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dimanche 12 novembre 2017

Le seigneur du domaine de Maizerets



À tout seigneur, tout honneur !

Cet oiseau vit toute l'année sur le domaine de Maizerets et ce n'est pas si évident que ça quand on considère que ce site se situe dans la ville de Québec, au Canada, où les saisons sont très bien senties. L'été, ça peut être chaud (oui, quelques fois mais pas trop longtemps), l'hiver c'est très très froid (oui, souvent et trop longtemps). Il pourrait même très bien arriver que notre oiseau mystère naisse sur ce site, qu'il y passe une moyenne de 5 ans de vie et qu'il y meure de façon tout à fait naturelle.

De quelle espèce s'agit-il ? J'imagine facilement tous ceux qui connaissent le site se creuser les méninges et qui pourraient risquer quelques noms, mais j'ajoute dès maintenant un autre critère de sélection qui va circonscrire radicalement le choix de réponse: cette espèce est la plus nombreuse sur le site, peu importe la saison.

Et voilà que tout nous dirige vers une espèce d'oiseau appartenant à l'ordre des ansériformes et à la famille des anatidés et de la sous-famille des anatinés. Cette famille englobe mondialement 41 genres, 147 espèces et 238 taxons (incluant les espèces et les sous-espèces). J'ajouterais même que cette espèce est à l'origine de tous les canards domestiques, du plumage blanc pur au plumage des plus bigarrés.

Et le voici sans plus de préambule, un canard commun, d'une grande beauté et qui est peut-être même trop souvent sous-estimé: le Canard colvert / Anas platyrhynchos platyrhynchos / Mallard.


19 janvier 2012. Les canards et les oies ont une remarquable adaptation au niveau de leurs pattes lorsqu'ils se tiennent dans l'eau très froide ou sur une surface glacée. Une adaptation qui empêche leurs pieds de geler. À l'intérieur de leurs membres inférieurs, les artères et les veines sont serrés les unes contre les autres et le sang froid des plus petites veines est réchauffé aussitôt par le sang chaud des artères. La perte de chaleur est ainsi évitée. Alors que la température corporelle interne d'un canard qui se tient sur la glace est de 40° C, celle de ses pattes est juste au dessus du point de congélation (0° C). Par une température de - 20° C, les pattes du canard risquent moins les engelures dans l'eau non gelée qu'en dehors de l'eau. Lorsqu'il se repose sur la glace, le canard s'assied sur ses pattes avec le bec retourné vers le dos, bien enfoui sous les plumes dorsales.


27 janvier 2014. Malgré des apparences trompeuses, cet individu n'est pas du tout en mauvaise position dans son combat contre le froid. Il est doté d'un plumage serré et duveteux qui recouvre toutes les surfaces charnues et d'une bonne couche de graisse sous la peau.      

26 février 2016. Ce magnifique mâle quitte le ruisseau en contre-bas pour venir rejoindre un groupe de canards qui se fait nourrir par un passant. Le Ruisseau du moulin trace la fin du boisé et le début de l’Arboretum. Ce ruisseau, qui se jette dans le fleuve Saint-Laurent, est sujet à l’effet des marées, ce qui fait qu'il y a de l'eau libre toute l'année et que la source de nourriture est renouvelée avec chaque marée haute. 


26 février 2016. Le plumage de la femelle est plutôt terne comparativement à celui du mâle. Chez le mâle et la femelle, une des principales caractéristiques est la barre blanche de chaque côté du miroir bleu de l'aile.


16 avril 2015. Le Canard colvert est un barboteur qui mange surtout des végétaux et des invertébrés, mais il se régale aussi de céréales et d'insectes. Pour se nourrir en eau peu profonde, il bascule son corps vers l'avant et il met sa tête sous l'eau, le derrière relevé à la verticale. Grâce à une caractéristique commune à tous les anatidés, l'intérieur périphérique des deux mandibules du bec étant pourvu de lamelles qui s'imbriquent lorsque le bec est fermé, il peut se nourrir à la surface de l'eau. Ces lamelles servent de filtre qui laisse s'écouler l'eau tout en retenant les fines particules de nourriture qui sont récupérées par une langue hautement spécialisée.



15 mai 2014. Vers la fin du printemps, le mâle perd peu à peu son beau plumage et il ressemblera bientôt à la femelle. Cette dernière couve seule les oeufs pendant les 28 jours que dure l'incubation. Les liens du couple commencent à se défaire dès le début de l'incubation et le mâle abandonne la femelle généralement entre la première et la dernière semaine d'incubation. Il va alors rejoindre son "boys' club" sur un autre plan d'eau.


29 mai 2014. À la naissance, les oisillons ressemblent à de petites boules de duvet brun et jaune. Dans les heures qui suivent, leur mère les conduit à l'eau. La cane prend continuellement soin de rassembler et de réchauffer ses petits. Elle leur apprend aussi à se nourrir.


