Toujours est-il, qu'à l'hiver 2011-2012, des milliers de merles hivernent à la grandeur de la province et ces quantités ne sont pas normales du tout. Oui, il arrive à tous les hivers que nous observions des merles, mais pas en aussi grands nombres. Les analystes du comportement des oiseaux attribuent ce phénomène à la température plutôt douce qui a prévalu en décembre dans le nord du Québec. La nourriture abondante et la température clémente auraient retardé le départ des merles nicheurs de cette partie du Québec. L'hiver ayant finalement établi ses pénates, les oiseaux n'ont pas eu d'autre choix que de s'envoler vers le sud. Il faut ajouter ici que le Merle d'Amérique, malgré son nom latin Turdus migratorius, n'est pas un migrateur de longue distance. En fait, les populations se reproduisant au Québec vont migrer principalement aux États-Unis, quelques uns se rendant jusqu'au Guatemala, en Amérique centrale. Donc, il est prévisible que plusieurs merles resteront au Québec pour le reste de l'hiver, à condition, bien évidemment, qu'ils trouvent la nourriture nécessaire pour assurer leur survie.
Ici, sur la rue des Hospitalières à Sillery, il est peu banal d'observer le merle en janvier. Pourtant cet hiver, nous observons régulièrement un petit groupe de cinq ou six merles qui passent en vol devant la maison. Aujourd'hui, j'ai repéré l'un de leur endroit de nourrissage dans les environs, soit une thalle de Sumacs vinaigriers présents le long de la Côte Gignac. Les accompagnaient: mésanges, chardonnerets, moineaux, roselins et Jaseurs d'Amérique (3). Il y avait au moins 25 merles et voici quelques photos:
Il est quand même intéressant de noter que les oiseaux peuvent survivre à bien des conditions adverses en autant qu'ils aient la possibilité de se nourrir. À cause de leur taille, nous nous imaginons qu'ils sont bien fragiles, mais pourtant ils sont plus adaptés que l'humain pour survivre aux conditions climatiques. Alors que nous dépendons d'un manteau Kanuk pour ne pas ressentir le froid à -30°C, eux n'ont qu'à ébouriffer leurs plumes pour assurer une couche d'air chaud entre leur plumage et leur peau. Leur seul inquiétude alors est de trouver la nourriture nécessaire pour maintenir leur métabolisme au niveau nécessaire pour la survie. Car, pour l'animal, on ne parle jamais de vie, mais de survie.
J'aime le merle, autant pour ses coloris que pour son chant. Il me rappelle trop de moments importants dans ma vie. Je me revois à douze ans, obnubilé devant la fenêtre ouverte de ma chambre, à écouter la ritournelle printanière d'un merle bien en voix. Ce souvenir subsistera jusqu'à mon dernier souffle...
2 commentaires:
Très jolies photos. Bravo !
À Montréal aussi il y a des merles partout partout cet hiver.
Normand Fleury
Surpris moi aussi, j`ai vu un merle en ce 15 février 2012 dans le quartier Duberger. pas le moindre petit coin de pelouse ou de jardin dégagé.
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