vendredi 29 avril 2011

Ces oiseaux des rapides

Heureusement que je ne suis pas un canard de mer, car je serais très malheureux. L'eau tumultueuse et moi, ça fait deux. Aussi, lorsque j'observe des oiseaux de mer qui se font brasser de tout bord tout côté par une houle déchaînée, je me demande comment ils peuvent faire pour ne pas vomir leurs tripes. Mais je me console en pensant qu'ils doivent sûrement connaître des journées plus reposantes. Non, je ne trouve pas les canards plongeurs particulièrement chanceux. Je ne me vois pas luttant, jour après jour, contre les vagues, les courants de surface ou de fond et les vents violents. C'est certain que si vous me dîtes qu'ils sont génétiquement pourvus de toutes les adaptations physiques et physiologiques pour se sentir à l'aise dans de telles conditions, j'acquiesce tout de go avec un "je sais", mais il reste que j'éprouve une grande admiration à leur endroit. Disons, qu'il y en a qui ont une vie plus facile que d'autres.


Sans doute l'un des plus beaux canards de mer au Québec, l'Eider à tête grise ne s'observe qu'à partir du Bas St-Laurent vers l'est. Photo prise à Pointe-au-Père, Québec, le 24 avril 2011.


Mais il n'y a pas que les canards qui sont capables de telles prouesses et même que certaines espèces en redemandent. Non seulement se sentent-ils bien dans l'eau, mais en plus, ils recherchent les rivières au fort débit et bien empierrées. L'oiseau le plus spectaculaire que j'ai eu la chance d'observer est le Cincle d'Amérique / Cinclus mexicanus / American Dipper. En Amérique du Nord, il se retrouve dans les montagnes de l'ouest du continent (entre 300 et 3,000 mètres d'altitude). En Amérique centrale, on peut l'observer jusqu'au Panama. En Amérique du Sud, il est remplacé par le Cincle à tête blanche / Cinclus leucocephalus / White-capped Dipper et le très localisé Cincle à gorge rousse / Cinclus schulzi / Rufous-throated Dipper. En fait, j'ai eu la chance d'observer ces trois espèces dans leurs milieux naturels et elles ont exactement le même comportement. La première fois où j'observe le Cincle d'Amérique, c'est le 2 mars 1989 dans le Parc National Tapanti au Costa Rica. Au premier coup d'oeil, je crois avoir devant moi un espèce de merle bedonnant, tout gris et avec une queue très courte. Il se tient sur un gros rocher et il plie constamment les genoux nerveusement, ce qui donne à l'oiseau des mouvements secs de haut en bas et de bas en haut. Un peu comme le font occasionnellement le Troglodyte mignon et le Troglodyte des rochers. Et, non sans surprise, ma deuxième impression est celle d'un troglodyte sur les stéroïdes. Donc, j'ai devant moi un bien curieux oiseau. Mais lorsque je le vois s'approcher de l'eau tourbillonnante en marchant sur les rochers humides et glissants comme si de rien n'était, pour le voir disparaître sous l'eau et réapparaître quelques secondes plus tard de l'autre côté des rapides, là je suis estomaqué.


Le Cincle d'Amérique n'effectue pas de migration vers le sud en hiver, mais plutôt des migrations altitudinales. Photo prise sur internet.

Alors que, habituellement, il s'immerge complètement sous l'eau à la recherche de sa nourriture, il lui arrive souvent de plonger seulement sa tête pour inspecter les lieux et la présence d'une éventuelle proie. Photo prise sur internet.

C'est toujours très impressionnant de voir avec quelle facilité le cincle s'agrippe sur les rochers les plus glissants et en plein courant.  Photo prise sur internet.



Si vous désirez voir le cincle en pleine action, cliquez sur le lien suivant


Une décennie plus tard, le 14 août 2000, je découvre une autre espèce impressionnante. Nous sommes à Mindo, en Équateur. Alors que nous traversons un pont surplombant une rivière très agitée, notre guide arrête le véhicule et nous jetons un oeil sur les rives et les rochers. Après avoir trouvé un Cincle à tête blanche très actif dans les rapides, mon attention se porte sur une masse pâle immobilisée sur un gros rocher. La lunette d'approche me permet de confirmer un mâle Merganette des torrents / Merganetta armata / Torrent Duck. Je suis très excité, car ça fait longtemps que je la cherche. Pour espérer la trouver, il faut scruter les rivières des Andes, à partir du sud du Lac Maracaibo, au Venezuela, jusqu'à la Terre de Feu en Argentine. Pour ma part, j'ai eu la chance de l'observer en Équateur, au Pérou et en Argentine. Le fait de l'avoir rencontrée dans ces différents pays est intéressant puisque cela m'a permis de noter les différences de coloration affectant le mâle des différentes sous-espèces. La race colombiana est la plus pâle des six sous-espèces alors que turneri est la plus foncée. 
   




Illustrations de quatre des six sous-espèces de la Merganette des torrents. La colorée femelle arbore le même plumage quelque soit la sous-espèce. Source: volume I de la série Handbook of the birds of the World.