5 juin 2016. Vers l'âge de 6 à 8 semaines, les canetons sont autonomes.


14 septembre 2014. Le plumage caractéristique du mâle apparaît dès le premier automne, mais il peut ne pas avoir tout son éclat avant la deuxième année.


27 septembre 2014. Si le Canard colvert est l'ancêtre des canards domestiqués par l'homme, il est aussi le canard le plus prisé des chasseurs. Sa nature plutôt sociable lui joue de bien mauvais tours, car il se laisse facilement duper par les appeaux. Dans les années 1960, il était commun dans le sud-ouest , mais rare dans l'est du Québec. À cette époque, dans les basses-terres du Saint-Laurent, les chasseurs le considéraient comme un trophée exceptionnel. Aujourd'hui, il niche partout dans l'est du Québec, ainsi que dans les provinces de l'Atlantique.

Quand la glace commence à recouvrir les lacs, le Canard colvert migre vers le sud, l'est et l'ouest des États-Unis, en Amérique centrale et en Amérique du sud. Certains individus passent parfois tout l'hiver plus au nord quand des plans d'eau libres de glace sont disponibles et que la nourriture est suffisante. Même si canard est d'abord un oiseau d'eau douce, certains s'établissent sur les côtes pour hiverner.


04 novembre 2017.

04 novembre 2017.


Le domaine de Maizerets est l'endroit le plus facile à visiter l'hiver à Québec pour l'ornithologue ou le photographe qui désirent en connaître plus sur les comportements du seigneur de ce domaine, le flamboyant Canard colvert.


@ bientôt.




dimanche 25 septembre 2016

Jasons jaseurs !




J'ai fait une belle rencontre dernièrement à l'Île-aux-Basques alors que ma route croise celle d'une petite famille de Jaseurs d'Amérique / Bombycilla cedrorum cedrorum / Cedar Waxwing. Ce sont les cris stridents et incessants d'oiseaux immatures qui attirent d'abord mon attention. Je repère sans trop de difficulté une femelle qui nourrit deux jeunes très affamés, en régurgitant fruits ou insectes présents dans son jabot. Ces derniers sont déjà capables d'un vol bref qui leur permet de changer de perchoirs, mais sur de courtes distances.






Et c'est ce qui me permet de retrouver nos deux amis sur une branche un peu plus basse, plus à mon niveau. Ils attendent patiemment le retour du parent parti cueillir des fruits ou attraper des insectes. Maintenant silencieux, ils suivent les allés et venus de leur mère. Lorsqu'elle revient pour les nourrir, ils recommencent ce tapage qui permet au parent nourrisseur de les retracer dans la végétation. Vous remarquerez sur cette photo le jaune à la commissure du bec. Un trait commun aux jeunes oiseaux immatures au stade du nourrissage.






Les jaseurs appartiennent à la famille des bombycillidés qui regroupe un genre (Bombycilla), trois espèces (d'Amérique, boréal et du Japon) et 6 sous-espèces 

Bombycilla garrulus garrulus
Bombycilla garrulus centralasiae
Bombycilla garrulus pallidiceps
Bombycilla japonica
Bombycilla cedrorum cedrorum
Bombycilla cedrorum larifuga


Voici les trois espèces illustrées dans le volume 10 du Handbook of the Birds of the World.






Bien que les jaseurs soient trapus et dodus, tous s'accordent pour leur accorder une élégance peu commune. Cette impression est accentuée par une huppe érectile, un plumage dense, soyeux et coloré, un masque et un menton noirs bien délimités et des ailes longues aux primaires foncées et décorées de marques jaunes ou blanches selon l'espèce. La queue courte porte une bande terminale colorée. Elle est rouge pour le Jaseur du Japon, jaune ou orange pour les deux autres espèces. Chez les adultes des deux espèces américaines, les bouts des rachis des plumes secondaires sont aplatis et d'un rouge brillant qui fait penser à de la cire (wax), d'où la provenance de leur nom anglais.



Des appendices en forme de gouttelettes de cire rouges ornent les plumes secondaires des adultes des deux espèces américaines. Ici, un Jaseur boréal adulte photographié le long d'une rue très achalandée à Sillery, ville de Québec.
 


Et voici un adulte de Jaseur d'Amérique arborant ces mêmes gouttelettes cireuses. Photographié le 8 septembre 2013 au Cap Tourmente, près de Saint-Joachim, Québec



Chez les jeunes qui en sont à leur première année de reproduction, ces appendices cireux sont rarement présents ou sont moins développés et moins nombreux. Leur présence permettrait aux adultes, plus expérimentés et plus âgés, de se reconnaître plus facilement à l'intérieur des groupes et de former des couples plus productifs.



