dimanche 6 décembre 2020

Des oiseaux en pandémie (Avril 2020).

 

 

L'humanité connait présentement une situation cauchemardesque et l'issue positive à cette calamité demeure encore et toujours entre les mains des chercheurs qui devront trouver le vaccin qui permettra de s'en sortir un jour.  Qui aurait cru, il y a moins d'une année, que l'activité humaine, tout autour de la planète, serait mise sur pause par un organisme invisible à l'oeil humain. Un coronavirus apparu à la fin 2019 en Chine et qui a été nommé COVID-19. Sans doute le nom le plus mentionné quotidiennement sur toutes les plateformes de nouvelles à travers le monde.

À notre retour du Vietnam, à la mi-mars 2020, nous avons fait le confinement de 14 jours, tel que recommandé par les services de santé publique. Nous nous sommes alors demandés s'il était acceptable socialement et moralement de reprendre nos activités ornithologiques. Nous sommes venus à la conclusion que nous pouvions le faire à condition de n'avoir aucun rapprochement avec qui ce soit lorsque nous étions hors de la maison. Aucun arrêt dans des endroits publics, aucune visite chez des connaissances ou de la parenté. Le fait de sortir de la maison, de circuler en automobile sans contacter personne et de revenir à la maison quelques heures plus tard, ne nous apparaissait vraiment pas problématique. C'est ainsi que le mois d'Avril a été le début de notre printemps ornithologique en période pandémique. Voici des rencontres faites lors de nos sorties.


Les premières observations du Merle d'Amérique / Turdus migratorius migratorius / American Robin  dans ses plus belles couleurs est pour moi le signe que le printemps est véritablement arrivé. Réalisé le 6 avril 2020 dans le comté de Portneuf.


L'Urubu à tête rouge / Cathartes aura septentrionalis / Turkey Vulture est un rapace charognard de plus en plus abondant au Québec. Il nous quitte habituellement en octobre pour revenir à la fin mars. Réalisé le 6 avril 2020 dans le comté de Portneuf.


La diminution drastique du trafic automobile au début de la pandémie a eu comme conséquence que les oiseaux et les animaux s'approchaient plus près de la route. Ce mâle de Dindon sauvage / Meleagris gallopavo silvestris / Wild Turkey fait la roue devant deux femelles qui semblent plus ou moins intéressées. Réalisé le 11 avril dans le comté de Lotbinière.


Le plumage de la Gélinotte huppée / Bonasa umbellus togata / Ruffed Grouse est cryptique i.e. qu'il est composé de couleurs et de marques qui permettent à l'oiseau un camouflage parfait avec son environnement. Une autre espèce qui s'est montrée davantage sur les bords de route à cause de l'amoindrissement significatif du trafic. Réalisé le 11 avril dans le comté de Lotbinière.

Le confinement lors du début de la pandémie a fait baisser la pollution sonore à un niveau qui me rappelait celui des années '60. Le moindre chant ou cri d'un oiseau pouvait être entendu à de grandes distances. Ceci a été bénéfique pour la communication entre les oiseaux eux-mêmes et celle entre les oiseaux et les ornithologues. Le chant faible et court du Moucherolle phébi / Sayornis phoebe / Eastern Phoebe en est un bon exemple. Réalisé le 15 avril dans le comté de Portneuf.

Le chant caractéristique du Bruant à gorge blanche / Zonotrichia albicollis / White-throated Sparrow a tôt fait d'envahir l'espace sonore de nos forêts dès son arrivée en avril. Réalisé le 15 avril dans le comté de Portneuf.

Le mâle du coloré Pic maculé / Sphyrapicus varius / Yellow-bellied Sapsucker est très territorial dès son arrivée sur son site de nidification. Son tambourinement est entendu avec régularité dans les boisés où il nichera. Réalisé le 16 avril dans le comté de Lotbinière.

Voici le Troglodyte des forêts / Troglodytes hiemalis hiemalis / Winter Wren, véritable petit lutin qui ne se montre que rarement. Il est minuscule et il affectionne la canopée des grands conifères pour faire entendre son chant énergique. Lui aussi très territorial au début du printemps, il suffit de produire des chuintements pour le faire s'approcher. À cette époque de l'année, il est curieux et agressif. Réalisé le 16 avril dans le comté de Lotbinière.


Qu'il est adorable ce petit Roitelet à couronne dorée / Regulus satrapa satrapa / Golden-crowned Kinglet ! Et très résilient aussi. Même si nos hivers québécois peuvent être très rigoureux, il peut arriver que quelques individus restent avec nous quand même. Ils accompagnent alors les petits groupes de mésanges. La vague migratoire en provenance du nord des États-Unis nous arrive habituellement en avril, alors qu'il peut rester encore de la neige au sol et des plans d'eau glacés. Réalisé le 20 avril dans un parc de la ville de Québec.


L'Oie des neiges / Anser caerulescens / Snow Goose en provenance de la côte atlantique, où elle a passé l'hiver, fait des arrêts le long de la rive sud du fleuve où le scirpe est abondant et accessible à marée basse. Il n'est pas rare d'être témoin de groupes comprenant plusieurs milliers d'individus. Cette scène a été croquée à Saint-Antoine-de-Tilly, comté de Lotbinière, le 21 avril.


Alors que des canes de Canard colvert / Anas platyrhynchos platyrhynchos / Mallard sont déjà assises sur leur nid respectif, d'autres doivent subir les assauts incessants des mâles en rut. C'est un temps intéressant pour être témoin des comportements nuptiaux des différentes espèces d'anatidés, autant du côté des plongeurs que des barboteurs. Réalisé le 24 avril près de la ville de Québec.

 

La Paruline des pins / Setophaga pinus pinus / Pine Warbler est l'une des premières parulines à arriver à la fin avril. Son trille faible et vacillant nous permet de la repérer alors qu'elle se tient dans la canopée des conifères. Elle est très curieuse et des bruits de bouche peuvent l'inviter à s'approcher de nous juste pour voir l'origine de ces sons bizarres. C'est immanquable. Réalisé le 24 avril dans le comté de Portneuf.

 

Le Merlebleu de l'Est / Sialia sialis sialis / Eastern Bluebird est sans contredit l'une des espèces les plus convoitées au printemps par les ornithologues en quête de nouveaux arrivants colorés. Le merlebleu ne l'a pas eu facile dans les années '50. La disparition progressive des piquets de cèdre qui lui procuraient des perchoirs et des sites de nidification, la compétition de plus en plus grande des autres sites avec les moineaux et les étourneaux sont deux facteurs ayant contribué à son déclin. Réalisé le 24 avril dans le comté de Portneuf.  

Ça faisait des décennies que je n'avais pas repéré autant le Bruant vespéral / Pooecetes gramineus gramineus / Vesper Sparrow dans le comté de Lotbinière. Comme pour bien des bruants, c'est son chant qui permet de connaître sa présence. Le chant du vespéral n'est pas très énergique et il peut facilement échapper à l'attention s'il y a trop de bruits dans les environs. C'est l'une des plus belles découvertes pour moi en cette période de pandémie. Réalisé le 25 avril dans le comté de Lotbinière.

Le Fuligule à collier / Aythya collaris / Ring-necked Duck est le premier canard plongeur du genre Aythya à se présenter au printemps. C'est un canard qui préfère de beaucoup l'eau douce et il est normal d'en observer sur les petits plans d'eau dans les parcs urbains. Réalisé le 26 avril dans la ville de Québec.


@ bientôt...au mois de mai.

   

Aucun commentaire: