jeudi 10 septembre 2015

Ebird à l'ère de la communication instantanée



Pour tout ornithologue amateur désireux de savoir où et quand observer telle ou telle espèce d'oiseaux, l'outil informatique de l'heure est sans contredit Ebird. Une plateforme internationale où un observateur peut rapporter son observation sur le champ à partir de son Iphone ou de son Ipad et qui peut être consultée par l'ensemble de la communauté. Nous sommes bien loin de la chaîne téléphonique implantée au Québec dans les années 1980 par quelques Québécois pour favoriser une communication rapide. Et oui, il fallait bien s'organiser du mieux que l'on pouvait, mais cette façon a connu assez rapidement son lot de ratés. De forme pyramidale (celle-ci légale, il faut le souligner), chaque région du Québec avait un responsable régionale qui devait communiquer avec un nombre restreint de participants qui, à leur tour, devaient relier l'information à d'autres. Tout ceci afin de diminuer les coûts d'appels interurbains qui étaient substantiels à l'époque. Il s'agissait que l'un des maillons ne refile pas l'information pour qu'elle ne se rende pas en bout de ligne. Il y a eu ensuite les lignes rouges régionales, chapeautées par les clubs ornithologiques, qui ont réalisé un travail titanesque par leur implication responsable et assidue. La page des Oiseaux rares, maintenue par le RQO, est aujourd'hui l'un des sites les plus consultés au Québec, mais il ne divulgue que la présence des oiseaux rares. Le débutant n'y trouve pas nécessairement son compte.



 Le Milan à queue fourchue / Elanoides forficatus forficatus / Swallow-tailed Kite présent dernièrement à l'est du village de Les Escoumins, situé sur la rive nord du Saint-Laurent, a fait se déplacer bien des ornithologues Québécois. Un gros merci à la page des Oiseaux rares du RQO pour le suivi quotidien de sa présence à cet endroit.

Avec Ebird, il est possible de connaître les observations de toutes les espèces et c'est ce qui apporte une valeur ajoutée à l'exercice de consultation de ce site web. Lors de notre dernier voyage en Floride en mai 2015, Anne consultait systématiquement tous les endroits où nous avions planifié de nous rendre tout en regardant des sites moins connus dans les environs. Ceci nous a amené à découvrir, chemin faisant, de véritables perles.

C'est en consultant Ebird que Anne a découvert l'endroit où ce Pluvier neigeux / Charadrius nivosus nivosus / Snowy Plover avait été observé la veille de notre passage à Marco Island Beach, Floride, USA.. Comme l'endroit était indiqué sur une carte, nous l'avons trouvé en peu de temps. Sans cela, nous serions passés à côté de cette espèce sans le savoir. Comme pour le Pluvier siffleur, un cordon bien visible limitait son lieu de nidification afin que les gens ne s'aventurent pas trop près.


Et ceci est d'autant plus vrai pour toute autre destination autour de la planète. Il existe des guides des sites pour beaucoup d'endroits dans le monde, mais ces guides ne sont pas à jour. Ebird représente une mise à jour indispensable pour rentabiliser nos déplacements.
Mais le hic dans tout ça, car il y a toujours un hic, c'est qu'il faut que l'observateur ajoute ses mentions sur le site dès que possible. Mais rien n'étant parfait, nous pouvons quand même profiter d'un outil exceptionnel.


Revenons maintenant au Québec où la plupart des ornithologues Québecois actifs ont adopté Ebird afin de planifier leurs sorties. Présentement, les limicoles ont envahi les zones intertidales du grand fleuve et il est bon de savoir où les grands rassemblements se trouvent. Là où les rivières de plus ou moins grande importance se jettent dans le fleuve sont des endroits idylliques pour les oiseaux de rivage, car les nutriments emmagasinés et déversés par ces cours d'eau constituent un bon apport alimentaire. Les régions sablonneuses et herbeuses découvertes à marée basse accueillent parfois de belles espèces et il en est de même pour les zones plus rocailleuses. Nous pouvons y découvrir des espèces intéressantes comme le Bécasseau de Baird, le Bécasseau roussâtre, le Bécassin à long bec et le Bécassin roux.


Au pied de la chute de Montmagny, à la faveur de la marée montante, les regroupements de limicoles contiennent des espèces comme le Bécassin à long bec (en vol), le Bécasseau à échasses (l'oiseau le plus à gauche et à la poitrine beige) et un grand nombre de Petits Chevaliers.


Ce Bécassin roux est posé à quelques mètres seulement de la route longeant le fleuve à Saint-Denis-de-la-Bouteillerie, près de Kamouraska.


Les grands champs labourés ou tout simplement chamboulés par la machinerie agricole attirent en grand nombre le Pluvier kildir de même que d'autres espèces associées à ces habitats comme le Pluvier bronzé, le Bécasseau roussâtre, le Bécasseau de Baird et le Bécasseau à poitrine cendrée. Si vous circulez à faible vitesse en campagne, il est bon de localiser les cris du Pluvier kildir car cela pourrait vous mener à la découverte d'autres espèces.



Un Bécasseau de Baird se nourrit activement dans un champ venant d'être aplani par de la machinerie agricole. Il était accompagné d'une quarantaine de Pluvier kildir et de...



... 35 Pluviers bronzés. Deux jours plus tard, un Bécasseau roussâtre est découvert par Maurice Raymond dans ce même champ. Cela se passe dans la région de Saint-Édouard-de-Lotbinière, Québec.


D'autres endroits très prisés par les amoureux des limicoles sont la Pointe de Yamachiche, la Rivière-Trois-Pistoles, l'Île-aux-Basques, Cacouna et Kamouraska. L'embouchure de la rivière Duchêne, à Leclercville, peut causer bien des surprises à l'occasion.


Je vous invite à vous inscrire à Ebird et à y ajouter vos propres observations. Plus il contiendra de mentions et plus il sera utile.

@ bientôt. 


3 commentaires:

Diane Clermont a dit…

Depuis une rencontre, j'ai commencé à y mettre mes observation puisque moi j'en profite également. A regret, je n'ai pas encore le téléphone intelligent me permettant de le faire instantanément, mais je compte bien l'obtenir sous peu, c'est plus rapide et on est sur de ne rien oublier !
Bravo pour cet article, qui j'espère, inciteront d'autres personnes à se servir de cet outil autant pour consultation que pour y entrer leurs données

Diane Clermont a dit…

Ah oui, vos photos sont superbes, le milan à queue fourchue que nous avons eu comme visiteur très rare, ainsi que le bécassin roux que j'aime beaucoup ! Très bien détaillé. Bravo !!!

Noushka a dit…

Salut Laval,
Tu as avez vraiment des espèces rares et magnifiques sur ton continent!
Ce Milan à queue fourchue est vraiment exceptionnel.
Mais tous ces limicoles aussi, nous ne les avons pas sur nos côtes.
Bravo pour ce reportage très intéressant!
Mes amitiés et bonne continuation