C'est le 19 août 2012, sur l'île indonésienne de Yamdena, que Tom a réussi l'exploit tant attendu. Et l'oiseau qui passera à l'histoire en est tout un, d'une beauté que l'on souhaite pour chaque étape importante de notre liste personnelle, il s'agit du Ptilope de Wallace / Ptilinopus wallacii / Wallace's Fruit-Dove.
Il lui reste encore environ 1,100 espèces possibles à voir, selon la liste de James Clements, mais à partir de sa maison d'Infantes en Espagne, il a confié qu'il n'a pas l'intention de viser le cap des 10,000 espèces.
"Assez, c'est assez" dit-il en riant. Mais il se sent très fier d'avoir été le premier à atteindre les 9,000 espèces, un but ambitieux qu'il s'était donné et qui le faisait redoubler d'ardeur depuis des années. Dans la poursuite de son but, Tom a eu la chance de croiser des oiseaux qui font toujours fantasmer les ornithologues du monde entier. Et il mentionne:
l'Aigle ibérique / Aquila adalberti / Spanish Imperial Eagle , l'un des rapaces les plus rares et les plus en danger au monde et qu'il peut observer près de sa maison en Espagne;
le Colibri d'Helen / Mellisuga helenae / Bee Hummingbird, le plus petit oiseau du monde, pas plus gros que le pouce et qui se retrouve à Cuba;
le Paradisier bleu / Paradisaea rudolphi / Blue Bird-of-Paradise de Nouvelle Guinée, souvent reconnu comme étant le plus beau des oiseaux et qui fait une parade nuptiale tout à fait spectaculaire;
le Ara hyacinthe / Anodorhynchus hyacinthinus / Hyacinth Macaw au Brésil, le plus gros et le plus étourdissant des perroquets volants et, finalement,
la Brève de Gurney / Pitta gurneyi / Gurney's Pitta de Thaïlande qui est non seulement le plus coloré des oiseaux, mais aussi l'un des plus rares.
En fait, Tom a même participé à la redécouverte d'une espèce d'oiseau que l'on croyait éteinte soit le Néospize de Sao Tome / Neospiza concolor / Sao Tome Grosbeak, un passereau rouge observé à Sao Tome/Principe, dans le golfe de Guinée au large des côtes africaines.
Son accomplissement résulte de son obsession, dès l'âge de 8 ans, pour tout ce qui touche les oiseaux. Ce qu'il révèle ensuite peut nous laisser un peu perplexe aujourd'hui. "J'ai commencé en collectionnant des oeufs d'oiseaux, comme tous le faisaient à ce moment-là. Je me revois très bien grimpant dans un vieux pommier pour aller extirper un oeuf d'un nid de Gros-bec casse-noyaux / Coccothraustes coccothraustes / Hawfinch ou me balançant au bout d'une corde pour cueillir un oeuf d'un Grand Corbeau / Corvus corax / Raven".
En dépassant le cap des 9,000 espèces, Tom Gullick rejoint la notoriété d'une autre grande ornithologue, une Américaine cette fois-ci, Phoebe Snetsinger, qui atteignit la première le cap des 8,000 espèces. Malheureusement, elle a connu une fin tragique lorsque le véhicule qu'elle occupait avec d'autres ornithologues quitta la route pour tomber dans un ravin. Ça se passait en 1999, à Madagascar. Elle venait d'atteindre les 8,400 avec l'observation d'un Calicalic à épaulettes / Calicalicus rufocarpalis / Red-shouldered Vanga.
J'ai eu la chance d'observer cette espèce et de réussir une photo qui ne permet toutefois pas de montrer la couleur de l'épaule, mais, par contre, très bien l'oeil clair de l'oiseau. Comme je connaissais l'histoire de Phoebe, ça m'a fait un petit quelque chose en cochant cet oiseau. Phoebe a commencé sa quête vers la mi-quarantaine alors qu'on lui a diagnostiqué un cancer fatal. Comme elle s'était déjà engagée dans un voyage, elle a décidé de le faire. Des soins ultérieurs lui ont permis une rémission complète de la maladie. N'eût été de l'accident routier, elle porterait sans doute aujourd'hui la couronne.
