L'oiseau-serpent ? Oui, je comprends que ce nom puisse bien faire sourciller quelques uns d'entre vous. Et c'est bien compréhensible car cette espèce ne se retrouve pas sous nos climats nordiques. Quel caractère morphologique ou physiologique peut nous amener à associer un oiseau à un serpent ? De prime abord, je serais porté à y aller avec les écailles. Alors qu'elles recouvrent entièrement le corps du reptile, elles se retrouvent également sur les pattes ou, du moins, sur les doigts des oiseaux. Comme le montre bien ce dessin d'une patte de corneille.
D'accord, bon point, mais les 10 000 espèces d'oiseaux connues possèdent cette caractéristique et je parle ici d'un genre en particulier. Un genre qui comprend seulement 4 espèces et 2 sous-espèces.
Il faut donc chercher ailleurs. Un serpent est un animal longiligne, effilé et dépourvu de pattes. Quelle partie d'un oiseau peut correspondre à ça ? Le cou, peut-être ? Bien évidemment ! Après tout, ce ne sont pas toutes les espèces d'oiseau qui ont un cou assez long pour que l'on fasse le rapprochement avec un serpent. Ouais, c'est bien beau, mais dès que nous partons du bec en nous dirigeant vers l'autre extrémité du cou, nous aboutissons inévitablement à un corps plumeux, pourvu de pattes. Vraiment pas facile à éclaircir cette énigme ! Et, après réflexion, des oiseaux au long cou, il y a des tonnes et ils appartiennent à plusieurs genres. Pas à seulement UN genre.
Bon, si vous ne l'avez pas encore découvert, je vous le donne en mille. Il s'agit d'une espèce que j'ai observée et photographiée en Floride. En fait, il me manquait l'espèce vivant en Amérique. J'avais déjà eu la chance de rencontrer et de photographier les 3 autres différentes espèces vivant soit en Australie, en Asie ou en Afrique.
L‘Anhinga d'Amérique / Anhinga anhinga leucogaster / Anhinga est une espèce d'oiseau aquatique de la famille des Anhingidés et vivant dans les zones les plus chaudes du continent américain. Le nom d' Anhinga vient de la langue Tupi du Brésil et veut dire « oiseau-diable » ou « oiseau-serpent ». Voici deux photos vous montrant sans équivoque l'analogie de l'oiseau avec un serpent.
Non loin de là, sur le même plan d'eau, un adulte fait de même. Mais pourquoi ? |
Il ressemble à un cormoran avec une longueur moyenne du corps de 85 cm, une envergure de 117 cm et un poids de 1350 g. C'est un oiseau piscivore au plumage sombre avec un cou très long qui nage souvent avec seulement le cou au-dessus de l'eau. Lorsqu'il nage ainsi, on comprend aisément son nom d'oiseau-serpent, puisque seul son cou coloré apparaît au-dessus de l'eau et qu'il ressemble à un serpent prêt à frapper.
Contrairement aux anatidés, l'anhinga n'est pas en mesure d'imperméabiliser ses plumes en utilisant de l'huile produite par la glande uropygienne. Par conséquent, les plumes deviennent vite saturées d'eau, rendant l'oiseau à peine capable de flotter. Toutefois, cela lui permet de plonger facilement et de rechercher ses proies sous l'eau, tels que poissons et amphibiens. Il peut rester en plongée pendant des durées importantes.
Si nécessaire, l'anhinga va sécher ses ailes et ses plumes. Il va se tenir perché pendant de longues périodes avec ses ailes déployées pour se sécher, tout comme les cormorans.
S'il tente de s'envoler et que ses ailes sont humides, il a beaucoup de peine à sortir de l'eau et il s'envole en battant vigoureusement des ailes tout en « courant » sur l'eau.
L'Anhinga d'Amérique est étroitement lié à trois autres espèces appartenant au même genre, soient
à l'Anhinga roux / Anhinga melanogaster / Oriental Darter
à l'Anhinga d'Afrique / Anhinga rufa vulsini / African Darter
Cette photo de l'Anhinga d'Afrique a été réalisée le 25 octobre 2012 à Madagascar, plus précisément au Lac Ravelobe, près du parc Ankarafantsika. |
et à l'Anhinga d'Australie / Anhinga novaehollandiae novaehollandiae / Australasian Darter
C'est au Hastie's Swamp, en Australie, que j'ai la chance de capter cette autre d'espèce d'anhinga. Nous sommes le 24 octobre 2011. |
Avez-vous remarqué le nom anglais des espèces de l'Ancien Monde ? Et oui, Darter. Ce nom rend hommage à leur bec effilé, aussi fin et pointu qu'un dard, et ils s'en servent pour littéralement transpercer le poisson. Lorsqu'ils reviennent à la surface, ils libèrent leur proie adroitement en la projetant quelque peu dans les airs. Ils la captent ensuite entre leurs mandibules et l'avalent tout rond, en prenant bien soin de l'introduire dans le gosier la tête première d'abord. C'est beaucoup plus facile à avaler quand les épines dorsales sont dans le sens où elles ne peuvent s'ouvrir pour empêcher l'opération de se faire.
Le monde des oiseaux ne cessera jamais de nous étonner et c'est ce qui rend notre quête d'en connaître davantage encore plus excitante.
@ bientôt.
1 commentaire:
Voilà un tour monde complet! C'st superbe! Nous avons eu le plaisir d'observer l'Anhinga en Australie et nous avons été surpris par cette façon de se tenir! Ce fut une vraie découverte.
Merci de nous éclairer sur l'origine de son nom, cela se comprend bien quand on suit ses mouvements dans les zones humides!
C'est vraiment un original que nous n'avons pas sur notre vieux continent!
C'est aussi à chaque fois une découverte et un beau dépaysement que de vous suivre dans vos découvertes!
Le web aura crée cette magie de mettre en relation des passionnés situés dans des zones bien éloignées. C'est une vraie révolution pour nous qui n'avions que les bibliothèques pour trouver des infos, maintenant une multitude de possibilités nous sont offertes!
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