 juin 2020.

 

Le plumage soyeux du Jaseur d'Amérique / Bombycilla cedrorum cedrorum / Cedar Waxwing, sa huppe, son caractère peu farouche et son cri sifflé sont autant d'éléments qui attirent l'attention. Ce nicheur migrateur abondant, au comportement très sociable, ne possède pas de chant; la communication entre individus se limite à quelques cris. Mâles et femelles possèdent un plumage identique. Le 13 juin 2020 à la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher à Neuville.

 

Dès son arrivée, la Sturnelle des prés / Sturnella magna magna / Eastern Meadowlark fait entendre un long chant sifflé constitué de quatre ou cinq notes mélodieuses, qui ne peut être confondu avec celui d'aucune autre espèce. Le large < V > noir qui contraste avec le jaune voyant de sa poitrine permet de le reconnaître facilement. Dans la région de Québec, sa population ne cesse de péricliter depuis les années 1960. Près de Québec, on compte sur les doigts d'une seule main les endroits où on peut encore l'observer. Capté le 13 juin 2020 dans le comté de Portneuf.

 

Le Bruant des prés / Passerculus sandwichensis mediogriseus / Savannah Sparrow est un petit bruant rayé présent dans les milieux ouverts à vocation agricole, en bordure des cours d'eau, de même que dans les prés et les dunes herbeuses le long de la côte. Il est absent dans les régions où la couverture forestière est dense. Malgré des baisses dans sa population, il reste quand même assez commun. Il se distingue de son cousin, le Bruant chanteur / Melospiza melodia melodia / Song Sparrow, par ses dimensions moindres, son sourcil jaune, sa queue plus courte et son chant distinctif. Le 15 juin 2020 à Gros Cacouna, Bas-Saint-Laurent.

 

Après vous avoir présenté le Moqueur chat / Dumetella carolinensis / Gray Catbird et le Moqueur roux / Toxostoma rufum rufum / Brown Thrasher dans mon billet précédent, voici maintenant le plus gros de la famille des mimidés, le Moqueur polyglotte / Mimus polyglottos polyglottos / Northern Mockingbird. Même s'il s'observe de plus en plus depuis les années 1990, il est encore très peu fréquent au Québec.  Observé le 15 juin 2020 à Rivière-Trois-Pistoles, Bas-Saint-Laurent.

 

Tôt durant la première moitié de juin, à l'aube et au crépuscule, on voit souvent des mâles du Moucherolle des aulnes / Empidonax alnorum / Alder Flycatcher affirmer avec force leur présence en chantant de perchoirs bien en évidence. À l'instar des autres Empidonax, son chant permet de l'identifier à coup sûr. Son < fri-bi-o > nasillard est caractéristique. Le 16 juin 2020 à Métis-sur-mer, Bas-Saint-Laurent.

 

Une belle surprise nous attendait en ce matin du 16 juin 2020, près du quai de Sainte-Luce-sur-Mer, dans le Bas-Saint-Laurent. La Mouette de Franklin / Leucophaeus pipixcan / Franklin's Gull niche à l'ouest des Grands Lacs et elle hiverne le long des côtes de l'Amérique du Sud. C'est par milliers qu'elles se retrouvent le long des côtes du Pérou où j'ai eu la chance d'en rencontrer en novembre 2010. Étant une migratrice de longue distance, elle peut facilement dévier de son corridor migratoire pour venir faire son apparition au Québec lors des migrations printanières ou automnales.

 

La Paruline jaune / Setophaga petechia amnicola / Yellow Warbler est comme un véritable rayon de soleil qui s'infiltrerait dans les sous-bois ou les zones inaccessibles à l'astre lumineux . Active, énergique et très territoriale, le moindre chuintement émis la fait sortir de la végétation pour voir ce qui se passe sur < son > territoire. C'est exactement ce qui s'est produit le 16 juin 2020 à Métis-sur-Mer. 


 

@ bientôt pour la suite de l'année 2020.

 

jeudi 9 juin 2016

Des oiseaux en mai 2016



Le mois de mai, mon mois préféré. Non seulement parce qu'il m'a accueilli sur cette belle planète, il y a de cela 65 ans, mais surtout parce qu'il représente vraiment pour moi la période où la nature sort définitivement du carcan imposé par la saison hivernale. Finies les tempêtes de neige, finis les grands froids, finis les rayons de soleil timides qui n'apportent que trop peu de chaleur. Au même moment où les sous-bois de nos forêts se parent des plus belles fleurs sauvages, les lilas embaument nos jardins et nos parcs. À la faveur des jours qui allongent et des saules qui accouchent de leurs chatons, les cris stridents des Rainettes crucifères envahissent les champs et la terre humide exsudent des odeurs qui nous rapprochent de cette nature si belle et si généreuse.