Tom Gullick connaissait très bien Phoebe Snetsinger, car il lui avait servi de guide en Espagne et au Maroc. "Elle m'a souvent confié que ce ne serait qu'une question de temps avant que son record ne soit atteint et battu. Je lui ai alors demandé qui, selon elle, pourrait la surpasser et elle m'a dit qu'elle était certaine que ce serait un Britannique". De toute évidence, Mme Snetsinger ne connaissait pas que les oiseaux !!!
Bravo à M Tom Gullick pour sa grande passion et surtout pour sa ténacité hors du commun. Ça prend une détermination incroyable pour réaliser une telle quête.
6 commentaires:
Ouf!!
Quelles histoires extraordinaires tu nous racontes là!
Mieux qu'un polar, je suis scotchée!
Je sais que beaucoup cochent le nombre d'espèces qu'ils voient, mais arriver à plus de 9000, quel exploit! En plus il faut le temps et les moyens pour parcourir le monde ainsi! ;-)
De la liste des plus rares, je peux te dire que j'avais des Aras hyacinth dans mon parc animalier et qu'ils se sont reproduits! Un oiseau extraordinaire en tous points!
Sais-tu par exemple que la couleur de leur peau, sous les plumes, est jaune comme le rond autour de l'œil?
Je donnerais cher pour les voir dans leur habitat; ils ne sont pas aussi rares, loin de là, que l'Ara de Spix, Cyannopsitta spixii. Jamais pu mettre la main sur un, encore moins sur un couple pour les faire se reproduire.
Dans les Emirats, il y en aurait entre 60 et 80, quelques couples au Brésil et à Loro Park aux Canaries!
Et toi dans tout ça, tu en es à combien de coches?! ;-)
Toutes mes amitié Laval!
By the way, check this!
Je suis sûre que cet oiseau va t'intéresser!
Lucie et son mari, des amis, reviennent d'Australie....
http://lejardindelucie.blogspot.fr/2012/11/pardalotus-punctatusspotted-pardalote.html
Bonjour Noushka,
Hé bien, suite à mon dernier voyage à Madagascar, j'ai dépassé l'étape des 4,000 espèces. À mes débuts, j'ai adopté la liste mondiale du Dr James Clements et c'est celle que je suis pour inscrire mes observations. Une revision de cette liste vient tout juste de paraître et je n'ai pas eu le temps de faire les changements. Cependant, je sais que je devrais gagner quelques espèces additionnelles (sous-espèces élevées au niveau d'espèces) ce qui me donnera aux alentours de 4,010. J'ai bien encore du chemin à faire, mais j'y vais sagement au jour le jour. Derrière chaque nouvelle espèce se cache une aventure nouvelle. C'est ce qui motive à se surpasser.
Je suis allé visiter le site de Lucie et je m'y suis inscrit. J'ai eu le bonheur de "cocher" le Pardalote ponctué dans la région de Brisbane, plus spécifiquement dans le PN Lamington, chez O'Reilly's. C'était le 02 novembre 2011. Cette espèce est d'ailleurs sur ma galerie des photos de l'Australie sur "pbase".
Je compte aller visiter ton site très bientôt. Je vais me régaler de tes belles photos.
Amitiés,
laval
Je viens découvrir le monde des "cocheurs"! C'est, comme le dit Noushka, extraordinaire!
Plus on observe les oiseaux, plus on est fasciné.
Les Parulines québequoises m'ont laissées des beaux souvenirs, je comprends qu'elles figurent parmi vos favoris!
Bonne continuation dans votre"quête"!
Toute une histoire effectivement ! Fascinant... J'ai eu la piqûre pour l'ornithologie en revenant d'un safari au Brésil. Je m'y rendais, amoureuse de la faune, sans me douter une seconde de la quantité d'oiseaux que j'y verrais ! Mon guide était d'ailleurs bien surpris de ne pas nous voir arrivés, mon mari et moi, avec un calepin en main pour inscrire toutes nos observations ! C'est que, nous n'avions aucunement l'idée de ce que nous allions vivre. Ça nous a décidément marqué à jamais :) J'ai par chance une très bonne mémoire...
Au fait, le Ara Hyacinthe a été une des grandes vedettes de ce safari au Brésil :) Quel bel oiseau !
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