Ces anatidés plongeurs sont très farouches et nous devons très souvent nous contenter d'une observation à longue distance. Aussi est-il conseillé de scruter attentivement les rivières tumultueuses en contrebas de différents postes d'observation disséminés naturellement sur le bord des routes qui s'accrochent aux flancs des Andes. Une image qui me restera gravée à jamais est celle d'un mâle et une femelle qui se laissent porter, tels des bouchons de liège, à la surface d'une rivière absolument déchaînée en saison des pluies sur le versant est des Andes, dans la région de San Isidro en Équateur. Même s'ils sont presque côte à côte, les deux jouent au yoyo alors que seulement l'un des deux est visible en même temps dans la jumelle. C'était à donner le mal de mer.

Pour ramener le tout au Québec, nous avons quelques anatidés qui aiment l'eau agitée. Je pense d'abord au Grand HarleMergus merganser / Common Merganser que j'ai observé quelquefois remontant lentement une rivière sur l'eau et à contre courant, sans doute pour profiter de ce que l'eau en mouvement transporte comme nutriments et proies éventuelles. Lorsque l'oiseau atteignait une partie tranquille de la rivière, il retournait en vol au début de la partie agitée et il remontait à nouveau les rapides.




Une autre espèce de canard partage cet engouement pour les eaux agitées, le Arlequin plongeur / Histrionicus histrionicus / Harlequin Duck. Sa distribution mondiale se situe à partir du Lac Baikal en Sibérie vers l'est aux Îles Aléoutiennes et l'Alaska, vers le sud jusqu'au Colorado, É.U.; l'est du Canada, le Groënland et l'Arctique. Au Québec, je l'ai d'abord observé au réservoir Beaudet à Victoriaville. Un mâle s'était égaré là, le 17 avril 1989. Un peu surprenant de le rencontrer dans un lieu aussi calme, mais il faut dire qu'il n'était réellement pas dans son habitat régulier. En 1996, il avait été rapporté à Saint-Jean-sur-le-Richelieu et, comme je travaillais là-bas, j'ai pu profiter d'une occasion pour essayer de le repérer. J'ai vu passer en vol un petit canard très foncé et il s'est dirigé tête première dans la partie la plus agitée de la rivière. Je savais que j'avais affaire à lui. Ma dernière rencontre, et la plus belle, se passe le 24 avril 2011 alors que je suis au mont Albert avec Anne. Nous recevons des indications selon lesquelles il y aurait de très bonne chance d'observer ce très beau canard en nous rendant sur un site en particulier. Nous suivons à la lettre les directives et nous nous retrouvons bientôt en face de trois arlequins, deux mâles et une femelle. Voici quelques photos que j'ai pu réaliser:


Le Arlequin plongeur aime les eaux agitées où il peut trouver une profusion de proies drainées par le courant. Photo Laval Roy, le 24 avril 2011 au Gîte du Mont Albert.

Le Arlequin plongeur est sans contredit l'un de nos plus beaux canards. Alors que le mâle arbore des dessins et des couleurs intéressantes, la femelle est plus terne, allant même jusqu'à ressembler à une roche lorsqu'elle ne bouge pas et qu'elle nous cache les tâches pâles sur sa tête. Photo Laval Roy, le 24 avril 2011, au Gîte du Mont Albert, Gaspésie.


Un couple de Arlequins plongeurs sur les rives de la rivière où ils nicheront sûrement en 2011. Photo Laval Roy, le 24 avril 2011 près du Gîte du Mont Albert, Gaspésie.




Oui, j'admire ces oiseaux qui se rient des eaux tumultueuses et qui en tirent même le meilleur parti pour assurer leur survie et celle de leur progéniture. Pour Anne et moi, l'observation des Arlequins plongeurs dans leur aire de nidification a été une belle surprise et un beau cadeau de cette belle nature.




samedi 16 avril 2011

On repasse ou on ne repasse pas ???

Quitte à passer pour un être bizarroïde, j'aimerais vous entretenir d'une prise de position assez spéciale que j'ai adoptée dès que la passion pour les oiseaux m'a habité. Bien candidement, je me disais que la meilleure façon d'attirer un oiseau à moi était de me mettre dans la peau de cet oiseau. Agissant comme un oiseau, j'aurais plus de chance de l'approcher et de comprendre son comportement devant une situation particulière. Assez simple comme raisonnement, mais tellement profond quand on y pense comme il faut. C'est cette ligne de pensée qui m'a amené à m'intéresser aux moyens que les oiseaux utilisaient pour communiquer entre eux. Ayant vite abandonné l'idée de me laisser pousser des plumes, je me suis aperçu que le plus simple de ces moyens était la communication auditive. J'ai alors mis bien des efforts à imiter leurs chants ou leur cris d'alarme ou de contact. Ayant la chance d'avoir hérité de mes parents d'une oreille musicale, je peux assez bien imiter les sons que j'entends pour une première fois et ces sons restent gravés dans ma mémoire très longtemps. C'est ce qui m'a permis de reconnaître quelquefois des chants d'oiseaux tropicaux plusieurs années après les avoir entendus pour la première fois ou après les avoir mémorisés suite à l'écoute de disques de vinyle, de cassettes ou de disques compacts. Je suis très conscient de cette chance que j'ai et je n'éprouve aucune gêne à m'en servir sur le terrain. Mais voilà, l'interaction entre un humain et un oiseau semble déranger bien...des humains. Pour l'oiseau, ceci dit très sincèrement, je ne saurais déterminer avec certitude l'ampleur d'un possible dérangement.

