vendredi 22 février 2019

Encore des oiseaux... et de la neige



Et oui, la neige a encore neigé depuis mon dernier billet... et une autre bonne chute de neige est prévue dans une couple de jours. Il faut donc profiter du beau temps entre les tempêtes pour aller observer nos chers oiseaux. À quelques reprises, nous nous sommes dirigés dans le beau comté de Lotbinière où nous avons fait de belles rencontres.

Aussi énergique que ses notes de contact en vol le suggèrent de prime abord, le Sizerin flammé / Acanthis flammea flammea / Common Redpoll est très dynamique alors qu'il est constamment à la recherche de nourriture. Il se déplace très souvent en groupes, ce qui aide grandement à détecter sa présence. En hiver, il faut le chercher assez haut dans les arbres alors qu'il grappille les graines contenues dans les cônes des conifères ou lorsqu'ils mâchouillent les bourgeons des arbres ou, plus à notre niveau, lorsqu'ils se gavent aux mangeoires.

Ces petits passereaux de la toundra arctique et de la forêt boréale migrent de manière irrégulière et ils se retrouvent parfois en grand nombre jusqu'à l'extrême sud du centre des États-Unis. Au cours de ces années d'irruption, les sizerins se rassemblent souvent autour des silos de chardon présents aux postes d'alimentation. L'hiver 2018-1019 s'avère bon pour observer et photographier ces oiseaux. C'est ainsi que j'ai pu capter de belles images de cette espèce le long de la route.

Le premier individu aperçu au sol alors qu'il recherche des graines de tournesol tombées au sol.


Sizerin flammé / Acanthis flammea flammea / Common Redpoll


Alors que je m'y attends le moins, il m'indique la direction du poste d'alimentation installée à seulement quelques mètres.



Je m'y dirige juste à temps pour saisir cet autre individu qui quitte en vol, avec une graine de tournesol bien sécurisée dans son bec.



Même si nous changeons d'endroit, nous rencontrons d'autres groupes sur notre parcours.



 


L'hiver 2018-2019 est également propice à la présence de Gros-bec errants / Coccothraustes vespertinus vespertinus / Evening Grosbeaks un peu partout aux endroits visités. Originaire de l'Ouest, il est observé pour la première fois dans le sud du Québec à la fin du 19ième siècle. Aujourd'hui, on le retrouve un peu partout au Québec où il peut nicher lorsqu'il trouve l'habitat propice et la source de nourriture disponible. Sur son territoire de reproduction, il est peu loquace donc plus discret. C'est bien autre chose lorsque, le reste de l'année, il se tient en groupes très bruyants qui sont fréquemment observés aux postes d'alimentation. C'est ainsi que la plupart des ornithologues Québécois le connaissent.

Même si le Gros-bec errant est considéré comme un oiseau chanteur, il ne semble pas utiliser de sons complexes pour attirer un partenaire. Il possède un petit répertoire d'appels simples, comprenant des notes perçantes et des pépiements enthousiastes.

Sa présence n'est jamais garantie d'une année à l'autre. Ce gros passereau ajoute une touche colorée lors des mois mornes d'hiver et sa visite à nos mangeoires est toujours souhaitée et souhaitable.




Durant la saison hivernale, la rencontre avec des rapaces n'est pas très habituelle. Les oiseaux migrateurs partis, peu de prédateurs restent sous nos cieux. Les proies sont plus rares et les conditions climatiques sont rigoureuses. Deux espèces plus nordiques font leur apparition en saison froide: le Harfang des neiges et la Pie-grièche boréale. Les deux espèces apparaissent à la fin de l'automne et nous quittent au début du printemps. Alors que la présence du harfang est moins prévisible, car il connaît des fluctuations cycliques de population, celle de la pie-grièche est beaucoup plus assurée.