Dès que nous sommes en mesure d'associer les sons émis par le jaseur avec l'oiseau lui-même, il est facile de comprendre l'origine de leur nom français. Que ce soit au repos ou en vol, le jaseur émet très souvent un trille bref, doux et faible. Ce son peut même s'avérer inaudible chez les personnes qui ne sont pas dotées d'une ouïe excellente. Cette incapacité d'émettre un chant fort et audible de loin est assez inhabituelle chez la majorité de nos passereaux. Mais leurs habitudes de vie expliquent ce caractère. L'esprit de territorialité n'est pas très élevé chez les jaseurs qui passent la majorité de l'année en groupes dans lesquels les mâles et les femelles sont déjà en contact étroit dès le début de la période de reproduction. Dès que les groupes se défont, les couples n'ont pas à proclamer leur présence.


Aux oreilles du profane, l'oiseau semble toujours émettre le même son, mais des études prouvent qu'il en est autrement. Le répertoire vocal du Jaseur d'Amérique est peut-être le plus connu des trois espèces et il peut servir de référence pour comprendre celui des deux autres espèces. Le son émis le plus fréquemment peut être traduit par un "bzeeee", une structure de base à la naissance d'une large catégorie de sons. C'est ainsi que le "bzee call" de base peut se transformer en "social call", "location call", "contact call", "warbling call" ou "courtship call". Oui, on peut dire que le jaseur aime jaser.



Plusieurs aspects de la morphologie et des comportements du jaseur sont induits par le fait qu'il est frugivore. L'ouverture du bec est très grande et lui permet d'avaler tout rond les petits fruits. 






En hiver, ces derniers ont une haute teneur en sucre, mais peu en eau et en éléments nutritifs. Ceci oblige les oiseaux à boire souvent et à gober une énorme quantité de baies s'ils veulent survivre à la saison froide. Sur une base annuelle, le régime alimentaire du Jaseur d'Amérique est constitué à 84% de fruits. Mais en décortiquant les différentes périodes de l'année, nous arrivons à des pourcentages plus réels. Entre octobre et avril, la proportion de fruits côtoie les 100%, mais en mai, elle peut descendre en bas du 50%. À la fin du printemps, les bourgeons et les fleurs ont la faveur des jaseurs alors que les insectes s'ajoutent de mai à juillet. Quand ils consomment des fleurs, ils se concentrent sur les pétales et les étamines alors qu'ils capturent les insectes en vol ou en inspectant la végétation. 



Sous nos cieux, le Jaseur d'Amérique débute la nidification à la fin mai et il peut nourrir jusqu'en octobre. La très grande majorité de la population migre vers le sud l'hiver, aussi loin qu'au Costa Rica. Quelques individus demeurent au Québec l'hiver et ils se joignent fréquemment à des groupes de Jaseurs boréaux.



Le Jaseur boréal ne niche pas sous nos latitudes et sa présence en saison froide n'est pas certaine d'une année à l'autre. Son ancien nom de Jaseur de bohème lui allait comme un gant. Il peut former des groupes impressionnants pouvant aller à 3 000 individus. Ces groupes sont continuellement à la recherche d'arbres fruitiers qu'ils vident littéralement de leurs fruits avant de quitter.



Le 16 janvier 2016, un groupe de Jaseurs boréaux, évalué à 750 individus, s'est présenté pendant quelques jours devant notre maison à Sillery, ville de Québec. Nous pouvons passer tout un hiver sans en voir un seul. Nous apprécions toujours ces visites impossibles à prévoir.



En espérant que cette petite "jasette" vous fera mieux connaître cette famille spectaculaire.



@ bientôt.

 



samedi 23 juillet 2016

Les dindonneaux de la mi-juillet



Après notre rencontre, le 3 juillet dernier, de quelques poussins de Tétras du Canada / Spruce Grouse, voici que notre bonne fortune nous fait croiser aujourd'hui la route de 18 rejetons du plus gros de nos galliformes québécois, le Dindon sauvage / Meleagris gallopavo gallopavo / Wild Turkey. C'est la deuxième fois de notre vie qu'Anne et moi observons dans la nature une portée de dindonneaux sauvages. Il faut dire d'entrée de jeu que la présence aussi abondante du Dindon sauvage sous les cieux québécois, et surtout aussi largement distribuée, est très très récente.


Au Québec, les premières observations datent de 1976 et la nidification du dindon fut pour la première fois confirmée en 1984. Imaginez que ce poids lourd de la faune aviaire nord-américaine n'a osé traverser les frontières américaines que depuis 40 années. C'est très peu. Pour avoir la chance d'observer en nature cet oiseau très farouche, il fallait nous diriger au sud de Montréal, le long de la frontière étasunienne. Et c'est ce que je fis le 13 avril 1991 en allant observer sept dindons dans le rang Fisher, à Saint-Bernard-de-Lacolle. Le printemps est le moment idéal de l'année pour ce faire puisque le mâle émet de puissants "glouglou" qui s'entendent à plus d'un kilomètre et demi. Il est alors possible d'observer un mâle qui se pavane devant quelques femelles médusées par autant d'artifices.