La première moitié de ce mois de mai 2016 se passera pour Anne et moi dans le sud du Mexique en compagnie de notre ami Eric Antonio Martinez. Je vous en reparlerai dans un prochain billet qui ne saurait trop tarder. Aujourd'hui, je vous présente des images prises au Québec à partir du 21 mai 2016. Ce qui ne nous laissait en fin de compte qu'une fin de semaine, car nous travaillons encore tous les deux.

Après avoir répertorié 380 espèces en 13 jours d'observation au Mexique, nous devons maintenant nous concentrer sur notre liste annuelle québécoise. Notre quête nous mène à choisir deux régions privilégiées pour nous.


21 mai 2016


La  Réserve nationale de faune du Cap Tourmente nous semble le meilleur endroit pour investir nos premiers efforts en terre québécoise. Et nous ne sommes pas déçus. Les passereaux sont au rendez-vous. Voici quelques images volées en cette journée.


Paruline jaune (mâle) / Setophaga petechia amnicola / Yellow Warbler



Paruline des ruisseaux (mâle) / Parkesia noveboracensis / Northern Waterthrush



Paruline noir et blanc (mâle) / Mniotilta varia  / Black-and-white Warbler



Paruline tigrée (mâle) / Setophaga tigrina / Cape May Warbler





22 mai 2016

Une randonnée dans le comté de Lotbinère nous ravit tout à fait. C'est une région où nous connaissons tous les recoins. Ce qui facilite d'autant plus l'observation des espèces ciblées.
Notre première rencontre est prometteuse pour la suite, car il s'agit d'une Grue du Canada en vol alors que nous quittons l'autoroute 20 ouest pour nous rendre vers Plessisville. Pas de photo pour étayer l'observation, mais un pur bonheur pour nous deux.


Notre deuxième rencontre est tout aussi exceptionnelle. Alors que nous scrutons à faible vitesse les champs environnants, voilà qu'un oiseau perché sur un fil électrique attire notre attention. Quelques secondes suffisent à identifier l'espèce: une Maubèche des champs / Bartramia longicauda / Upland Sandpiper. Alors que je diminue progressivement la vitesse de mon véhicule, je vois s'approcher un cycliste. Je suis certain qu'il va faire s'envoler l'oiseau. Mais non. Il passe sous l'oiseau, bien perché sur le fil électrique le plus bas, et ce dernier ne bouge pas. Ceci me rassure et je décide de m'approcher davantage de l'oiseau. Arrêté sous l'oiseau, et toujours à l'intérieur du véhicule, je peux réaliser quelques photos. L'oiseau émet un trille très faible, jamais encore entendu de ma part et très différent de son cri habituel.


Maubèche des champs / Bartramia longicauda / Upland Sandpiper



Le trille faible émis par cet individu ne pouvait s'adresser qu'à une possible partenaire présente dans le champs en contre-bas. Mais impossible à repérer.


Après quelques minutes, nous décidons de ne pas déranger davantage l'oiseau et nous continuons notre parcours. L'endroit privilégié pour nous dans ce secteur est la tourbière de Villeroy où des espèces comme les Paruline à couronne rousse, Bruant de Lincoln et Paruline du Canada sont communes et assez faciles à observer. Pour Anne et moi, c'est un rendez-vous annuel obligé.


L'une des 5 Parulines du Canada / Cardellina canadensis / Canada Warbler observées en une trentaine de minutes le long de la route menant à la tourbière. Cette paruline, malgré son nom de "du Canada", passe plus de temps sous les climats tropicaux que sous nos climats tempérés. Au cours des années, je l'ai observée aussi au sud qu'en Équateur durant le mois de novembre. Ils arrivent sous nos climats en mai et ils nous quittent en septembre. Malgré les noms que l'on peut leur attribuer, les oiseaux sont davantage internationaux que locaux. 
 


Cette Grive solitaire / Catharus guttatus faxoni / Hermit Thrush est surprise en pleine construction de nid. La très grande majorité des espèces nicheuses au Québec sont des espèces néo-tropicales qui ne passent en moyenne que cinq mois au Québec. Le reste de l'année, ils partagent les habitats tropicaux avec les espèces non migratrices. Le temps alloué à la reproduction est très limité, d'où l'urgence pour les migrateurs de trouver un territoire et de s'apparier à un partenaire idoine afin de perpétuer la pérennité de l'espèce.


Sur notre chemin de retour, nous faisons un crochet par Sainte-Croix-de-Lotbinière où se trouve la colonie d'Hirondelle noire / Progne subis subis / Purple Martin reconnue comme située la plus à l'est au Québec. Notre arrêt ne nous permet d'observer qu'une seule femelle sur le site. Du jamais vu pour moi. Une trentaine d'individus étant plus la norme pour l'endroit depuis des décennies.