La repasse, playback en anglais, est cette activité qui consiste à faire entendre à une espèce d'oiseau en particulier le chant de son espèce afin de provoquer une interaction. Quand l'oiseau émet un chant, aussi beau soit-il, ce n'est surtout pas pour plaire à l'oreille humaine. L'oiseau émet son chant d'abord pour faire savoir à ses pairs qu'il est bien établi dans un territoire donné et qu'il entend bien le défendre. Ensuite, ce même chant est destiné à conquérir une femelle qui lui permettra d'assurer la pérennité de son espèce à travers ses gênes. Rien de très romantique me direz-vous, mais ce sont pourtant les deux utilités du chant. Un oiseau qui vocalise continuellement par un beau matin de printemps peut nous faire croire qu'il le fait par pur bonheur de vivre, mais ce n'est vraisemblablement qu'un jeu de l'esprit humain. Dans la vraie vie de l'oiseau, comme dans celle de tout animal, deux finalités sont primordiales et incontournables: sa survie au quotidien et la survie de son espèce à travers la reproduction.

Avec l'augmentation récente de la facilité à se munir d'appareils audio numériques de plus en plus sophistiqués, l'utilisation de la repasse, qui a pour but premier d'amener les oiseaux à se montrer à l'observateur, a augmenté de façon exponentielle. Cela a alimenté un débat permanent entre les ornithologues sur les questions éthiques entourant l'utilisation, sur le terrain, de chants d'oiseaux enregistrés.

De dire que la repasse est l'un des outils les plus utiles et les plus performants pour l'ornithologue qui désire voir un oiseau en nature, n'est pas le point en litige dans ce débat. Tous s'accordent pour dire qu'une espèce d'oiseau autrement trop timide pour se montrer d'elle-même à découvert devant des observateurs pourrait très bien le faire en entendant des sons (chants ou cris) émis par un rival potentiel. Que cette supercherie a ou non un impact significatif sur les oiseaux n'est pas aussi claire.

N'eut été de l'utilisation de la repasse, jamais il n'aurait été possible de faire apparaître cet oiseau excessivement furtif qu'est le Mérulaxe des bambous / Spotted Bamboowren. En plus de ne jamais se présenter à découvert, cet oiseau  ne demeure que quelques secondes au même endroit. Étourdissant à suivre à la jumelle, alors imaginez avec une caméra. Photo prise près de Folha Seca, Brésil, le 06 août 2011 .

L'essentiel du débat porte sur la question éthique à savoir si la repasse doit être utilisée ou non sur le terrain. Personnellement, j'utilise la repasse, mais je dois avouer que je le fais beaucoup plus lors de mes voyages à l'étranger. Je m'en sers au Québec lorsque je suis à la recherche d'un oiseau rare et que je veux maximiser mes chances de le trouver. Ou lorsque je fais des relevés dans un but scientifique. Un oiseau dit "égaré" (i.e. loin de son aire de distribution normale) risque très peu de nicher à l'endroit où il se retrouve pour la simple raison qu'il est seul, donc le succès de reproduction est nul. Selon mon expérience, il est possible d'utiliser la repasse tout en respectant les oiseaux et ça m'attriste toujours lorsque je rencontre des gens qui sont drastiquement contre cette pratique. J'ai lu dernièrement un blogue de David Sibley sur le sujet et je trouve qu'il rejoint tellement ce que je pense que je vais reprendre plusieurs des points qu'il démontre dans ce blogue. Ce message se concentre sur les meilleures pratiques pour permettre aux ornithologues de profiter de la présence des oiseaux, tout en minimisant l'impact de la repasse sur les oiseaux et sur les autres ornithologues.

Résumé

Premièrement, il est important de mentionner que l'usage de la repasse est prohibée dans les parcs provinciaux ou fédéraux et dans les refuges fauniques. Il est aussi illégal de déranger toute espèce en danger ou quasi-menacée (la repasse est interprétée alors comme un dérangement important). Les impacts négatifs de la repasse apparaissent davantage dans les régions où la pression des ornithologues est plus grande. Il est vivement recommandé d'éviter l'emploi de la repasse dans ces endroits. Où et comment l'utiliser dans d'autres situations revient à la conscience de chaque ornithologue.

Pour être plus efficient et diminuer le dérangement auprès des oiseaux:

a) Ayez un plan bien établi en choisissant l'endroit et l'espèce désirée (ne faites pas que produire des sons)

b) Au début, ne jouez que quelques extraits sonores, pas plus de 30 secondes à la fois, ensuite faites une longue pause avant le prochain extrait (i.e. plus de temps de silence que de temps de repasse). Après cinq minutes, on arrête, mais on reste alerte.

c) Soyez subtil et essayez de taquiner assez l'oiseau pour qu'il vienne se percher à la vue, et non pour qu'il entreprenne un combat avec vous.

Pour diminuer le dérangement envers les autres ornithologues:

Ne prenez personne par surprise. Annoncez votre intention de faire jouer un enregistrement et tenez l'appareil au niveau des épaules pendant qu'il est en fonction (pour éviter toute confusion ou toute frustration).