Mâle de Dindon sauvage en captivité. Photo réalisée le 6 juillet 2013 au zoo de St-Félicien, Lac-St-Jean, Québec.



Le mâle ne ménage rien pour assurer sa descendance. Polygyne, il peut accoupler de 4 à 5 femelles. Il laissera ensuite les femelles construire le nid, couver et s'occuper d'élever la marmaille. Plusieurs femelles et leurs rejetons s'attroupent au cours de la saison estivale, mais dès la fin de l'automne, les mâles et les femelles se séparent et forment des groupes distincts jusqu'au printemps suivant. C'est un tel attroupement de quatre femelles et de 18 dindonneaux qui croise notre route. Nous sommes alors sur la route 273, au niveau de Saint-Apollinaire, en direction nord.



Cette femelle se tient à une dizaine de mètres de la route 273. Elle est accompagnée de trois autres. Je n'ai encore jamais réussi à m'approcher de cette espèce. Je demeure dans mon auto et je prends quelques clichés.



Et voilà que j'aperçois deux dindonneaux qui se fraient un chemin dans l'herbe longue. Ils se dirigent vers les adultes.



Ils vont rejoindre une femelle qui est déjà entourée de huit autres dindonneaux.



En Amérique du Nord, les milieux où l'on rencontre le Dindon sauvage ne sont pas entièrement forestiers. Par exemple, les champs cultivés, notamment les champs de maïs, les champs de foin et les pâturages occupent près de la moitié du territoire fréquenté par l'espèce dans le sud-ouest de la province. Les dindons occupent ces milieux ouverts au cours de l'été et de l'automne: adultes et jeunes y trouvent abri et nourriture. Ils y séjournent en hiver, car ils semblent y trouver plus aisément leur pitance.




Dindons sauvages dans un champ en hiver. Photo réalisée le 24 janvier 2016 à Saint-Gilles, comté de Lotbinière, Québec.



Dindons sauvages dans un champs à la fin de l'hiver. Réalisée le 27 mars 2016 à Saint-Édouard, comté de Lotbinière, Québec.


À la fin de l'Atlas de 1984-1989, les biologistes estiment qu'à cause de la rigueur des hivers québécois et de la barrière que constitue la vallée du Saint-Laurent, il est peu probable que l'aire de répartition du Dindon sauvage s'étende de façon appréciable vers le nord. Les décades subséquentes ont cependant dévoilé un autre scénario, une tendance imprévue. La régénération forestière et la popularité sans cesse grandissante de la culture du maïs ont été combinées à une réintroduction massive d'un cheptel provenant d'individus sauvages. Pas question de lâcher en liberté des dindons d'élevage qui s'accoupleraient et dénatureraient l'espèce sauvage originelle. Ces relâches connaissent un taux de succès effarant un peu partout dans la province. Les hivers moins froids et surtout moins neigeux peuvent contribuer au soutien d'une population en bonne santé.


Il est maintenant possible d'observer l'espèce un peu partout le long de la vallée du Saint-Laurent jusque dans la région de Québec. Cette réintroduction, tout comme celle du Cerf de Virginie, a pour but premier l'établissement d'une chasse sportive viable au Québec.



 



Je vous inscite à garder l'oeil bien ouvert lors de vos promenades dans les campagnes.



@ bientôt.





jeudi 7 juillet 2016

Les poussins du début juillet




Les premiers jours de juillet offrent les meilleures chances pour observer les poussins des galliformes qui habitent les forêts québécoises. Des espèces de la famille des tétraonidés, il n'en existe pas des tonnes au Québec. En fait, il y en a trois.  Les travaux réalisés dans le cadre des deux Atlas des oiseaux nicheurs du Québec de 1984 à 1989 et de 2010 à 2015, ont permis de mieux délimiter les aires de distribution de chacune des espèces. J'ai eu la chance de participer à ces deux Atlas et c'est le dernier qui m'a amené en forêt boréale sur la Côte Nord, en Abitibi et au Lac Saint-Jean. Ceci m'a permis de côtoyer les trois espèces.


L'espèce la plus commune et la plus répandue est la Gélinotte huppée / Bonasa umbellus togata / Ruffed Grouse. Elle habite principalement les peuplements feuillus et mixtes. L'hiver, elle s'abrite dans les conifères pour se protéger des intempéries. Sédentaire et plutôt solitaire, la gélinotte passe toute sa vie dans un domaine habituellement inférieur à 100 hectares. Ainsi, la présence d'un individu dans un lieu donné indique qu'il y niche probablement. Sauf en hiver, elle se tient généralement au sol et s'envole surtout pour fuir et se percher dans les arbres. Son vol est bref et rapide.



