mardi 26 avril 2016

Dur, dur... d'être un Grand-duc d'Amérique




Ce n'est pas la première fois que je suis témoin d'un tel phénomène. Mais je l'avais été antérieurement en pleine campagne alors que j'étais en recherche active d'oiseaux. Aujourd'hui, en ce dimanche après midi du 25 avril 2016  (vers les 15h30), voilà que des cris hystériques d'un groupe de corneilles titillent suffisamment mes tympans pour que je me pose de réelles questions. Délaissant le raclage des feuilles mortes sur notre terrain situé à Sillery, ville de Québec, je communique mon émoi à Anne, elle-même occupée à l'intérieur de la maison à faire sa valise pour un prochain voyage (où je l'accompagnerai bien évidemment ;-) ). À partir de notre cour arrière, il est facile d'apercevoir un attroupement inhabituel de corneilles qui ne cessent de vociférer contre un oiseau de passage non désiré et impossible à voir à partir de notre point de vue. Je ne connais pas de gros prédateurs qui puissent induire un tel effet auprès d'un regroupement de corneilles autre que le Grand-duc d'Amérique / Bubo virginianus virginianus / Great Horned Owl. Étant impossible de voir l'oiseau bien camouflé dans un épinettes, nous prenons l'auto dans le but de nous assurer de l'identité de l'intrus. J'agrippe ma Canon au passage afin de documenter visuellement l'observation.


Et c'est sur la deuxième plus au nord, la rue Roméo Vachon, que nous retrouvons la bande d'oiseaux. Dès notre arrivée, le rapace prend son envol et une observation trop brève, faite seulement à l'oeil nu, me fait pencher soit vers une Chouette laponne ou vers  un Grand-duc d'Amérique, mais je ne suis pas certain et il faut confirmer le tout. Les probabilités favorisent le grand-duc, mais il faut aller plus avant. Et nous retrouvons la bande à à peine un kilomètre sur l'avenue Dobell. Cette fois-ci le groupe est dans un feuillu. Nous réalisons alors, à la vue des deux aigrettes mises bien en évidence par le stress du poursuivi, qu'il s'agit bien d'un grand-duc.








La distance empêchant de prendre une photo potable, nous décidons de nous approcher. À peine sommes nous arrivés sur l'avenue Charles Fitzpatrick que le strigidé, excédé par le harcèlement sonore et physique de ses poursuivants, décide de prendre encore son envol. Et nous voilà repartis. Toujours en direction de l'est.


Cette fois-ci, le strigidé se réfugie dans un pin, sur l'avenue du Buisson, et j'ai l'impression qu'il y demeurera puisqu'il est mieux camouflé.


Le grand-duc est perché de dos et la corneille le harcèle en passant en vol juste au-dessus.


Mais c'est sans compter sur la pugnacité des corneilles dont le nombre augmente continuellement. Plus le pourchassé survole les différents territoires protégés par les corvidés qui vont bientôt y nicher, plus il attise la colère de nouveaux couples. Après environ cinq minutes, le grand-duc reprend son vol.


Grâce à Anne qui connait toutes les rues du voisinage, nous n'avons pas trop de difficultés à prévoir l'endroit où le hibou pourrait décider de se percher. Elle me suggère le cimetière longeant la côte de Sillery et c'est justement là que nous le retrouvons. Notre vision à partir de cette rue étant imparfaite pour une photo, nous décidons de nous rendre à l'intérieur même du cimetière. Heureusement, la barrière est ouverte et voilà les photos prises à cet endroit.



Dès que le hibou s'envole, il est entouré de corneilles en colère qui le forcent à se percher à nouveau. Une fois perché, elles le harcèlent jusqu'à ce qu'il s'envole. Un cercle vicieux qui a pour but d'exténuer la pauvre victime.



Sur cette photo, même si ce n'est pas si apparent que ça, nous pouvons voir le grand-duc qui est le dernier oiseau en bas, au centre de la photo. Nous voyons aussi deux pattes de corneille qui tentent de rentrer en contact avec le dos du grand-duc.


Selon toutes probabilités, le grand-duc finira par atteindre le parc du Bois-de-Coulonge où nous lui souhaitons une fin de journée plus apaisante.


@ bientôt.




3 commentaires:

Sylvie Murray a dit…

À j'ai vécue le même scénario il y as quelque année chez moi en campagne dans la région de Lanaudière.J'ai tou jours mon couple de Grand duc que j'entends chanter tôt le matin. Pour mon plus grand plaisir.

www.dianeclermont.ca a dit…

J'espère sincèrement que le Grand duc a pu se reposer, pauvre lui !!

Comme tu le mentionnes si bien, j'ai la même impression, sans en connaitre le nombre exact, que les corneilles sont en croissance au Québec.

Très beau récit de cette journée d'aventure, merci d'avoir partagé !

lejardindelucie a dit…

Superbe récit. Les corneilles sont très défensives. Ici, sous nos yeux, a souvent lieu une lutte violente entre Corneilles et Pies et les "insultes" pleuvent, leur désaccords étant bien sonores!