03 août 2014
Les mois de juillet et août sont merveilleux pour observer les jeunes oiseaux et leurs parents nourriciers. Ceux qui, comme nous, entretiennent pendant toute l'année leur poste d'alimentation, ont alors la chance de voir arriver les petites familles autour des points de nourrissage. Pendant que les jeunes attendent avec plus ou moins de patience leur retour, les parents viennent picorer quelques graines pour les offrir à leur ado en pleine croissance. Ou du moins viennent-ils se nourrir eux-mêmes en vitesse, car tout le temps qu'ils ont est dévolu à trouver des insectes pour tenter de calmer l'appétit sans fond de leur progéniture. 2014 a vu défiler différentes familles dans notre cour soient celles des Mésange à tête noire, Cardinal rouge et Bruant familier.
Voici de quoi aura l'air, le printemps prochain, le jeune oiseau rayé de la photo précédente. |
En scrutant notre liste des espèces observées en 2014, nous réalisons qu'une visite dans la région des Escoumins nous permettrait d'ajouter des laridés, genre mouettes, à notre bilan annuel. C'est donc dans cet esprit que nous couvrons les 260 kilomètres (4h30 de route) qui nous séparent de ce merveilleux site qu'est le village de Les Escoumins. C'est toujours une fête de s'y rendre autant pour les excellentes possibilités d'observer des espèces différentes que pour savourer les beaux paysages qui fleurissent le long du parcours. Cette année, il y a énormément de Mouettes de Bonaparte dans la petite baie jouxtant le village sur presque toute sa longueur. Il y en a en fait des milliers. Nous passons de longues heures à scruter les environs avec la lunette. La température est juste incroyable et nous jasons avec les autres observateurs présents. Très agréable... mais aucune des espèces de laridés espérées n'est présente. Oups ! Un Goéland brun vient sauver l'honneur de la famille. Merci à Germain Savard et à Jacques Ibarzabal pour nous l'avoir presque présenté bien cuit dans une assiette. Ce sont des pros et ce n'est pas toujours évident de repérer cette espèce-là à travers des centaines de goélands.
Après le lunch, nous pensons au retour. J'offre à Anne de le faire en prenant la traverse d'Essipit vers Trois-Pistoles. Anne ne l'a jamais prise et ce serait une occasion de revenir chez nous par la rive sud du fleuve Saint-Laurent. Elle accepte et nous patientons une couple d'heures avant de prendre le bateau qui nous mènera donc jusqu'à Trois-Pistoles. La traverse dure environ 1h30 et l'eau est étale. Plutôt rare pour ce coin de pays. Nous passons tout le temps sur la passerelle du navire, à l'affût de toute ce qui bouge.
C'est en attendant le traversier et du bout du quai d'Essipit que je photographie ce Cormoran à aigrettes / Phalacrocorax auritus auritus / Double-crested Cormorant qui passe très près. |
15 août 2014
Nous sommes le 15 août depuis à peine quelques minutes lorsque nous observons une espèce très inusitée en cette date de l'année et sous un climat aussi tempéré. Nous revenons d'une fête chez un ami de Neuville lorsque nous arrivons à la hauteur de la sortie Duplessis sud. Nous sommes sur l'autoroute 40 en direction est. Anne me fait penser qu'un oiseau spécial a été observé dernièrement bien assis sur une pancarte de signalisation. En me disant cela, elle se penche et me dit presque normalement : "et bien oui, il est là !". Nous arrêtons en trombe et nous voyons bien à l'oeil qu'il s'agit de ce qui a été rapporté. Vite à la maison pour prendre jumelles et caméra et nous revoilà sur le site une quinzaine de minutes plus tard.
17 août 2014
Nous débutons notre fin de semaine dans la région de Montmagny dans le but d'ajouter quelques espèces de limicoles. Malheureusement pour nous, les heures de marées sont tout à fait affreuses en cette belle fin de semaine. Si vous désirez profiter le plus possible des meilleures heures pour observer les limicoles, vous devez le faire de deux à trois heures avant la marée haute ou être présents lorsque la marée redescend. L'eau qui monte pousse les oiseaux de rivages de plus en plus près de la grève et les fait se rassembler aux endroits les plus propices à l'alimentation. La marée fine haute les fera se diriger vers les points d'eau dans les champs, les bassins de rétention, les marécages ou le long des rivières. De même, lorsque l'eau se retire à la faveur de la marée baissant, les plages de boue qui apparaissent attirent à nouveau les oiseaux. Et comme les heures de marées hautes retardent d'une heure à tous les jours, nous pouvons espérer des conditions optimales une fin de semaine sur deux.