Gélinotte huppée se nourrissant de bourgeons. Photo réalisée le 14 février 2016 sur le rang Petrée, Lévis, Québec.




Le deuxième rang en terme d'abondance revient au Tétras du Canada / Falcipennis canadensis canadensis / Spruce Grouse. On le retrouve dans les forêts de conifères et dans les tourbières. Associé à la forêt boréale, les habitats fréquentés varient selon les saisons. Au Québec, il préfère les peuplements forestiers dominés par l'Épinette noire et le Sapin baumier. En période de pré-reproduction, il choisira un habitat un peu moins dense où il pourra accomplir les rituels liés à la formation des couples. Il optera ensuite pour un habitat plus dense où la femelle pourra nicher et élever sa couvée en toute sécurité, et où le mâle sera protégé des prédateurs lors de la mue.




Cette femelle de Tétras du Canada se nourrit au sol parmi la mousse, les lichens et la végétation basse, éléments propres à la forêt boréale. Photo réalisée 03 juillet 2016 le long du chemin de la Pinède, Parc des Grands Jardins, Québec.


Et voici maintenant le troisième et le plus rare des représentants, le Tétras à queue fine / Tympanuchus phasianellus phasianellus / Sharp-tailed Grouse. Il fréquente les tourbières dégagées, les brûlés et les coupes forestières en régénération, parfois aussi les champs abandonnés du nord et de l'ouest du Québec méridional. Il est le seul de nos gallinacés à constituer des arènes (leks) lors de l'accouplement. Les mâles se regroupent sur des terrains, utilisés dans certains cas depuis des générations, où ils exécutent des danses destinées à gagner la faveur des femelles. Cet oiseau est considéré encore aujourd'hui comme un nicheur résident rare dans le nord du Québec méridional, comme le signalait Normand David dès 1980.



Femelle de Tétras à queue fine photographiée le 6 juillet 2012 près de Matagami, en Jamésie, dans la région administrative du Nord-du-Québec.


L'espoir de rencontrer une petite famille de Tétras du Canada, nous amène, Anne et moi, à nous rendre dans le Parc des Grands Jardins où la forêt boréale règne en maîtresse absolue. Nous sommes le 3 juillet, donc en pleine période où les femelles sont accompagnées de leurs poussins nouvellement nés. Pour ce faire, il s'agit tout simplement de se promener très lentement en empruntant les chemins forestiers. Les femelles aiment amener les poussins le long des chemins où la nourriture est plus variée qu'en pleine forêt. Dans un délai de deux heures, nous rencontrons deux petites familles de tétras. Les deux sont composées d'une femelle et de deux poussins. Les nichées comptent généralement de six à huit poussins, mais il arrive que le nombre atteigne la dizaine. La prédation sur les poussins est très grande et il est normal que seulement un faible pourcentage de la nichée survive à cette première étape de leur vie.



Poussin de Tétras du Canada.  Réalisé le 03 juillet 2016 dans le sentier de la Pinède, Château Beaumont, Parc des Grands Jardins, Québec.




Les poussins sont d'une grande beauté et nous pouvons les approcher à condition bien sûr d'y aller avec patience et respect. Alors que les poussins pépient sans arrêt, la femelle glousse faiblement afin de leur faire connaître où elle se trouve. Elle ne se tient jamais très loin et elle se montre assez ostensiblement afin d'attirer notre attention plus sur elle que sur les petits. Si nous restons vraiment immobile, elle peut même continuer à se nourrir comme si nous n'y étions plus. Ceci m'a amené à réussir ce portrait de la femelle.



Portrait d'une femelle de Tétras du Canada réalisé le 03 juillet 2016 dans le sentier de la Pinède, Château Beaumont, Parc des Grands Jardins, Québec.



Ce poussin de Tétras du Canada est juste assez âgé (environ une semaine) pour s'envoler à  partir du sol afin d'atteindre les branches basses d'un conifère. D'instinct, il sait qu'il doit rester immobile pour échapper à l'attention d'un prédateur potentiel. Quoi demander de mieux pour un photographe ?  Réalisé le 11 juillet 2012 en Abitibi, Québec.


Voici maintenant un poussin de Gélinotte huppée rencontré le 06 juillet 2012 en Abitibi.



Même en très bas âge, une petite crête de plumes orne le front du poussin de la gélinotte.


Il est plus difficile d'approcher un poussin de gélinotte, car la mère les force à rejoindre la végétation aussitôt qu'elle note la présence d'un prédateur potentiel. Ensuite, elle vient vers nous pour nous attirer le plus loin possible de l'endroit où se trouve sa progéniture.


