"Obloni, obloni, obloni" j'entends des voix d'enfants qui scandent ce mot. Je suis au Ghana, plus précisément au nord est du pays, à New Tafo. Ces enfants me déconcentrent alors que toute mon attention se porte sur un bel oiseau que je suis en train de photographier.
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Euplecte monseigneur / Euplectes hordeaceus / Black-winged Bishop |
Une fois ma tâche accomplie, je me tourne vers eux. J'aperçois alors 3 enfants qui se tiennent près d'une case aux murs faits de boue séchée et chapeautée d'un toit de chaume. Une cinquantaine de mètres nous séparent et je ne sais pas trop comment interpréter cette amorce de communication. Se moquent-ils de la couleur de ma peau ? Veulent-ils établir un contact plus rapproché ? Ils me semblent à la fois ravis et un peu inquiets de ma présence. Ne voulant pas provoquer trop de vague dans ce petit hameau paisible, je décide de revenir sur mes pas en direction de l'hôtel que je viens de quitter depuis environ vingt minutes. Je suis seul ce matin, car mes compagnons de voyage, Anne Déry, Richard Yank et Jean-Jacques Gozard sont partis plus tôt en compagnie de nos guides ornithos pour escalader le Atewa Range. Après 18 jours de cavale assez intense à la grandeur du Ghana, j'ai décidé ce matin de me reposer et de profiter des environs de l'hôtel pour faire de la photo à mon rythme.
D'un pas très lent, je retourne donc à l'hôtel et voilà que ce sont maintenant 5 enfants qui décident de me suivre. Ils continuent à m'appeler avec leur "obloni". Je décide de m'arrêter et je les photographie. Je m'approche d'eux et je leur montre leurs binettes sur l'écran de mon boîtier de caméra. Là, c'est la joie ultime parmi eux. C'est peut-être la première fois de leur vie qu'ils se voient sur un écran et ça les fascine.
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S'il y a différentes façons de savoir si un peuple est fondamentalement heureux, la plus probante est, selon mon expérience, la joie de vivre qui se lit sur le visage des enfants. Une image est gravée à jamais dans ma mémoire. J'accompagne un groupe de Québécois au Kenya. Nous marchons dans un lieu où une falaise d'une trentaine de mètres nous surplombe. Tout à coup, nous entendons un cri provenant du haut de l'escarpement. Nous découvrons une fillette qui nous crie quelque chose que nous n'entendons pas bien à cause de la distance. À force de concentration, nous finissons par entendre un "Welcome to Kenya" bien senti. Cette fillette ne saura jamais à quel point elle m'a ému et combien elle a changé ma façon de voir les choses.
Un autre pays m'a beaucoup impressionné par la joie de vivre qui se voyait partout, peu importe le lieu et les circonstances. Dès que nos yeux croisaient ceux des locaux, un sourire ensoleillait leur visage peu importe leur âge ou leur condition. Ça se passait à Madagascar, une île merveilleuse au large de l'Afrique du Sud. Oui, l'Afrique est un continent fabuleux à découvrir malgré la pauvreté qui peut y régner.
Je ne connaissais pas le sens du mot "Obloni" jusqu'à ce que nos guides Ghanéens, William et Ebenezer, nous en fassent la traduction. "Obloni" signifie "homme blanc". La couleur de la peau n'a pas d'importance quand l'Homme rencontre l'Homme. Toute une leçon que nous donne un peuple qui a pourtant bien souffert à cause de la couleur de sa peau.
Je ne sais pas combien de milliers de kilomètres nous avons parcouru pendant ces 21 jours passés dans ce petit pays qu'est le Ghana (du 01 au 21 novembre 2015). Situé en Afrique de l'ouest, il est bordé au sud par le golfe de Guinée, à l'est par le Togo, à l'ouest par la Côte d'Ivoire et au nord par le Burkina Faso. La langue officielle est l'anglais, la langue d'origine est le twi et la monnaie le cédi (un dollar canadien vaut environ 3 cédis). D'après le recensement de 2010, la population du Ghana est estimée à 24 658 823 habitants. Environ 51 % de la population réside en milieu urbain. Les principaux groupes ethniques sont les Akans (47,5 %), les Mole-Dagbani (16,6 %), les Ewes (13,9 %) et les Ga-Dangme (7,4 %). D'après le même recensement, les chrétiens représentent 72,6 % de la population tandis que les musulmans représentent 18,2 % et les religions traditionnelles 4,2 %. Les personnes n'ayant pas de religion représentent 4,3 % de la population. Si ce consensus autour de la foi semble unir le pays, l’idée d'athéisme semble, elle, difficilement acceptable et même concevable. La présence des musulmans est en forte augmentation dans le nord du pays alors qu'elle est infime dans le sud.
Notre périple nous a permis d'observer des espèces animales d'une grande diversité et je vous en présente quelques unes.
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Coucou foliotocol / Chrysococcyx cupreus cupreus / African Emerald Cuckoo |
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Agame des colons (mâle) / Agama agama / Common Agama |
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Gobemouche forestier / Fraseria ocreata / African Forest-Flycatcher |
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Traquet familier / Oenanthe familiaris falkensteini / Familiar Chat |
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Élanion blanc / Elanus caeruleus caeruleus / Black-shouldered Kite |
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Rollier à ventre bleu / Coracias cyanogaster / Blue-bellied Roller |
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Atheris chlorechis / West African leaf viper |
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Pririt à collier / Platysteira cyanea cyanea / Brown-throated Wattle-eye |
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Trithemis arteriosa qui survole un plan d'eau pour y déposer ses oeufs. |
Et pour terminer ce billet, un coucher de soleil sur le parc national Mole, situé au nord-ouest du pays.
@ bientôt.