Gardez le volume de l'appareil bas et n'utilisez que des extraits de chant. Ne diffusez pas un son fort et continu.

Dans quelles circonstances la repasse fonctionne-t-elle ?

La repasse fonctionne le plus avec un oiseau territorial pendant la saison de nidification, quand l'oiseau réel croit que l'enregistrement qu'il entend provient d'un rival qui désire prendre possession de son territoire ou conquérir sa partenaire. Le mâle territorial va idéalement sortir de l'ombre pour confronter l'intrus en patrouillant nerveusement les limites de son territoire et en vocalisant pour signifier sa présence; il peut aussi rester silencieux et se rapprocher de sa femelle pour éviter un adultère toujours possible. Pour sa part, la femelle va quelquefois s'approcher en entendant l'enregistrement pour voir le nouveau venu et peut-être même pour solliciter une certaine attention. La repasse peut éveiller la curiosité de n'importe quelle espèce quelque soit la période de l'année, mais la réponse est plus dramatique chez un oiseau territorial en pleine saison de reproduction. Elle sera la plus faible chez un oiseau non territorial, en déplacement migratoire.

Le débat

Arguments en faveur de la repasse:

Ces arguments sont spéculatifs et/ou subjectifs et ils assument que vous acceptez la prémisse que, en tant que observateur d'oiseaux, nous avons absolument besoin de (ou que nous devons) voir l'oiseau pour pouvoir le comptabiliser (ceci pourrait facilement être le sujet d'un autre débat).

  1. La repasse permet aux observateurs d'apprécier davantage les oiseaux (de façon analogue à ce que permet les postes d'alimentation). L'oiseau est attiré à découvert (à la vue des observateurs), ce qui serait difficile sans l'utilisation de la repasse.
  2. La repasse réduit la nécessité d'envahir physiquement l'habitat d'un oiseau. Par le fait même, elle réduit les dommages causés à l'habitat et au dérangement des oiseaux. Par exemple, jouer un enregistrement à partir du bord de la route peut permettre à vingt personnes de voir un oiseau et c'est de beaucoup préférable pour l'oiseau (et pour l'intégrité de l'habitat) que de voir ces mêmes vingt personnes marcher dans le dit habitat.
  3. La repasse vise une seule espèce, sans déranger les autres espèces, ce qui semble mieux que d'envahir physiquement le territoire d'un oiseau ou d'utiliser un autre moyen pouvant affecter un plus grand spectre d'espèces comme le chuintement (pishing) qui excite toutes les espèces présentes sans distinction.
  4. Il est possible, dans certaines circonstances, que la repasse puisse accroître le statut social d'un mâle parmi ses pairs (voir les résultats de recherche énoncés plus loin).

Arguments contre la repasse:

La plupart de ces arguments sont spéculatifs, seulement le premier listé est documenté par une recherche concentrée sur une seule espèce, et les deux derniers ont des impacts éthiques sur les autres ornithologues:

  1. Les repasses agressives (avec l'oiseau réel projetant l'image d'un "perdant") peuvent causer à un oiseau mâle dominant la perte de son statut envers ses rivaux et sa partenaire, conduisant même cette dernière à rechercher des copulations extra maritales (voir recherche plus loin).
  2. La repasse cause un stress inutile et artificiel à l'oiseau. Le mâle territorial consomme une énergie précieuse à chasser un intrus qui n'existe pas réellement.
  3. La repasse attire l'oiseau en terrain ouvert et l'expose ainsi à ses prédateurs.
  4. La repasse distrait les oiseaux d'activités plus vitales, comme la recherche de nourriture.
  5. Les ornithologues détestent entendre un enregistrement électronique, car il les distrait de l'expérience "naturelle" de l'observation des oiseaux.
  6. Les ornithologues vivent un stress accru induit par la confusion provoquée par le chant d'une espèce recherchée provenant d'un enregistrement.

Recherche

Aucune recherche n'a démontré un impact négatif de la repasse sur les oiseaux. Ça ne veut pas dire que cette pratique est bénigne, ça signifie seulement qu'aucun effet négatif n'a été documenté. Les effets qui ont été notés sont le niveau de la testostérone plus élevé chez les mâles et un comportent maternel accru (construction de nid, etc) chez des femelles exposées aux repasses.

Une étude a démontré un impact sur le statut des mâles. Quand un chant est joué dans les limites d'un territoire bien défini d'un oiseau, la réponse de ce dernier envers l'intrus est surveillée par les mâles et les femelles du voisinage. Au cours d'une étude (Mennill et al, 2002), des mâles de Mésange à tête noire, de haut rang social et exposés à des repasses très agressives, ont perdu leur statut privilégié dès que leurs partenaires et le voisinage les ont perçus comme des "perdants", incapables d'éconduire un intrus virtuel. Ceci démontra un manque d'aptitude et les partenaires se tournèrent vers d'autres mâles pour s'accoupler. Par contre, cette étude ne révéla aucun changement chez les oiseaux occupant un niveau social plus bas, mais on peut présumer que les oiseaux exposés à des repasses très occasionnelles pourraient potentiellement gagner en statut quand ils remportent la confrontation en éconduisant l'intrus.