Il en est de même pour le Tétras à queue fine. En fait, je n'ai la chance d'une rencontre avec une petite famille qu'une seule fois. La femelle accompagne six à huit poussins. Ça se passe le 06 juillet 2012, à Matagami, et je suis accompagné du biologiste François Gagnon. Ça se fait très vite. D'abord, nous apercevons la femelle en bordure du chemin. Nous ne réalisons pas qu'elle puisse accompagner des poussins. Dès qu'elle nous aperçoit, elle entrouvre les ailes et se met à courir dans notre direction. Je crois qu'elle agit alors comme une femelle de gélinotte. Mais voilà qu'à mi-distance entre nous et elle, trois ou quatre petits oiseaux s'envolent sur une courte distance. Elle change alors de direction et fait s'envoler environ le même nombre d'oiseaux. Nous comprenons alors qu'elle vient de chasser ses poussins du site. Je n'ai donc pas eu la chance d'observer un poussin de ce rare tétras.






Si vous désirez observer de visu des beaux poussins de gallinacés forestiers, je vous invite à ne pas trop tarder à partir à leur recherche. Dans quelques semaines, la période magique sera passée. Si vous vous décidez à y aller, je vous exhorte à le faire de façon très respectueuse.


@ bientôt.





jeudi 11 février 2016

L'observateur observé



Serions-nous des voyeurs, nous, les passionnés de la nature ?

Dans les passionnés de la nature, j'englobe beaucoup de gens. Les artistes peintres, les photographes, les ornithologues et, de façon plus large, tous ceux qui éprouvent un intérêt particulier à observer  tout ce qui touche à la nature. Nous partageons tous cette même quête qui nous amène invariablement à essayer de surprendre un animal dans sa routine quotidienne... sans être soi-même repérés. À bien y penser, cette définition me permettrait même d'inclure les passionnés de la chasse. En effet, nos sorties en nature peuvent avoir comme but de rechercher une cible spécifique jusqu'à la trouver et l'observer. Oui, je sais, la finalité des différents groupes n'est pas la même: une collecte d'esquisses qui serviront à la réalisation d'un tableau pour l'artiste, un ajout de l'espèce sur une liste personnelle pour l'ornithologue ou l'amoureux de la nature, une captation la plus belle ou la plus originale pour le photographe ou un trophée pour le chasseur.

Les uns comme les autres, si nous désirons obtenir de bons résultats, nous avons des leçons à apprendre et des devoirs à faire. La connaissance de l'espèce et de l'habitat dans lequel elle gravite ainsi que de ses comportements normaux sont tous des éléments à apprivoiser si nous désirons obtenir des résultats optimaux. Difficile d'échapper à cette réalité.


Malgré tous nos efforts, il arrive que les espèces visées ne coopèrent pas de la façon envisagée. L'observateur est alors observé bien avant qu'il n'observe et il doit alors réagir rapidement, car tout n'est qu'une question de fraction de seconde avant que le contact visuel ne soit interrompu de façon abrupte par le départ de l'espèce désirée.


Malgré le départ précipité de cet Écureuil gris, ce cliché reste quand même intéressant. Je l'ai intitulé "la fuite vers l'ombre". Et, dans le fond, il faut admettre que la survie d'un animal tient beaucoup au fait qu'il passe inaperçu et que l'ombre le protège des prédateurs. Prise réalisée le 20 avril 2015 au Domaine de Maizerets, ville de Québec, Québec.



Heureusement pour moi, j'étais déjà affairé à photographier cette Grive solitaire  alors qu'elle se tenait bien perchée tout près. Comme je n'utilise jamais l'option de photographies en rafale, j'ai dû presser à nouveau sur le déclencheur et c'est ce que j'ai obtenu. L'oiseau a quitté sa perche pour capter un fruit en plein vol. Fruit qu'elle tient encore fermement dans son bec. Photo réalisée le 20 décembre 2014 à Saint-Édouard, comté de Lotbinière, Québec.


Ces situations non désirées peuvent quand même nous permettre d'emmagasiner de très beaux moments dans notre banque de souvenirs impérissables. Alors qu'un photographe chanceux aura le temps de prendre un cliché mémorable, il n'a aucun pouvoir sur la brièveté de la rencontre. Plus souvent qu'autrement, l'animal ne permet qu'un coup d'oeil furtif, mais il arrive aussi qu'il reste de longs moments à nous reluquer, tellement que ça peut en devenir presque gênant. J'aimerais vous présenter quelques photos alors que je me sentais beaucoup plus l'observé que l'observateur.  



Le 14 juillet 2012, je suis quelque part en Abitibi dans le cadre de l'Atas des Oiseaux Nicheurs du Québec. Alors que je suis à observer un Viréo à tête bleue, j'aperçois un Lynx du Canada / Lynx canadensis / Canada Lynx bien assis dans le milieu du chemin à environ 75 mètres de moi. Il a l'air bien intrigué par ma présence et je m'attends à ce qu'il déguerpisse dans la nature dans les secondes qui suivent. Et non, il se remet sur ses 4 pattes et il marche lentement vers moi en longeant la végétation sur le bord du chemin. Je saisis mon appareil photo qui n'est pas très loin et je prends des clichés à mesure qu'il s'approche.



