vendredi 6 mars 2015

Que c'est beau... la beauté des paridés !




La famille des paridés est constituée de 8 genres et de 59 à 61 espèces (selon les différents taxonomistes) de passereaux portant tous le nom de mésange. On les retrouve principalement dans l'hémisphère Nord et en Afrique.

Au Québec, qui ne connaît pas au Québec l'omniprésente Mésange à tête noire / Poecile atricapillus atricapillus / Black-capped Chickadee ? Pour tous les Québécois, elle est l'icône même du courage incroyable qu'il faut pour survivre aux trop longs hivers qui recouvrent le Québec durant presque la moitié de l'année. Comme je l'ai déjà mentionné dans des billets antérieurs, elle est mon espèce préférée, celle qui m'accompagne dans mes sorties sous tous les cieux et sous toutes les températures, dans l'univers nord-américain s'entend.  Elle est dynamique, acrobatique et elle dégage cette vitalité qui ne peut faire que nous stimuler à lutter nous-mêmes contre les conditions adverses du climat qui prévaut sous nos régions en saison froide.


Elle est belle, attachante et elle est prodigue de cette fougue qui nous stimule lors de nos rencontres en saison froide. Merci à toi, Mésange à tête noire, pour la constance dont tu fais preuve, peu importe les conditions de température adverses.


Sa cousine Québécoise, la Mésange à tête brunePoecile hudsonicus littoralis / Boreal Chickadee est encore plus coriace puisqu'elle se retrouve encore plus au nord où elle habite et se reproduit. Cependant, nous avons la chance de la retrouver aussi près de la vallée du Saint-Laurent. dans des forêts où prédominent les conifères. La forêt Montmorency, au nord de la ville de Québec, est sans aucun doute l'endroit le plus certain pour l'observer. Malgré qu'elle ne soit pas assurée à toutes les visites, la seule tentative de la trouver vaut le déplacement.


La Mésange à tête brune a les flancs plus colorés et cette calotte brune qui la caractérise. Son chant est plus enrhumé et plus faible que celui de la calotte noire et il se reconnaît assez facilement.


Elle est habituellement plus difficile à observer car elle se tient dans les conifères et elle est moins vocale que sa cousine à tête noire. Mais avec de la patience, et un peu de chance, elle peut venir se percher à seulement quelques mètres de nous. Mais elle n'y reste pas longtemps. J'ai attiré celle-ci en chuintant faiblement pendant une vingtaine de secondes. Et c'est la curiosité qui l'a attirée à découvert. Honnêtement, j'ai eu environ 3 secondes pour prendre cette photo.



La Mésange bicolore / Baeolophus bicolor / Tufted Titmouse est la plus rare des trois espèces de mésanges pouvant s'observer au Québec. Dans le volume du premier Atlas des Oiseaux Nicheurs du Québec (1984-1989), il est mentionné que depuis l'hiver 1978-1979, on a pu l'observer en petit nombre presque chaque hiver (sauf pendant les hivers 1983-1984 à 1985-1986) dans le sud du Québec, surtout dans la région comprise entre le Richelieu et le lac Memphrémagog (R.Yank, comm.pers. ; Aubry et al, 1991a). Aujourd'hui, selon les données du deuxième Atlas (2010-1015), elle s'observe à l'année et est même nicheuse dans le sud ouest du Québec. Des rapports ponctuels sur sa présence sont signalés jusque dans la région de la ville de Québec. 



À la fin d'octobre 2014, Anne et moi avons accepté l'invitation de notre grand ami Jean-Jacques Gozard d'aller passer quelques jours à sa maison de Gif-sur-Yvette, située à environ 25 kilomètres de Paris, en France. Nous avons été en mesure de voir à quoi pouvait ressembler une cour dotée d'une de mangeoires de l'autre côté de l'Atlantique. Nous étions vraiment excités et nous n'avons pas été déçus. Les mésanges européennes sont beaucoup plus colorées que les nord-américaines et  elles sont facilement attirées aux postes d'alimentation mis à leur disposition. Elles sont tout aussi actives et acrobates que les nôtres et leur présence est toujours souhaitée et spectaculaire. Voici donc quelques espèces que j'ai eu la chance de photographier durant le court laps de temps que nous pouvions accorder à l'observation dans le jardin de Jean-Jacques.



La Mésange huppée / Lophophanes cristatus mitratus / Crested Tit est la première beauté à se présenter à la mangeoire de Jean-Jacques. Elle relève souvent sa huppe bien en avant, ce qui lui donne une allure bien particulière. Elle est la seule espèce de passereau européen, hormis le Jaseur boréal, à être affublée d'une huppe. Petite anecdote, notre Mésange bicolore a déjà porté le nom de Mésange huppée, mais c'était il y a quelques décades.



En moyenne légèrement plus petite que notre Mésange à tête noire, elle est tout aussi hyper active. Elle fréquente assidûment les mangeoires et elle n'hésite pas à se poser au sol pour aller chercher les graines de tournesol qui y sont tombées.



La deuxième espèce à se présenter est la très jolie Mésange bleue / Cyanistes caeruleus caeruleus / Blue Tit. Elle est de la même taille que la huppée.




