02 septembre 2016
Nous accostons sur l'île vers les 14h45. Le temps de déposer nos bagages et de placer les victuailles dans le réfrigérateur au propane ou dans les armoires, nous partons vers le pré une quarantaine de minutes plus tard. La température est tout à fait exceptionnelle. Un soleil réconfortant, aucun vent et une grande abondance de laridés qui sont occupés à gober le plus de fourmis volantes possible.
Nous passons une bonne trentaine de minutes à observer ce ballet aérien de haut voltige. Nous nous dirigeons ensuite vers la pointe rocheuse qui s'étire au bout du pré, c'est l'endroit idoine pour y trouver les bandes de limicoles à marée haute. Sans grande surprise nous y retrouvons un groupe d'environ 150 Bécasseaux semipalmés / Calidris pusilla / Semipalmated Sandpipers essaimés parmi des petites roches rondes. Ces oiseaux sont au repos, la tête rejetée vers l'arrière, le bec enfoui entre les deux ailes. Ils forment des petites boules compactes qui se confondent parfaitement avec les roches environnantes. En fait, il faut porter très attention à leur présence avant de s'approcher trop près de l'eau.
Cette première découverte fait vite place à une autre activité, celle de trouver l'individu différent présent à travers tout ce groupe de sosies. Couleur des pattes, longueur et forme du bec, subtilités dans le colorie du manteau, rayures ou non sur les dessous, grosseur et forme générale de l'oiseau: tout est scruté en profondeur au télescope et deux fois plus qu'une. Plus il y a d'individus et plus la tâche (lire le plaisir) est grande.
Le Pluvier semipalmé / Charadrius semipalmatus / Semipalmated Plover est habituellement présent en nombre plus ou moins grand parmi les limicoles qui occupent les vasières lors des migrations. |
Dans le but de profiter des derniers rayons du soleil près de notre chalet, nous nous y rendons directement. Dès notre arrivée, notre attention se porte vers une famille très bruyante de Jaseurs d'Amérique / Bombycilla cedrorum / Cedar Waxwings. Un parent est affairé à essayer de remplir le gosier de quelques jeunes affamés.
Et pour finir cette journée, ce magnifique Viréo à tête bleue / Vireo solitarius alticola / Blue-headed Vireo vient nous saluer. |
03 septembre 2016
Fidèles à notre habitude, les premières heures d'observation se font du côté nord de l'île. Nous pointons nos télescopes vers le large afin de commenter l'activité qui s'y déroule. Ces heures peuvent tout aussi bien être d'une grande intensité que d'une grande tranquillité. Ce n'est jamais pareil. La température est encore fantastique aujourd'hui et c'est sous des rayons de soleil prometteurs que nous nous dirigeons vers le lieu d'observation. Chemin faisant, nous rencontrons un jeune Renard roux / Vulpes vulpes / Red Fox. Baigné dans le soleil bas de début du jour, il est tout simplement magnifique.
Il s'agit en fait de l'un des deux renardeaux présents sur l'île en 2016. Une mère Orignal / Alces alces / Moose et son veau résident également sur l'île. Nous ne les avons pas rencontrés de visu, mais les traces fraîches sont visibles à chaque jour. Nous les avons même entendu un soir à partir de la galerie de notre chalet. Il faut dire qu'ils sont actifs durant la nuit. L'an dernier, c'étaient trois jeunes orignaux âgés de plus d'un an qui ont passé l'été à l'île.
Près de la rive, un Eider à duvet / Somateria mollissima dresseri / Common Eider nous montre comment il se nourrit. Il se saisit d'un oursin
et, après quelques manipulations du bec, il l'avale tout rond.... Ayoye !!!
Tel que mentionné plus tôt, il y a des matins où l'activité au large est très calme et c'est le cas ce matin. Nous nous rabattons sur les oiseaux des milieux ouverts ou forestiers. Nous rencontrons des petits groupes d'oiseaux à quelques endroits sur l'île. Quelques espèces de parulines, de moucherolles, de viréos, de bruants...
La Paruline flamboyante / Setophaga ruticilla / American Redstart |
Je ne sais pas s'il m'a reconnu, mais ce jeune Jaseur d'Amérique sort de l'obscurité du feuillage et il se perche tout près de moi en me scrutant attentivement pendant de longues secondes. |
Octobre venu, le Morio se réactive brièvement pour reconstituer ses réserves graisseuses, avant de se mettre en quête d'un abri pour hiverner (tas de bois, coin de vieille bâtisse, arbre creux, cavité rocheuse). Suivant les régions, il refera surface début mars, voire fin février, pour reprendre des forces, mais cette fois en vue de la reproduction. Les pontes s'ensuivront, puis les chenilles et les éclosions de juillet viendront boucler la bouche.
C'est au sortir de l'hiver que le Morio s'observe le plus fréquemment. À cette époque, il est attiré par les chatons des saules et il est d'autant plus repérable que ces arbres sont encore très peu feuillus.
Un superbe Morio / Nymphalis antiopa adulte. |
04 septembre 2016
Une autre belle surprise tôt le matin. Il est 07h00 et nous nous préparons pour aller observer au large quand j'aperçois un renard qui apparaît à l'arrière de notre chalet. Ma caméra n'étant jamais loin, je prends quelques photos au travers la grande baie vitrée de la salle à manger.
Ce Renard roux nous fait tout un cadeau en venant passer en arrière de notre chalet. Wow ! |
Et ça continue avec la présence de cet adulte et cet immature de Jaseur d'Amérique tout près de notre site d'observation des pélagiques. |
Le large accepte enfin de partager quelques trésors en accueillant une plus grand quantité de Mouettes tridactyles, de Plongeons catmarin, de Plongeons huart et de Labbes parasites. À deux reprises, nous observons même deux labbes qui s'acharnent sur la même mouette. Ça finit toujours de la même façon, la mouette laisse tomber son poisson que le labbe récolte aussitôt. Le spectacle est trop éloigné pour permettre quelque photo que ce soit.
Voici ma paruline préférée, la Paruline à tête cendrée / Setophaga magnolia / Magnolia Warbler. Même en plumage automnal, elle est tout simplement irrésistible. |
Les plumages automnaux de nos parulines peuvent nous causer bien des maux de tête. Cette Paruline obscure / Oreothlypis peregrina / Tennessee Warbler est un bon exemple. |
05 septembre 2016
Température toujours aussi clémente. Quel séjour fantastique sur notre île magique ! Voici quelques images prises ce jour là.
À l'anse d'en bas, cette Paruline masquée / Geothlypis trichas trichas / Common Yellowthroat nous salue au passage. |
L'Île-aux-Basques est également synonyme de petits fruits, de champignons et d'une flore maritime. Il y a tellement à découvrir. |
Je termine ce billet avec cette photo de Anne qui compile assidûment toutes nos observations sur la plateforme électronique Ebird. Elle est d'une fidélité et d'une rigueur qui sont toutes à son honneur.
@ bientôt.
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