Et le mois de novembre continue à nous offrir quelques surprises dont quelques espèces égarées et de nouveaux arrivants en provenance des régions plus nordiques. Aussi quelques retardataires qui, pour une raison ou une autre, ont reporté leur migration vers le sud.
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Cet oiseau ressemble beaucoup à un Moineau domestique lorsqu'il exhibe ce manteau d'immature de premier hiver. Lorsqu'il présente son dos à l'observateur, les motifs et les couleurs du plumage sont à s'y méprendre. La grosseur des deux espèces est la même ainsi que le comportement de nourrissage au sol. C'est lorsqu'il tourne sa tête de côté que le sourcil et le tour d'oeil jaunâtres nous font hésiter. Son bec plus gros et le trait malaire finissent par nous convaincre qu'on est bien en présence d'un Dickcissel d'Amérique / Spiza americana / Dickcissel. Comme c'est souvent le cas pour cette espèce, elle est observée à des postes d'alimentation où elle se mêle aux moineaux, bruants et juncos. Lévis, le 11 movembre 2020.
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Et tant qu'à nous retrouver dans le secteur, nous nous déplaçons de quelques kilomètres seulement à la recherche d'une autre espèce rarement observée au Québec et qui a été découverte quelques jours plus tôt. À l'instar du Dickcissel d'Amérique, quelques individus seulement sont rapportés chaque année sur le territoire québécois. Il s'agit cette fois d'un oiseau plus coloré, le Piranga vermillon / Piranga rubra rubra / Summer Tanager. |
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Cette espèce de la famille des thraupidés se spécialise dans la capture de guêpes et d'abeilles et elle est considérée comme une peste par les apiculteurs. Cet individu a
capturé devant nous une abeille attirée probablement par les fruits
encore présents en grand nombre dans un pommier tout près. |
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Une rencontre avec un strigidé est toujours tellement impressionnante.
Encore plus s'il s'agit du maître prédateur de nos forêts. Le Grand-duc d'Amérique / Bubo virginianus virginianus / Great Horned Owl impose le respect par sa taille et par l'allure féroce qu'il projette. Même s'il concède quelques centimètres au Harfang des neiges ou à la Chouette lapone par la taille, son agressivité est incomparable. Domaine de Maizerets, 12 novembre 2020.
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Quand un grand-duc nous fixe de cette façon, on dirait que son regard nous transperce. Comme s'il ne nous voyait pas, qu'il voyait au-delà de nous. Assez bizarre comme impression et je ne voudrais pas être une proie potentielle.
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Voici une espèce qui n'est pas rare, mais plutôt un individu qui a retardé sa migration automnale. Il peut rester quelques individus de cette espèce en hiver et ils sont alors assidus à des postes d'alimentation. C'est toujours très difficile de préciser la cause exacte de ce comportement atypique. Comme je l'ai mentionné dans le billet du mois d'août 2020, le Quiscale bronzé / Quiscalus quiscula versicolor / Common Grackle forme des groupes plus ou moins imposants qui se dirigent progressivement vers le sud. En novembre, il ne devrait plus en rester. Les quiscales aperçus durant ce mois sont plutôt des Quiscales rouilleux. Pointe-au-Platon, comté de Lotbinière, le 14 novembre 2020.
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En dessous du plateau où se nourrit le quiscale, voilà qu'une délicate Tourterelle triste / Zenaida macroura carolinensis / Mourning Dove se nourrit des graines qui sont tombées au sol par l'action de l'oiseau noir. Il faudra attendre les années '65 avant de voir cette espèce commencer à envahir progressivement l'ensemble du Québec. La recrudescence des postes d'alimentation a contribué de façon significative à aider les premiers envahisseurs à braver et à surmonter les rigueurs de nos hivers. Il est fréquent d'observer des individus qui ont perdu des phalanges ou des doigts entiers à cause du froid.
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Cette Petite Nyctale / Aegolius acadicus acadicus / Northern Saw-whet Owl n'était vraiment pas facile à repérer alors qu'elle se tenait près du faîte de ce pin. Pas toujours facile à distinguer de la Nyctale de Tengmalm. Un bon truc pour les différencier? La petite a le bec noir, la Tengmalm a le bec jaune. Domaine de Maizerets, 15 novembre 2020.
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Nous avons été agréablement surpris de trouver cette Grive à dos olive / Catharus ustulatus swainsoni / Swainson's Thrush au Parc des Moulins, l'ancien site du Jardin Zoologique de Québec, en ce 21 novembre 2020. Elle était plutôt active à la recherche d'arthropodes au sol. C'est une Grive solitaire qui a passé hiver dernier sur le site et qui a profité des arbres fruitiers pour survivre aux rigueurs de la saison froide. Revue le lendemain de notre découverte par un photographe ornithologue du coin, elle n'a vraisemblablement pas été retracée ultérieurement.