Et voici que lui succède la costaude Mésange charbonnière / Parus major / Great Tit. Un peu plus grosse que notre Mésange à tête noire, elle annonce son arrivée au poste d'alimentation par un sifflement court. Moins farouche que ses consoeurs européennes, elle peut pousser l'audace jusqu'à venir cueillir des graines dans une main tendue.



C'est en janvier 2010 que je photographie cette Mésange charbonnière dans une arrière cour dans le comté de Lotbinière, au Québec. Cet individu est présent depuis le début de novembre 2009 à un poste d'alimentation en bordure du fleuve St-Laurent. On présume que l'oiseau est soit un échappé de cage, soit un individu qui a traversé l'océan dans la cale d'un navire. Il se déplacera quelques semaines plus tard vers l'est, alors qu'il est observé à un autre poste d'alimentation, toujours en bordure du fleuve, à environ huit kilomètres de là. Une seule observation rapportée et aucune nouvelle par la suite.


Et voici la lilliputienne Mésange à longue queue / Aegithalos caudatus europaeus / Long-tailed Tit. J'adore cette petite boule d'énergie qui m'a autant donné de problème à la prendre en photo. Elle se tient en petits groupes et elle a le même comportement que les roitelets qui ne restent malheureusement que quelques secondes au même endroit. Même si étroitement apparentée aux autres mésanges, elle appartient à une autre famille, celle des aegithalidés. Je n'ai pu m'empêcher d'ajouter cette photo malgré sa non appartenance aux paridés. Après tout, elle est, elle aussi, une mésange.


Voici maintenant la Mésange nonnette / Poecile palustris palustris / Marsh Tit qui ne fréquente pas l'arrière cour de Jean-Jacques, mais une autre située aussi à Gif-sur-Yvette, dans un milieu plus forestier. Son manteau ressemble plus à notre Mésange à tête noire. Sa bavette est cependant plus petite, restreinte à une petite zone juste en bas du bec.


C'est le 24 novembre 2014 au parc Victoria, dans la ville de Nuwara Eliya au Sri Lanka, que je rencontre une espèce qui ressemble beaucoup à la Mésange charbonnière, mais en plus terne: la Mésange indienne / Parus cinereus mahrattarum / Cinereous Tit.


Et que dire de cette autre beauté qu'est la Mésange à dos tacheté / Parus spilonotus subviridis / Yellow-cheeked Tit photographiée le 15 février 2013 au sommet du Doi Inthanon, dans le nord ouest de la Thaïlande.


Toute aussi belle, même si ce n'est pas évident sur cette photo, cette Mésange jaune (des Ghâts) / Parus aplonotus tranvancoreensis / Indian Tit a croisé ma route le 7 novembre 2014 près de Munnar, dans les Western Ghats, dans le sud ouest de l'Inde.


Et la diminutive et furtive Mésange modeste / Sylviparus modestus modestus / Yellow-browed Tit porte bien son nom d'abord par sa robe très sobre et aussi par ses apparitions presque fantomatiques. On l'entend, on la repère à la jumelle et Oups !, elle est disparue. C'est tout ce que j'ai pu capter de sa trop brève apparition au sommet du Doi Inthanon, en Thaïlande, en ce 14 février 2013.


La famille des paridés recèlent encore bien d'autres trésors qu'il me reste encore à découvrir. Et c'est ce qui me motive à continuer à parcourir cette belle planète bleue.


@ bientôt.




5 commentaires:

Marcelo Brongo a dit…

Belle série de photos de la Mésange huppée. Pour les espèces de passereaux avec huppes, il ne faut pas oublier certains alaudidés comme les cochevis qui ont une huppe aussi.

Laval Roy a dit…

Très bon point, Marcelo. J'avais oublié les alaudidés qui sont également des passereaux.

Merci de me lire de l'autre côté de l'Atlantique ;-)

Diane Clermont a dit…

Très belle série de photos pour les différentes mésange, même la brune qui fut absente lors de ma dernière visite !
Merci de me faire connaitre les mésanges des autres pays dont je n'irai malheureusement pas, mais en te lisant, j'ai l'impression d'être du voyage !
Continue et félicitations !

Noushka a dit…

Ah que je te suis sur ce terrain!
Tu as quelques photos ici d'une grande qualité qui permettent de bien voir le détail de leurs plumes!
J'aime particulièrement la Mésange brune.
La huppée est également une de mes favorites.
J'ai moi-même publié il y a quelques jours tout un article sur les paridés, une famille magnifique :)
Bonne continuation Laval, et happy birding!

lejardindelucie a dit…

Quelle beauté ces petites mésanges "collectées" sur tous les continents!
Je ne connais que les européennes et je suis contente de les voir dans mon jardin en hiver. La huppée est ma favorite, bien que la petite bleue soit la plus présente et niche régulièrement à côté de ma cuisine. La charbonnière est très utile car c'est la seule à manger les chenilles processionnaires du pin.
Nous avons aussi une mésange noire ( Parus ater)qui vient nous rendre visite depuis les bois voisins.
Avec les oiseaux grands ou petits , on voyage !