samedi 6 février 2021

Des oiseaux en pandémie (décembre 2020)

 

Très peu de photos en ce mois de décembre nuageux et sombre. Peu de neige, certes, mais aussi peu de période ensoleillée. À peine quelques apparitions ici et là. Pas de gros froid non plus. Pour plusieurs ornithologues, le mois de décembre est synonyme d'avicourse. L'avicourse se tient annuellement du 1er décembre à la fin février. Observer le plus d'espèces possibles dans ce laps de temps est une façon de motiver les participants à sortir régulièrement durant ces mois qui risquent de sembler longs et tristounets. Le mois de décembre s'avère habituellement productif avec les eaux libres qui peuvent accueillir encore des canards. Les retardataires et les égarés sont encore possibles et leurs présences déclenchent une montée d'adrénaline auprès de nos vaillants avicourseurs. 

 

 

Il se dissimule quelques fois une espèce insolite parmi la centaine d'anatidés qui fréquentent le ruisseau du Moulin, au Domaine de Maizerets. Ce ruisseau est le seul cours d'eau sur le domaine. Il est connecté avec les eaux du fleuve et il est donc tributaire des marées pour voir grossir ou diminuer le volume d'eau présent à un moment donné au cours d'une même journée. La marée haute contribue à renouveler les organismes qui constituent un bon apport nutritif. À preuve, cet élégant mâle de Canard chipeau / Mareca strepera strepera / Gadwall qui se mêle aux habituels Canards colverts et Canards noirs. Il sera présent quelques jours au grand plaisir des photographes et des ornithologues.

   

 

Et quelques minutes plus tard, voilà que le soleil retourne se cacher derrière un mur nuageux pour le reste de la journée. Pas facile de faire de la bonne photo dans ces conditions. Je ne peux résister à l'envie de prendre ce Jaseur boréal / Bombycilla garrulus pallidiceps / Bohemian Waxwing même s'il est à contre jour. Domaine de Maizerets, le 14 décembre 2020.

 

 

J'aime beaucoup le Bruant hudsonien / Passerella arborea arborea / American Tree Sparrow. Jamais abondant en hiver, on le retrouve ici et là, souvent pas très loin d'un poste d'alimentation. Il lui arrive de se percher le corps bien droit, bien en vue au bout d'une branche de conifère. Les deux bandes alaires, le bec bicolore, la couronne rousse et le point bien marqué sur sa poitrine gonflée nous permettent de l'identifier assez facilement. Silencieux en hiver, il émettra son beau sifflement plus tard au printemps. Rencontré dans le comté de Lotbinière, le 23 décembre 2020.

 

 

Lui aussi fait partie de nos visiteurs en hiver. Son manteau bicolore est simple, mais élégant. Le blanc de son bec, de ses dessous et des rectrices externes de sa queue contraste tellement bien avec le gris ardoise du reste de son plumage. C'est un passereau granivore dont la matière végétale représente 76% de sa diète entre novembre et mars.

 

 

 

Les deux photos qui suivent mettent en évidence deux espèces animales que l'on rencontre de plus en plus régulièrement dans la région de Chaudière-Appalaches. Les deux peuvent être vues ensemble lorsque la couche de neige dans les champs est mince. Dans le cas du Dindon sauvage / Meleagris gallopavo silvestris / Wild Turkey, ce sont des introductions contrôlées qui ont permis à l'espèce d'apparaître un peu partout et presque simultanément dans certaines régions du Québec. C'est principalement la chasse sportive qui a motivé les instances gouvernementales à promouvoir ces distributions.
 


Depuis les années 1970 , le cheptel du Cerf de Virginie / Odocoileus virginianus borealis / White-tailed Deer a augmenté considérablement au Québec passant d'une estimation de 3 000 individus en 1975 à 60 000 en 2006 < lire "Le système de suivi de population des cerfs de Virginie au Québec en 2006"  >.  L'établissement d'enclos d'élevage de chevreuils un peu partout dans la province, dont un à Saint-Édouard-de-Lotbinière, a contribué à cet état de fait. Dès que les jeunes cerfs étaient assez âgés, ils étaient relâchés dans la nature. Même si l'enclos de Saint-Édouard a été démantelé dans les années 1990, il a sûrement contribué à l'essor de la population dans le secteur. Les deux dernières photos ont été prises presque au même endroit, le 23 décembre 2020.

 

 

Et je termine ce survol des mois passés en pandémie en 2020 avec la très belle et résiliente Mésange à tête noire / Poecile atricapillus atricapillus / Black-capped Chickadee. Comme elle est fidèle à notre poste d'alimentation dans notre arrière-cour, nous la voyons et l'entendons à tous les jours de l'année. Peu importe les saisons ou les conditions climatiques adverses, elle montre toujours la même énergie et elle nous la transmet instantanément juste à la regarder. Elle est le meilleur antidote à la grisaille accompagnant un confinement trop prolongé.

 


@ bientôt.


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