Rendu à ma hauteur, il s'arrête pendant de longues secondes et il m'étudie d'un regard prolongé, mais, de façon bien évidente, dépourvu de toute agressivité. On dirait presque un chat domestique. Comme je le suis depuis longtemps à travers ma caméra, je lève les yeux pour réaliser qu'il ne se trouve alors qu'à environ quatre mètres de moi. Je n'ose bouger, savourant toute l'intensité et toute la beauté du moment. Il continue ensuite son chemin sans jamais démontrer la moindre crainte à mon égard. De mon côté, je n'ai jamais ressenti de peur. Cette situation me transcende littéralement. Tellement que je n'ai jamais pensé à vérifier les réglages de ma caméra. Cette photo est surexposée, mais l'image parfaite restera à jamais gravée dans ma mémoire. Après tout, combien de fois, dans votre vie, aurez-vous été dévisagé de la sorte par un lynx ?


Croyez-vous vraiment qu'il m'a vu ?  You bet !  Cet oiseau "genre toutou" est un Podarge de Ceylan / Batrachostomus moniliger / Sri Lanka Frogmouth photographié le 04 novembre 2014 près de Thattekkad, dans les Western Ghats, situées dans la partie sud ouest de l'Inde. Une espèce nocturne qui passe sa journée à somnoler en attente de la reprise d'activité dès la nuit tombée. Et non, je ne l'ai pas forcé à ouvrir les yeux comme trop de photographes font pour obtenir une photo optimale. Quand nous l'avons repéré, il était ainsi, occupé à observer l'observateur. Voici une vision devant laquelle nous ne pouvons nous empêcher de sourire. Tellement inusitée et attendrissante tout à la fois.


Et comment décrire cette autre rencontre faite cette fois-ci sur l'île mythique de Madagascar. Qui dit Madagascar dit lémuriens, des primates endémiques à cet endroit du monde i.e. trouvés UNIQUEMENT dans cette endroit tout autour de la planète bleue. Les yeux énormes de ce Lépilémur de Milne-Edwards / Lepilemur edwardsi / Milne-Edwards Sportive Lemur indiquent qu'il s'agit d'une espèce nocturne. Cette mère était bien installée dans la fourche basse d'un arbre, tenant un bébé dans ses bras. Une rencontre difficile à oublier. Photographié le 26 octobre 2012 dans le parc national d'Ankarafantsika.



Pour établir un contact visuel avec une Chélydre serpentine / Chelydra serpentina serpentina / Common snapping Turtle, il faut être soi-même très près du sol. Mais l'effort en vaut la chandelle. Et dans ce cas particulier, nous n'avons pas à craindre que l'animal va déguerpir en une fraction de seconde. Photo réalisée le 29 juin 2014 dans la Réserve nationale de faune du lac Saint-François, à Dundee, Québec.



Quelle surprise j'ai eue lorsque j'ai levé mes jumelles directement au-dessus de moi pour apercevoir un petit oiseau coloré qui me regardait directement !  À sa gauche, nous distinguons deux pattes bien griffées qui agrippent une branche ainsi qu'un ventre jaunâtre. Il s'agit d'une femelle de Philépitte de Schlegel / Philepitta schlegeli  / Schlegel's Asity qui se tient "normalement" sur une branche. Mais qu'en est-il de son partenaire qui pend littéralement bien accroché à sa branche, un peu comme le ferait une chauve-souris ? Vraisemblablement, il utilise cette position inhabituelle pour atteindre des fruits cachés dans le feuillage. Et notre présence ne semble pas du tout le déranger dans ses activités. Heureusement, il m'a laissé le temps de prendre quelques clichés. Réalisée le 26 octobre 2012 dans le parc national d'Ankarafantsika, à Madagascar.


 C'est en Thaïlande, plus précisément dans le parc national de Kaeng Krachan, que notre guide accompagnateur ornithologue nous amène dans une cache dressée en pleine forêt. Après quelques minutes, apparaît un petit mammifère. Il est minuscule. Un adulte de cette espèce peut atteindre seulement la hauteur de 45 cm (18 pouces) et peser 2 kgs (4.4 lbs). Il s'agit en fait du plus petit mammifère connu affublé de sabots et son nom est Chevrotain indien / Moschiola meminna / Lesser Mouse Deer. Ses prédateurs les plus abondants sont les chiens sauvages abandonnés par les hommes et qui hantent les forêts. L'utilisation d'une cache pour observer la nature sans être soi-même observé est un des meilleurs moyens pour étudier les animaux dans leur quotidien. N'eût été de cette cache, je ne crois pas que nous aurions eu la chance de croiser ce mammifère très furtif.