C'est donc avec peu d'attente que nous entamons notre sortie. Et c'est mieux ainsi, car la récolte des nouvelles espèces n'a pas lieu. Mais, la sortie en vaut la chandelle, car nous vivons de beaux moments en plein air... et je ramène une couple de photos.
23 août 2014
Une semaine plus tard, nous revoilà sur la rive sud du fleuve nous rendant même jusqu'à Kamouraska. Nous sommes toujours à la recherche de nouvelles espèces de limicoles pour l'année. Mais c'est sur le chemin du retour, à Montmagny, que nous faisons les plus belles observations. Non, pas de limicoles nouveaux, mais de deux juvéniles de Faucon pèlerin / Falco peregrinus anatum / Peregrine Falcon qui nous offrent un spectacle vraiment exceptionnel. Non pas que je veuille faire de l'anthropomorphisme, mais je trouve l'attitude des immatures des oiseaux souvent très semblable à celles des humains. Je m'explique. L'oiseau inexpérimenté va souvent être trop insouciant du danger pour éviter de s'exposer à des situations précaires pour sa sécurité. Alors que l'adulte suspecte et suppute toute situation nouvelle, l'immature s'expose davantage. Près du quai Boulanger, les deux ados vont même jusqu'à se percher sur un fil électrique installé dans la cour arrière d'une maison. Ceci constitue une occasion tout à fait exceptionnelle pour moi de croquer des images inédites et difficiles à réaliser en temps normal.
Avouez que pouvoir photographier un Faucon pèlerin d'aussi près relève du pur fantasme !!! Et ce n'est pas tout... |
Non seulement permet-il une photo "gros plan", mais en plus les deux ados exécutent devant nos yeux ébahis des manoeuvres dignes d'un pilote de F-18... |
24 août 2014
Le lendemain, nous nous rendons dans le beau comté de Lotbinière, toujours prometteur de belles observations. Chaque visite nous réserve des rencontres inattendues et souvent surprenantes. Nous nous rendons à Sainte-Croix-de-Lotbinière. Malgré que j'aie passé ma tendre enfance, mon adolescence et quelques années de ma vie d'adulte à cet endroit, chaque visite revêt un cachet de découverte. La végétation n'est plus la même (normal après quelques décades) et la présence animale a également changé. Selon la tendance normale ou ma connaissance plus grande des oiseaux (du point de vue chant, comportement ou habitat), je reconnais une baisse dans l'effectif de certaines populations et une hausse dans d'autres cas.
En cette fin août, j'amène Anne à cet endroit avec l'espérance d'y observer la Grande Aigrette / Ardea alba alba / Great Egret. Sa présence à cet endroit n'est pas si commune que cela. Du moins ne l'était-elle pas avant le tournant du siècle dernier ! Aujourd'hui, en cette année 2014, j'observe le plus grand nombre jamais observé par moi-même, ce qui est quand même digne de mention, en ce lieu.
À l'âge de 18 ans, je travaillais comme appariteur de biologie à la Polyvalente Pamphile Lemay de Sainte-Croix-de-Lotbinière. Je me souviens très bien d'avoir trouvé une photographie dans une revue et qui représentait vraiment à mes yeux ce qu'était un ornithologue. Un biologiste déambulait avec un télescope à l'épaule dans un environnement montrant un marais en arrière plan. Cette image est restée gravée dans ma mémoire comme si c'était hier. Je me souviens d'avoir découpé cette photographie, de l'avoir exposé ostensiblement au département de biologie de l'école et d'avoir inscrit à la main au bas de l'image " Voici ce qui représente pour moi un vrai ornithologue". Et voilà que, 30 ans plus tard, je photographie la compagne de ma vie qui longe la rivière Du chêne à Leclercville et qui se rend vers moi pour me rendre compte de ses observations. Difficile pour moi de ne pas faire le lien, de ne pas boucler la boucle.
30 août 2014
Nous terminons nos excursions de ce mois en un endroit que vous ne devinerez jamais. Et oui, je vous le donne en mille, le quai Boulanger à Montmagny. Un choix normal puisque nous n'avons toujours pas observé ces espèces de limicoles qui manquent à notre liste annuelle et qui y sont pourtant rapportées à répétition au cours des derniers jours. Mais nous sommes faits forts et nous savons très bien que jamais rien n'est assuré en ornitho. Nous devons vraiment adopter l'attitude zen et profiter de ce qui passe... point à la ligne. À vrai dire, nous sommes devenus, à longueur de temps, devenus des pros en cette matière.
Merci de nous suivre dans nos sorties. Nous nous dirigeons maintenant et résolument vers le mois de septembre.
@ bientôt.
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