Une seule femelle d'Hirondelle noire / Progne subis subis / Purple Martin est présente lors de notre passage au site.



Heureusement, un autre arrêt fait une quinzaine de jours plus tard nous a permis de constater que la colonie de Sainte-Croix comptait encore au moins une vingtaine d'individus. Ouf !!!  Il ne faudrait pas perdre ce joyau dans Lotbinière.


@ bientôt.




dimanche 5 octobre 2014

Plum Island, Massachusetts.



En consultant Google map, nous découvrons que seulement 71 milles (114 km) séparent Pine Point (Maine) de Plum Island (Massachusetts). Le temps de déplacement est estimé à 1h29. C'est donc avec beaucoup d'excitation que nous décidons de quitter notre camp de base douillet de Pine Point, près de Scarborough, pour nous diriger vers Plum Island, près de la ville de Newburyport. Nous sommes le 30 juillet 2014 et nous comptons le faire "back and forth" comme disaient les romains de la Rome antique. Un autre point excitant est le fait que nous traverserons très brièvement un autre état américain, soit le New Hampshire. Ce sera pour nous deux l'occasion de commencer une liste toute neuve pour cet état. Oui, je sais, ça peut sembler un peu beaucoup maniaque, mais c'est ce qui ajoute du sel à notre vie et nous l'assumons très bien.

Il est 07h00 du matin lorsque nous quittons la maison et nous arrivons vers 08h15 dans le petit hameau de Plum Island, situé au nord de l'île du même nom. Vive Google map ! C'est incroyable comme ce programme informatique peut nous donner une idée très juste de la réalité. En plus de nous tracer la route idoine pour nous rendre à bon port, les estimations de temps sont également très fiables.







Le village de Plum Island est tout ce qu'il y a de touristique et les maisons cossues, ou plus modestes mais inabordables pécuniairement en raison seulement de leur emplacement, ne manquent pas. C'est un endroit où le sable est omniprésent et c'est le royaume de la farniente sous un soleil brûlant. Pour nous, obnubilés comme nous le sommes par la gent ailée, c'est un endroit idyllique pour y observer des espèces qui se sont adaptées à l'humain comme le Moqueur polyglotte,



Le Moqueur polyglotte / Mimus polyglottos polyglottos / Northern Mockingbird s'observe partout sur la côte est des États-Unis. C'est un oiseau peu commun au Québec, malgré qu'il y soit de plus en plus souvent observé. En vol, il attire l'attention par les plages blanches sur ses ailes et de chaque côté de la queue. Il porte bien son nom, car il peut imiter à la perfection les sons émis par des dizaines d'autres espèces d'oiseaux et aussi des sons aussi hétéroclites que les sirènes d'ambulance, de camion de pompier ou de véhicule de police. En fait, il peut imiter les sons récurrents dans son environnement quotidien. Et quand il se met à l'oeuvre, ça peut durer de très longues minutes. Et, comble de malheur, il peut se faire aller les mandibules en pleine nuit. Pas toujours facile d'avoir un moqueur dans l'entourage immédiat.




l'Hirondelle noire,



Si l'on peut compter sur les doigts des deux mains les endroits au Québec où des colonies d'Hirondelle noire / Progne subis subis / Purple Martin peuvent s'observer, c'est bien différent dans les secteurs visités sur la côte étatsunienne. Dans la petite ville de Plum Island, une colonie nous accueille dès notre arrivée près d'un quai. Et nous trouvons une autre colonie à l'entrée du parc, près du centre d'interprétation.


le Bruant chanteur et le Moineau domestique. Rien de bien "sexé" me direz vous, mais attendez de voir ce que le Parker River National Wildlife Refuge abrite comme flore et comme faune.





Ce refuge a été établi en 1941 pour assurer un habitat propice au nourrissage, au repos et à la nidification d'espèces d'oiseaux migratrices. Situé le long du corridor migratoire de l'Atlantique, le Parker River National Wildlife Refuge a accueilli jusqu'ici plus de 300 espèces d'oiseaux, résidents ou migrateurs, de même qu'une grande variété de mammifères, d'insectes, de poissons, de reptiles et d'amphibiens. Ce vaste marais salé est adossé à Plum Island, une île qui lui sert de barrière naturelle contre l'effet des vagues en provenance de l'océan. Ce site est composé de 4 700 hectares d'habitats variés incluant des plages sablonneuses, des dunes, de la forêt riparienne, des zones arbustives et même des mares d'eau fraîche. L'habitat le plus abondant est constitué de plus de 3 000 hectares de marais salés, l'un des écosystèmes les plus productifs dans la nature.





Ce site est aussi un lieu privilégié par le Pluvier siffleur / Charadrius melodus / Piping Plover où il est ultra protégé à cause de son statut d'espèce Quasi menacé aux États-Unis. Son statut est encore plus précaire et plus préoccupant au Canada alors qu'il est considéré Menacé En Péril.



Voici ce qui me semble être une femelle de Pluvier siffleur / Charadrius melodus / Piping Plover. Il faut cependant faire très attention, car le mâle et la femelle sont difficiles, voire impossibles à distinguer sur le terrain. Au cours de la saison de reproduction les mâles ont "généralement" une large bande noire autour du cou alors que les femelles en ont une étroite. Non pas toujours facile d'être un "birder".



Si vous désirez observer ce pluvier sur son terrain de nidification, inutile de vous rendre dans ce parc, car toutes les plages susceptibles d'abriter cette espèce sont fermées à la circulation humaine durant les mois stratégiques de reproduction de l'espèce.



À l'entrée du refuge, il y a un centre d'interprétation et une première rampe en bois traité qui permet d'accéder à une belle et grande plage. Alors qu'il était possible de profiter de la plage sur notre gauche, la plage était fermée sur notre droite à cause de la nidification du Pluvier siffleur. En observant au télescope, nous avons pu trouver une Petite Sterne / Sternula antillarum antillarum / Least Tern dans une position assise qui pouvait faire croire qu'elle couvait, mais nous avons aperçu un oisillon tout près.


Et la voilà cette Petite Sterne qui maraude continuellement au-dessus des plans d'eau dans le refuge. Nous l'observions aussi régulièrement au Scarborough Marsh, dans le Maine. Sa petitesse, son bec d'un jaune pétant et son front blanc sont des critères faciles à observer.


Une seule route traverse le refuge et elle s'étend sur environ 10.5 kilomètres entre l'entrée et  la section de Nelson Island où la suite ne peut se faire qu'à pied. Les premiers 6.5 kilomètres sont asphaltés et le reste est sur gravier. Pour l'avoir parcourue, je peux confirmer qu'elle est maintenue dans une condition parfaite. La limite de vitesse est restreinte tout au long du trajet à 25 km/heure. Il est interdit d'arrêter n'importe où le long de la route, mais des aires de stationnement sont accessibles aux endroits les plus intéressants pour l'exploration visuelle. Des sentiers ont été aménagés à des endroits stratégiques où ils mènent tantôt à une tour, tantôt à une cache, tantôt à la plage, tantôt près d'un point d'eau ou d'un autre point d'intérêt. Au tournant d'une courbe de la route, voici ce qui s'est présenté à nos yeux ravis


Et oui, pas moins de neuf Cygnes tuberculés / Cygnus olor / Mute Swans se reposent sur un plan d'eau, le long de la seule route qui traverse le refuge. Que de majesté chez cet oiseau !  Saviez-vous que le manteau d'un cygne peut compter environ 25 000 plumes ? C'est l'oiseau le plus lourd pouvant s'envoler et migrer sur des bonnes distances.


Et oui, je vous avais dit dans mon dernier billet que ce qui nous attirait le plus à cet endroit, Anne et moi, c'est le rapport sur Ebird de la présence du Bruant maritime / Seaside Sparrow à Plum Island dans les jours précédents notre visite. Et non, nous ne l'avons pas trouvé, mais nous avons tellement aimé notre escapade dans ce refuge protégé. Ça fait tellement de bien de réaliser qu'il peut y avoir un contrepoids aux destructions d'habitats qui se produisent à tout instant tout autour de notre belle planète bleue. 


Voici pour terminer ce billet quelques photos qui illustrent des beaux moments d'observation.






Le roi du marais, le Tyran tritri / Tyrannus tyrannus / Eastern Kingbird est omniprésent dans le refuge et sa présence est fort remarquable...et remarquée.



Une Centaurée jacée / Centaurea jacea / Brown knapweed attire et accueille un bourdon avec un nectar nourricier et l'insecte assurera la pollinisation croisée en visitant une autre centaurée. Le cycle de la vie se perpétue au Parker River National Wildlife Refuge.



Il n'y a pas que le Moqueur polyglotte qui soit bien représenté au refuge. Le Moqueur chat est abondant et même le Moqueur roux / Toxostoma rufum rufum / Brown Thrasher s'est montré la binette alors que nous faisions une petite marche dans un sentier.


Qu'il est beau ce Tohi à flancs roux / Pipilo erythrophthalmus erythrophthalmus / Eastern Towhee ! Alors que nous déambulions à faible vitesse, les fenêtres de la Matrix baissées, son "Drink some teaaaaa" ou son "to-whee" trahissaient tout de suite sa présence. Des sons que nous voudrions plus communs dans notre arrière-cour à Québec.


J'espère que ce billet vous aura donné le goût de faire un arrêt à ce site lorsque vous passerez dans le coin. Ou, du moins, vous aura renseigné sur un autre beau coin de la planète. Il y en a tellement.


@ bientôt.