Il est important d'insister sur le fait que ceci n'est qu'une seule étude, impliquant une seule espèce, et les résultats pourraient ne pas être applicables à d'autres espèces. Les chercheurs s'entendent pour dire que les effets de la repasse sont mal connus, mais ils sont probablement (et paradoxalement) à la fois importants et minimes.

Plusieurs cas ont démontré que les oiseaux s'habituent aux enregistrements sonores, en réagissant de moins en moins dès qu'ils se manifestent, et éventuellement, en les ignorant complètement. Pensons aux cris de détresse jouées quelquefois pour éloigner les goélands et les étourneaux des édifices publics ou de leurs dortoirs. Aussi la repasse s'est avérée un moyen judicieux pour attirer des espèces cibles vers des habitats de nidification appropriés (par exemple, des puffins et des sternes dans le Maine, des Viréos à tête noire en Oklahoma ou des Hirondelles noires au Québec et ailleurs). Dans ces cas, au moins, la repasse n'a pas éconduit des oiseaux en dehors de leurs territoires, mais les a plutôt attirés vers de nouveaux territoires de reproduction.

Quoi ne pas faire

En aucune circonstance nous ne devrions jouer un enregistrement continuellement ou à volume élevé. La quintessence d'une mauvaise étiquette en matière de repasse serait cet ornithologue qui se promène avec un appareil émettant un son en continu et à tue-tête. C'est inefficace, inutile, et c'est le genre de repasse le plus susceptible d'être nocif pour les oiseaux et d'être dérangeant aussi pour les autres observateurs.

UNE NOTE SUR LE VOLUME:   À l'usage, j'ai trouvé que l'amplificateur incorporé dans un appareil est suffisant pour toute situation de repasse. J'ai essayé même si le son émis était plus bas que celui de l'oiseau réel. Si vous avez un appareil muni d'un amplificateur incorporé, vous n'avez probablement pas besoin d'ajouter un amplificateur externe. Peu importe l'appareil utilisé, vous devez commencer avec un volume plus bas que ce que vous vous attendriez que l'oiseau réel va émettre.

Respecter les oiseaux

Planifiez soigneusement et apprenez l'habitat où l'oiseau peut se retrouver. Si vous l'avez déjà vu ou entendu à certains endroits, considérez d'abord ces endroits quand vous utiliserez des repasses. Vous devez être à l'intérieur du (ou très près du) territoire de l'oiseau si vous désirez obtenir une réaction de sa part.

Après avoir choisi l'endroit, faites vous un scénario. Visualisez l'oiseau qui sort à découvert. De quelle façon s'approchera-t-il et où se tiendra-t-il de façon à ce que vous ayez le plus de chance de bien l'observer ? Vous devriez jouer la repasse à partir d'un endroit où il peut exécuter une approche confortable, à l'intérieur de son habitat préféré, avec des ouvertures dans la végétation, des abords de végétation et/ou des perchoirs où il sera à la vue. Il faut que l'oiseau et vous-mêmes soyez confortables dans cette activité provoquée. Plusieurs repasses sont sans succès soit parce que l'oiseau n'osera jamais traverser un habitat qui ne lui convient pas du tout (perspective du côté de l'oiseau) ou soit que la végétation dense lui permettra une approche sous un couvert trop fourni. Il sera alors impossible de l'apercevoir, malgré tous les efforts que vous déploierez (perspective du côté de l'observateur).

Commencez en jouant les enregistrements avec parcimonie,  pendant quelques secondes seulement. Par exemple: deux ou trois chants, arrêtez, surveillez et écoutez patiemment.

Utilisez des courts extraits de chant. S'il n'y a pas de réponse, essayez à nouveau avec de très courts extraits, quitte même à arrêter en plein milieu d'un chant normal. Il faut taquiner l'oiseau assez pour qu'il se montre, mais sans poser un défi sérieux à son amour-propre.

Surveillez attentivement les environs. S'il n'y a pas de réponse évidente après 30 à 60 secondes, jouez un autre 15 à 30 secondes de chant. Souvenez vous que l'oiseau peut répondre en approchant silencieusement ou en restant près de sa partenaire. Aussi, une absence de chant n'indique pas nécessairement un manque de réponse et vous pouvez même considérer que vous êtes surveillé par l'oiseau. Scrutez attentivement la végétation afin de déceler un mouvement aussi subtil soit-il. L'oiseau peut se présenter sous différents angles.

Demeurez calme. Si vous ne détectez toujours pas de réponse, faites jouer l'enregistrement à nouveau, surveillez, attendez et répétez. Mais ne le faites jamais plus de cinq minutes et, surtout, résistez à l'envie de finir la séance avec une repasse prolongée et forte.

Revenez un peu plus tard. Plusieurs oiseaux restent silencieux lors de la repasse, mais ils se mettent à chanter quelques minutes plus tard. Si vous pouvez rester dans les environs et revenir plus tard après un délai de 10 à 30 minutes, vous pourriez alors découvrir que la repasse a finalement suscité l'intérêt désiré.

Respectez vos collègues ornithologues

Soyez courtois. Avant de commencer la repasse, demandez si quelqu'un s'objecte à cette activité.

Ne surprenez personne. Avant chaque repasse, avisez les gens que vous êtes sur le point de la faire (juste en disant "repasse" fera l'affaire) et tenez l'appareil au-dessus de vos épaules pendant la repasse afin que les autres ornithologues puissent voir d'un simple coup d'oeil d'où proviennent les sons émis.