Les Harfangs des neiges se reproduisent dans l'Arctique, mais ils se déplacent vers le sud de manière irrégulière pour chasser en hiver, émerveillant tous les passionnés qui ont la chance de rencontrer ces fantômes des neiges aux yeux jaunes.

Ils passent l'été loin au nord du Québec à chasser les lemmings, les lagopèdes et d'autres proies à la lumière d'un soleil qui brille 24 heures par jour durant la saison estivale. Les années où le cheptel de lemmings est à son plus haut niveau, les femelles peuvent doubler ou même tripler le nombre habituel de jeunes au nid.


Harfang des neiges (immature) / Bubo scandiacus / Snowy Owl


Au Québec, nous avons deux espèces de pie-grièche: la Pie-grièche migratrice et la Pie-grièche boréale. Si la grise vient nous visiter de façon régulière entre les mois de novembre et de mars, la migratrice est devenue extrêmement rare. Même si la pie-grièche se nourrit de petits rongeurs, de gros insectes ou d'autres petits oiseaux, elle n'est pas un rapace, mais bien un passereau. Ses pattes étant trop faibles pour tuer un animal, elle peut compter sur un bec muni d'un crochet puissant qui lui permet de déchirer les chairs de ses victimes. Elle se sert des épines naturelles des aubépines et des fils barbelés pour empaler ses victimes. Elle peut ainsi se constituer un garde-manger. Même si elle n'est pas commune en hiver, elle est plutôt facile à repérer à cause de son habitude à se percher ostensiblement tout au bout des branches les plus hautes d'un arbre ou d'un arbuste. Sa silhouette bedonnante et sa longue queue sont des critères caractéristiques aidant à l'identification de cette espèce.


Pie-grièche boréale / Lanius excubitor borealis / Northern Shrike

L'épervier est un rapace doté d'une longue queue et d'ailes plutôt courtes et arrondies. Alors que les ailes courtes sont un atout pour se faufiler entre les arbres et les branches à l'intérieur de la forêt, la queue longue et flexible l'aide à assurer un équilibre parfait lors de changements rapides de direction. Le vol de l'épervier est également facilement reconnaissable puisqu'il consiste en de rapides battements des ailes suivis d'une longue glissade. En hiver, il est plus normal de rencontrer l'Épervier de Cooper que son diminutif cousin, l'Épervier brun. Et c'est à la Meunerie Soucy de Sainte-Croix-de-Lotbinière que nous trouvons le Cooper. Il est bien perché sur les structures de la bâtisse, occupé à observer les dizaines de pigeons qui vont et viennent sans cesse. Il est bien clair que c'est la présence du prédateur qui cause tout cet émoi.


Épervier de Cooper / Accipiter cooperii / Cooper's Hawk
 
Et voici quelques autres rencontres faites dans les derniers jours.


Bruant hudsonien / Spizelloides arborea arborea / American Tree Sparrow


Étourneau sansonnet / Sturnus vulgaris vulgaris / European Starling


Le  Plectrophane des neiges / Plectrophenax nivalis nivalis / Snow Bunting est un oiseau des champs enneigés de la toundra arctique. Il fait partie des rares petits oiseaux pouvant se reproduire dans les conditions les plus extrêmes de l'Arctique. Même par une journée ensoleillée, le plumage essentiellement blanc d'un troupeau de plectrophanes évoque l'image d'une tempête de neige. En début de saison de reproduction, cette espèce développe une apparence plus brillante causée par l'usure normale des plumes. On voit parfois les mâles se frotter contre la neige pour accélérer l’usure des plumes.


Jaseur boréal / Bombycilla garrulus pallidiceps / Bohemian Waxwing


Jaseur boréal / Bombycilla garrulus pallidiceps / Bohemian Waxwing


Mésange à tête noire / Poecile atricapillus atricapillus / Black-capped Chickadee


Grand Pic / Dryocopus pileatus abieticola / Pileated Woodpecker

Bonne tempête et @ bientôt.



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