lundi 24 mai 2021

Le Viréo mélodieux.

 

 

À l'oreille moins exercée, le chant très mélodieux de ce petit passereau ressemble beaucoup à celui du roselin (pourpré ou familier). Il est très vocal, donc facile à entendre, mais pas aussi facile que ça à apercevoir. Sa niche préférée se retrouve dans la canopée des arbres feuillus où il devient alors trop souvent indétectable. Au contraire des parulines et des roitelets, il se déplace lentement et il peut rester perché au même endroit pendant un bon moment tout en chantant. Dès qu'il revient au printemps, il mêle son babillage à celui des autres dans un concert qui vient caresser nos tympans et notre âme. Comme les autres membres des viréonidés, il est insectivore et il trouve sa subsistance non pas en poursuivant ses proies en vol, mais bien en inspectant minutieusement les branches, brindilles ou feuilles à la recherche d'insectes et autres arthropodes.

Dans les aires de reproduction, le Viréo mélodieux adopte une grande variété de forêts de feuillus, à la fois à l'intérieur et à la lisière de la forêt. Il est souvent trouvé dans des peuplements d'arbres matures bordant les champs agricoles et le long des routes, y compris dans les banlieues à faible densité avec de nombreux grands arbres et de vieux vergers; parfois dans des peuplements mixtes de feuillus et de conifères du niveau de la mer à 3 200 mètres d'altitude, dans l'ouest de l'Amérique du Nord, principalement de 900 à 2 500 mètres au Mexique. Dans les aires de non-reproduction, il fréquente divers habitats boisés, les broussailles et les plantations. .

 

Viréo mélodieux / Vireo gilvus gilvus  / Warbling Vireo

 

Les différentes espèces formant la famille des viréonidés possèdent un chant doté d'une structure similaire, consistant en de courtes phrases composées de plusieurs éléments, d'une durée d'environ une seconde et séparées par des pauses plus longues. Le chant du Viréo mélodieux est très différent; un gazouillis continu, d'une durée de 2,5 à 3 secondes. Les deux sexes chantent et l'espèce vocalise au cours de la migration. Le mâle chante sur le nid, mais lorsqu'il est proche de la femelle, il est normalement silencieux, ne chantant que sporadiquement, sauf lorsqu'il est engagé dans un duel vocal avec un autre mâle.

 

 


L'analyse du contenu de l'estomac (avril-octobre) indique que la très grande majorité (97%) de la nourriture est constituée d'arthropodes, y compris les araignées, les papillons et les mites, en particulier les chenilles lorsqu'elles sont disponibles, les coléoptères, les punaises et autres. La matière végétale demeure un composant mineur, consommée principalement en automne, et elle comprend certains fruits comme ceux du sureau et du sumac. Il y a peu de données sur le régime hivernal, mais par analogie avec les autres membres de la famille, il pourrait inclure plus de matière végétale que durant le reste de l'année. Il se nourrit principalement dans les niveaux supérieurs des arbres, en particulier dans la canopée, mais aussi dans les strates végétatives plus basses. Ses recherches de nourriture se font majoritairement à la surface des feuilles (en particulier) et des brindilles. Il obtient également une certaine proportion de proies en les cueillant alors qu'il volète sur place. Il capture des proies aériennes dans une bien moindre mesure. Sur les aires de reproduction, il se nourrit seul ou par paire; dans les zones d'hivernage, il se joint habituellement à des groupes formés de plusieurs espèces différentes.

 


Des 33 espèces différentes comprises mondialement dans le genre Vireo, cinq se reproduisent au Québec. De ces cinq espèces, deux se ressemblent au point qu'on puisse les mélanger. Le Viréo de Philadelphie ressemble au Viréo mélodieux, mais son chant est bien différent. Leur taille est sensiblement la même et le de Philadelphie a les dessous plus jaunâtre comparé à ceux du mélodieux. Au printemps, alors que les deux espèces arborent leur plumage nuptial, il est beaucoup plus facile de les différencier que lorsqu'on a affaire à un immature à la fin de l'été. La présence ou l'absence d'un trait entre l'oeil et la commissure du bec est un autre caractère important à observer. Mais les conditions d'éclairage et l'angle de vue avec l'oiseau ne permettent pas toujours de trancher le dilemme. J'ajoute ici une photo d'un Viréo de Philadelphie afin que vous puissiez constater la difficulté. Le chant est toujours la meilleure clé d'identification lorsque l'on compare ces deux espèces.


Viréo de Philadelphie / Vireo philadelphicus / Philadelphia Vireo


@ bientôt.

 

 

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