Soyez discret. Gardez le volume bas et jouez seulement de courts extraits de son, 30 secondes ou moins. Prenez une pause pour surveiller et pour écouter une possible réponse.

Conclusion

Avec la repasse, vous taquinez un oiseau pour qu'il se présente à vous à découvert, tout comme vous le feriez pour un poisson en essayent de le convaincre de mordre à un leurre. Si le poisson ignore le leurre après un lancer, vous ne changerez pas le leurre pour un plus gros, pour un plus coloré, et vous ne l'enverrai pas directement sur la tête du poisson. Non, vous allez garder le même leurre et vous le lancerez soigneusement et avec doigté au-delà du poisson. Vous ramènerez ensuite la ligne avec finesse, toujours dans le but que le poisson morde cette fois-ci. De la même façon, si vous essayez d'attirer un oiseau à se montrer à découvert et qu'il démontre un certain intérêt à le faire, vous devez répéter le même procédé, mais avec un peu plus de finesse, en essayant de piquer toujours davantage la curiosité de l'oiseau.

Comme pour tous les autres sujets touchant les oiseaux, il y a encore beaucoup d'inconnu au sujet de la réponse à la repasse. Plus de recherches sur les effets de l'utilisation de la repasse, faites sur une plus grande variété d'espèces avec différents systèmes sociaux, seraient bien utiles. En attendant, soyons courtois et respectueux envers les oiseaux et nos confrères ornithologues. De cette façon, nous éviterons bien des conflits et ça nous permettra de jouir de l'ornithologie avec un impact minime sur les oiseaux.

mercredi 6 avril 2011

Le jour où il n'y aura plus d'oiseaux

Le constat de la diminution du cheptel aviaire au niveau mondial est un secret de polichinelle en 2011. À mon souvenir, la première fois où j'ai entendu parler de la diminution dramatique de la population des oiseaux remonte à une trentaine d'années. Une étude sur les populations des anatidés avaient révélé des baisses alarmantes des effectifs et ceci pour tous les barboteurs. On avançait des pourcentages de 55% à 70% de diminution selon les espèces.Vous vous demandez sans doute ce qui peut avoir poussé des hommes à commander cette étude. Je parierais une paie ou deux sur le fait que ces diminutions touchaient une activité très lucrative, la chasse à la sauvagine. Quand j'étais ado, je me souviens que la chasse était une activité très prisée. Tellement que j'avoue avoir déjà été chasseur moi aussi. Comme l'argent est souvent le nerf de la guerre, il fallait découvrir pourquoi les bourses des industries associées à la chasse, autant celles des armes que celles des munitions, étaient de moins en moins remplies.  

Il n'y a pas que dans le Nouveau Monde qu'une baisse a été notée. Plus de 40% des espèces d'oiseaux entre l'Europe et l'Afrique ont vu leur effectif diminuer ces 30 dernières années. Sur tous les continents, autour de la planète bleue, la raison principale de ces déclins est la destruction de leurs habitats autant sur leurs sites de nidification que sur leurs aires d'hivernage. Mais qu'à cela ne tienne, nous n'avons plus à nous inquiéter. L'Homme moderne Homo cretinus veille à tout. Pas grave s'il détruit, il sait qu'il peut remplacer et par mieux semble-t-il croire. "Tout se remplace" pourrait être le slogan d'Homo cretinus. En voici un bel exemple.




Oui, il faut rendre hommage au génie humain. C'est tout simplement fantastique tout ce qu'il peut faire. Dommage que toute cette énergie créatrice ne soit pas mise à contribution pour assurer un bon équilibre entre toutes les créatures peuplant la planète bleue. Et si vous croyez avoir tout vu, détrompez-vous. Poussons encore un peu plus la technologie et nous arrivons à ceci   http://www.avinc.com/nano . Un colibri mécanique pouvant (ou semblant pouvoir) effectuer tout ce qu'un colibri réel peut faire.



Quant à moi, je préfère de beaucoup les "vrais".

Loddigésie admirable (Marvelous Spatuletail). Las Pumas, Pérou, 2 décembre 2010. Photo Klaus Malling Olsen.
Héliange menue (Little Sunangel). Jocotoco Lodge, Équateur, 4 décembre 2010. Photo Klaus Malling Olsen.
Colibri porte-épée (Sword-billed Hummingbird). Papallacta Pass, Équateur, 14 décembre 2010. Photo Klaus Malling Olsen.
Coquette à queue fine (Green Thorntail). San Miguel de los Bancos, Équateur, 9 décembre 2010. Photo Klaus Malling Olsen.
Colibri de Jardine (Velvet-purple Coronet). Mashpi road, Équateur, 12 décembre 2010. Photo Klaus Malling Olsen.





lundi 4 avril 2011

Nouvelles espèces en Amérique du Nord





La grandeur de chaque cercle représente le nombre d'espèces d'oiseaux nouvelles à l'Amérique du Nord et observées dans cet état ou dans cette province depuis 1985.

De nouvelles espèces d’oiseaux sont ajoutées à la liste nord-américaine à un taux régulier, et il n'y a aucune raison de penser que le rythme va ralentir. Alors que des espèces agrandissent naturellement leur ère de distribution, d’autres apparaissent de façon aléatoire. Quelques espèces sont découvertes dans des endroits traditionnellement mal ou peu explorées comme les eaux pélagiques ou dans les îles de la Mer de Béring. Certaines autres sont trouvées juste parce qu’il n’y a jamais eu autant d’ornithologues aussi bien préparés sur le terrain.

La carte ci-dessus présente les endroits où des nouvelles espèces d’oiseaux ont été trouvées et la table ci-dessous mentionne les 57 espèces supplémentaires à la liste de l’Amérique du Nord depuis 1985. Si vous voulez essayer de trouver une nouvelle espèce pour l'Amérique du Nord, le meilleur endroit à considérer est apparemment l'Alaska, suivi de peu de la Californie et du Texas, viennent ensuite la Floride et l'Arizona. La zone pélagique a été l'une des « frontières » les plus productives au cours des dernières décennies. Notez que 7 des 8 nouvelles espèces en provenance de la Californie impliquent des oiseaux marins (bien que seulement quatre d'entre elles ont été repérées et identifiées à partir d’un bateau en haute mer). En Caroline du Nord, chacune des quatre additions récentes est une espèce pélagique vue à partir d’embarcation. La plupart, voire la totalité de ces ajouts d’espèces pélagiques, résultent de plus d'observateurs découvrant peut-être des aires de distribution d’espèces établies depuis longtemps. Comme nous n’avons pas de statistiques antérieures sur lesquelles s’appuyer, nous ne le saurons jamais avec certitude.

Les ajouts récents en provenance du Texas, de l’Arizona et de la Floride proviennent d’espèces qui repoussent les frontières connues de l’espèce. Un aspect intéressant de la carte est le peu d'espèces qui se sont ajoutées à la liste en dehors des états/provinces situés aux quatre coins du continent. Le Nouveau-Mexique et la Louisiane font belle figure avec deux espèces chacun, mais au delà de cela, cinq espèces nouvelles ont été rapportées de cinq endroits différents.

Je sais que la table ci-dessous est incomplète, particulièrement concernant les mentions les plus anciennes. Faites-moi connaître tous ajouts ou corrections.

Espèce
date
Lieu
États
Merle vantard Turdus plumbeus Red-legged Thrush
31-mai-10
Maritime Hammock Sanctuary, Melbourne Beach, Brevard CountyFL
Bécassine solitaire Gallinago solitaria Solitary Snipe
24-mai-10
près de Alexai Point, Attu IslandAK
Martin-pêcheur d'Amazonie Chloroceryle amazona Amazon Kingfisher
24-janv-10
Rio Grande à Laredo, Webb CountyTX
Onoré du Mexique Tigrisoma mexicanum Bare-throated Tiger-Heron
21-déc-09
Bentsen–Rio Grande Valley State Park, Hidalgo CountyTX
Solitaire à dos brun Myadestes occidentalis Brown-backed Solitaire
16-juil-09
Miller Canyon, Cochise CountAZ
Bécarde du Mexique Pachyramphus major Gray-collared Becard
05-juin-09
Cave Creek Canyon, Cochise CountyAZ
Grébifoulque d'Amérique Heliornis fulica Sungrebe
13-nov-08
Bosque del Apache NWRNM
Troglodyte du Sinaloa Thryothorus sinaloa Sinaloa Wren
25-août-08
Patagonia–Sonoita Creek Preserve, Santa Cruz CountyAZ
Rossignol siffleur Luscinia sibilans Rufous-tailed Robin
04-juin-08
West Massacre Valley, Attu IslandAK
Tyran oriflamme Empidonomus aurantioatrocristatus Crowned Slaty-Flycatcher
03-juin-08
Peveto Beach Woods, Cameron ParishLA
Élénie à cimier blanc Elaenia albiceps White-crested Elaenia
09-févr-08
South Padre IslandTX
Bruant à sourcils jaunes Emberiza chrysophrys Yellow-browed Bunting
15-sept-07
Gambell, St. Lawrence IslandAK
Phragmite des joncs Acrocephalus schoenobaenus Sedge Warbler
01-sept-07
Gambell, St. Lawrence IslandAK
Ninoxe hirsute Ninox scutulata Brown Hawk-Owl
25-août-07
St. Paul Island, Pribilof IslandsAK
Puffin de Townsend Puffinus auricularis Townsend's Shearwater
01-août-07
près de Del MarCA
Tyran tête-police Tyrannus caudifasciatus Loggerhead Kingbird
01-mars-07
Fort Zachary Taylor State Park, Key WestFL
Grive musicienne Turdus philomelos Song Thrush
01-nov-06
Saint-FulgenceQC
Pouillot de Pallas Phylloscopus proregulus Pallas's Warbler
25-sept-06
Gambell, St. Lawrence IslandAK
Héron intermédiaire Mesophoyx intermedia Intermediate Egret
30-mai-06
Buldir Island, Aleutian IslandsAK
Puffin de Parkinson Procellaria parkinsoni Parkinson's Petrel
01-oct-05
17.6 milles nautiques au nord ouest de Point Reyes, Marin CountyCA
Océanite de Hornby Oceanodroma hornbyi Ringed Storm-Petrel
02-août-05
12 milles nautiques au large de la pointe la plus à l'ouest de San Miguel Island, Santa Barbara CountyCA
Oie cendrée Anser anser Graylag Goose
01-avr-05
125 milles au sud est de NewfoundlandNL
Océanite de Tristram Oceanodroma tristrami Tristram's Storm-Petrel
01-avr-05
Southeast Farallon IslandCA
Tyran sociable Myiozetetes similis Social Flycatcher
07-janv-05
Bentsen–Rio Grande Valley State Park, Hidalgo CountyTX
Puffin du Cap-Vert Calonectris edwardsii Cape Verde Shearwater
15-août-04
approximativement 49 kilomètres au sud est d'Hatteras InletNC
Faucon kobez Falco vespertinus Red-Footed Falcon
07-août-04
Katama Airfield, Martha's Vineyard, Dukes CountyMA
Océanite à ventre noir Fregetta tropica Black-bellied Storm-Petrel
31-mai-04
approximativement 77 kilomètres au sud est d'Oregon InletNC
Grive à tête noire Catharus mexicanus Black-headed Nightingale Thrush
27-mai-04
Pharr, Hidalgo CountyTX
Hirondelle des mangroves Tachycineta albilinea Mangrove Swallow
01-nov-02
Viera Wetlands, Brevard CountyFL
Gobemouche gris Muscicapa striata Spotted Flycatcher
14-sept-02
Gambell, St. Lawrence IslandAK
Fauvette babillarde Sylvia curruca Lesser Whitethroat
08-sept-02
Gambell, St. Lawrence IslandAK
Pouillot fitis Phylloscopus trochilus Willow Warbler
25-août-02
Gambell, St. Lawrence IslandAK
Pluvier de Leschenault Charadrius leschenaultii Greater Sand-Plover
29-janv-01
Bolinas Lagoon, Marin CountyCA
Pouillot à grands sourcils Phylloscopus inornatus Yellow-browed Warbler
23-sept-99
Gambell, St. Lawrence IslandAK
Albatros à sourcils noirs Thalassarche melanophris Black-browed Albatross
06-févr-99
à environ 65 milles nautiques à l'est de Virginia BeachVA
Mouette à tête grise Larus cirrocephalus Gray-hooded Gull
26-déc-98
Franklin CountyFL
Océanite de Swinhoe Oceanodroma monorhis Swinhoe's Storm-Petrel
08-août-98
au sud est d'Hatteras, North CarolinaNC
Pétrel de Bulwer Bulweria bulwerii Bulwer's Petrel
01-juil-98
au large d'Outer Banks, North CarolinaNC
Bruant élégant Emberiza elegans Yellow-throated Bunting
25-mai-98
Attu, Aleutian IslandsAK
Héron cendré Ardea cinerea Gray Heron
11-oct-96
Lear's CoveNL
Tyran pirate Legatus leucophaius Piratic Flycatcher
01-sept-96
Lea CountyNM
Crabier chinois
 