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Le maniaque des rapaces que je suis était bien content de contacter à nouveau une Buse pattue / Buteo lagopus sanctijohannis / Rough-legged Hawk avant la fin de cette année 2020. Ça se passe près du Domaine de Maizerets. Perchée sur un lampadaire en bordure d'une autoroute, elle observe tout mouvement suspect dans les fossés environnants. Et ce sera un endroit productif, car elle adoptera ce poste de guet pendant plusieurs jours à venir. Elle niche dans la toundra et elle passe habituellement l'hiver plus au sud. Cette espèce possède une grande variété de plumages qui dépendent de l'âge bien sûr, mais en plus elle arbore deux morphes bien distincts. Un morphe pâle et un morphe foncé. Le morphe foncé constitue 10% de la population dans l'ouest du pays alors que le morphe pâle peut s'appliquer à 40% de la population dans l'est. Photographiée le 22 novembre 2020.
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Une belle surprise pour une fin de novembre se matérialise en ce jeune Grand Héron / Ardea herodias herodias / Great Blue Heron qui s'envole d'un fossé à l'approche de notre véhicule. La diète alimentaire du plus grand de nos échassiers québécois est très variée et dépasse de beaucoup ce que l'on pourrait penser. Non, le Grand Héron ne se nourrit pas uniquement de poisson. C'est un opportuniste qui attrapera aussi bien un Rat musqué qu'un autre oiseau. Ceci lui permet de s'attarder un peu à l'automne ou de revenir très tôt au printemps alors que la neige recouvre encore partiellement le sol et que les battures ne sont pas pleinement dégagées des glaces. Sainte-Croix, comtée de Lotbinière, le 29 novembre 2020.
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Et voici un passereau qui apparait sous nos latitudes en novembre. La Pie-grièche boréale / Lanius excubitor borealis / Northern Grey Shrike niche dans le nord du Québec, dans la taiga, où elle nourrit sa nichée de gros insectes, d'oiseaux et de petits rongeurs qui peuvent atteindre la taille d'un leming. De la grosseur du merle, elle peut tuer des proies plus grosses qu'elle comme le Geai bleu et la Tourterelle triste. Elle a l'habitude de se percher à la cime d'un arbre ou d'un arbuste pour contempler les alentours et détecter les mouvements insolites. C'est d'ailleurs la meilleure façon de la repérer sur le terrain. Malgré le fait que son bec soit muni d'un crochet qui lui permet de déchirer les chairs de ses victimes, elle ne possède pas les serres d'un vrai rapace. Elle ne peut donc blesser une proie en faisant pénétrer ses griffes dans son corps et la retenir à la seule force de ses serres. Une fois morte, la victime est empalée sur une épine acérée d'aubépine ou sur le crochet d'un fil barbelé. Si la dépouille est bien camouflée, elle peut attendre des heures, des jours ou même des semaines avant d'être mangée par la pie-grièche. Cette pie-grièche a été photographiée à Bernieres, près de Québec, le 29 novembre 2020. C'était notre première de l'automne 2020 et nous en avons observé deux autres la même journée et à deux autres endroits différents.
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La meilleure façon de terminer en beauté ce mois de novembre, c'est bien en observant une rareté et, pourquoi pas, dans sa propre cour. C'est en cherchant à la jumelle un Bruant à gorge blanche qui était au sol en dessous des mangeoires que mon attention est attirée par un flash de couleur. Je reconnais une espèce qui nous avait déjà visités à la fin janvier 2016. Le Troglodyte de Caroline / Thryothorus ludovicianus ludovicianus / Carolina Wren fait partie des espèces qui connaissent une expansion de leur aire de distribution depuis quelques décades. Comme ils l'on fait pour le Cardinal rouge, les postes d'alimentation aident beaucoup à cette expansion en fournissant la source de calories importantes pour la survie en hiver. Après l'adaptation à l'hiver, les oiseaux peuvent résider toute l'année et, ainsi, une nidification depuis possible. Durant les derniers travaux de l'Atlas des Oiseaux Nicheurs du Québec méridional, la nidification a été confirmée dans huit parcelles dont sept situées en Montérégie. Cependant ce n'est pas demain la veille et il se pourrait que des hivers très rigoureux viennent jouer un rôle négatif dans l'explansion de l'espèce. Sillery, le 30 novembre 2020.
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@ bientôt pour la fin de l'année 2020.
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