Ce regard impressionnant est celui d'un Agame des colons / Agama agama / Common Agama photographié le 02 novembre 2015 dans le parc national de Kakum, Ghana, Afrique de l'ouest. Il a l'air vraiment au-dessus de ses affaires et il semble vouloir nous dire: "c'est qui le suivant ? ".  Dans ce cas précis, le reptile n'était aucunement contrarié par ma présence et il n'a pas bougé d'une écaille tout au long de notre rencontre.


Dans le cas de certaines espèces, comme pour cette Gélinotte huppée / Bonasa umbellus togata / Ruffed Grouse, il arrive que l'oiseau nous repère avant que l'on ne le voit, mais qu'il n'hésite aucunement à se montrer très ostensiblement devant vous. Et ce comportement est sans équivoque: il veut attirer votre attention afin que vous le suiviez. Mais pourquoi ? Tout simplement parce qu'il s'agit d'un parent accompagné de jeunes ne volant pas encore. En se pavanant devant nous, il permet aux jeunes de se cacher dans la végétation avant que l'on ne les remarque. Ce comportement suicidaire a sûrement dû finir tragiquement pour certains parents, mais il semblerait que ça fonctionne plus souvent que ça ne rate. Photographie réalisée le 19 juin 2011 au nord du Réservoir Gouin, Haute Mauricie, Québec.


Le 11 juillet 2012, je me retrouve en Abitibi, au nord ouest du Québec. Maintenant bien au fait du comportement protecteur des adultes des galliformes habitant la forêt boréale, je me préoccupe plus de repérer les poussins ou les immatures des perdrix et tétras que de suivre l'adulte qui se trémousse devant moi. Cet oisillon de Tétras du Canada / Falcipennis canadensis canadensis / Spruce Grouse est tout juste assez âgé (environ une semaine) pour s'envoler à  partir du sol et atteindre les branches basses d'un conifère. D'instinct, il sait qu'il doit rester immobile pour échapper à l'attention d'un prédateur potentiel. Quoi demander de mieux pour un photographe ? 


Les membres de la famille des strigidés, comprenant les hiboux et les chouettes, sont sans doute les plus faciles à photographier, car ces oiseaux habituellement nocturnes ne bougent pas de leur perchoir lorsqu'ils sont observés durant le jour. Alors qu'ils sont normalement léthargiques en plein jour, le plumage gonflé pour préserver la chaleur et les yeux fermés parce que somnolant, il peut arriver qu'ils soient actifs et bien éveillés parce que obligés de capturer des proies non obtenues la nuit précédente. Au Québec, on ne divulgue plus les endroits précis où ces oiseaux sont repérés parce que de trop nombreux ornithologues ou photographes à l'éthique plutôt déficiente ne se gênent pas pour déranger l'oiseau en le forçant à ouvrir les yeux pour obtenir une meilleure observation ou une meilleure photographie. Ce faisant, ils l'empêchent de récupérer des forces essentielles à leur survie et ils les obligent même à se déplacer juste pour retrouver de la quiétude et se mettre à l'abri de potentiels prédateurs. Il ne faut pas oublier que ces prédateurs ont aussi des prédateurs. Cette Petite Nyctale / Aegolius acadicus acadicus / Northern Saw-whet Owl a été photographiée le 17 mars 2012 à Leclercville, comté de Lotbinière, Québec.



Au Québec, la diversité d'oiseaux est encore très bonne puisque nous pouvons cumuler une liste de 250 espèces différentes, année après année. Après plus de cinquante années d'observation derrière la cravate, je peux témoigner que si la diversité est encore là, le nombre d'individus par espèce est très déconcertant pour ne pas dire inquiétant. De là, toute l'importance de montrer énormément de respect envers ces oiseaux que nous avons la faveur de rencontrer lors de nos sorties en nature ou, tout simplement, dans notre arrière-cour. Dès mes premières observations, j'ai éprouvé cette nécessité de les partager avec le plus de nombre possible de personnes. Comment ne pas vouloir partager la beauté ? Une de mes plus grandes déceptions à vie a été de me rendre à l'évidence qu'il ne fallait plus faire ça. À cause d'une minorité d'imbéciles narcissiques, nous ne pouvons plus permettre à des gens bien d'embellir leur vie par des observations qui les rendront plus heureux et les feront grandir.



Voici un joyau ailé, un hyper-actif, un acrobate de nos forêts boréales. Le photographier de façon potable implique toujours un défi difficile à relever. Le Roitelet à couronne dorée / Regulus satrapa satrapa / Golden-crowned Kinglet ne prend une pose que durant quelques secondes. C'est sur un lieu que j'affectionne particulièrement, soit l'Île-aux-Basques, au large de Trois-Pistoles, que j'immortalise cet instant magique, le 18 septembre 2015 . Le contact visuel n'a duré qu'une fraction de seconde.



Je vous souhaite ces moments magiques où, lors d'un bref instant, nous sentons la vie couler pleinement dans nos veines.



@ bientôt.