Ardeola bacchus Chinese Pond-Heron
04-août-96
St. Paul Island, PribilofsAK
Pétrel noir  Pterodroma macroptera Great-winged Petrel
21-juil-96
Cordell Bank, au large de Marin CountyCA
Grive à bec orange Catharus aurantiirostris Orange-billed Nightingale Thrush
08-avr-96
Laguna Atascosa National Wildlife RefugeTX
Chevalier gambette Tringa totanus Common Redshank
29-avr-95
BonavistaNL
Hibou maître-bois Asio stygius Stygian Owl
09-déc-94
Bentsen-Rio Grande Valley State Park, Hidalgo CountyTX
Albatros fuligineux Phoebetria palpebrata Light-mantled Albatross
17-juil-94
Cordell Bank, 40 milles au large de Point Reyes, Marin CountyCA
Oie naine Anser erythropus Lesser White-fronted Goose
05-juin-94
Attu Island, Aleutian IslandsAK
Huîtrier pie Haematopus ostralegus Eurasian Oystercatcher
25-mai-94
Tors CoveNL
Guifette moustac Chlidonias hybridus Whiskered Tern
01-juil-93
Cape MayNJ
Tarin des aulnes Carduelis spinus Eurasian Siskin
21-mai-93
Attu, Aleutian IslandsAK
Bergeronnette citrine Motacilla citreola Citrine Wagtail
31-janv-92
StarkvilleMS
Tourterelle des bois Streptopelia turtur European Turtle-Dove
09-avr-90
Lower Matecumbe Key, Monroe CountyFL
Goéland dominicain Larus dominicanus Kelp Gull
01-janv-89
sur Chandeleur Islands, St. Bernard ParishLA
Puffin à menton blanc Procellaria aequinoctialis White-chinned Petrel
01-avr-86
près de Rollover PassTX
Bruant à calotte blanche Emberiza leucocephalos Pine Bunting
18-nov-85
Attu Island, AleutiansAK
Mouette à queue fourchue Creagrus furcatus Swallow-tailed Gull
06-juin-85
Pacific Grove et Moss Landing, Monterey CountyCA


Ce blogue est la traduction d'un article paru sur le site web de David Sibley le 8 mars 2011. Vous pouvez accéder à ce très intéressant site en cliquant sur ce lien  http://www.sibleyguides.com/ .


@ bientôt.