Le mois d'août est souvent considéré comme un mois pivot dans une année d'observation des oiseaux. Le calme est revenu en forêt alors que les concerts matinaux se sont tus. Seuls les pépiements des jeunes encore dépendants de leurs parents pour être nourris se font entendre ici et là. La majorité des passereaux ont mené à terme leur nichée et certains ont même entrepris leur déplacement vers le sud. Quelques espèces, comme les hirondelles, ne font plus partie des observations quotidiennes près de nos maisons. Elles se rassemblent dans les lieux humides où les insectes volants sont légions. De même pour les oiseaux noirs comme les carouges ou les quiscales. Fini le temps où l’on pouvait observer un carouge perché à intervalle régulier le long des milieux propices à la nidification de l’espèce. Quelques passereaux migrateurs nichant plus au nord commencent à être observés en petits nombres. Dans la deuxième moitié du mois, les premières espèces de limicoles en migration vers leur quartier d’hiver viennent envahir les zones intertidales, les vasières et les terrains humides. Leur retour est précurseur de la fin de l'été.
Septembre et octobre voient passer des millions d’oiseaux en transit vers leurs zones d’hivernage. La migration automnale provoque une montée d’adrénaline dans le rang des observateurs de la nature. Comparés à ceux du printemps, les manteaux arborés par les oiseaux en période automnale sont souvent très déroutants pour les observateurs et pas seulement pour ceux qui débutent en ornithologie. Aux plumages sobres des femelles s’ajoutent ceux très semblables des jeunes de l’année. Et les immatures n’étant pas tous au même stade de développement, ceci ajoute au défi de l’identification. Certains individus retiennent une diversité de rayures qui disparaissent à mesure que les jours passent. Il n'est pas toujours évident d'identifier avec certitude les grives à l'automne. Il y a tellement de différentes teintes de couleurs dans le plumage selon l'âge des individus rencontrés. L’incapacité à bien percevoir toutes les gammes de couleurs peut mener à des erreurs d’identification. Les parulines sont aussi et souvent à l’origine de bien des indécisions.
Durant leur périple migratoire qui les mènera, du moins pour certaines d'entre elles, aussi loin qu'en Bolivie, les parulines doivent toucher terre pour se nourrir à des points stratégiques parsemés tout au long du parcours. Quand elles s’arrêtent, elles peuvent devenir hyper actives. Avec les feuilles encore présentes dans les arbres, il n'est pas facile d'observer les oiseaux à découvert et dans leur intégralité, mais à force de voir tantôt la tête, tantôt la partie supérieure, tantôt la partie inférieure et tantôt la queue, on finit par rassembler les morceaux du casse-tête et par se faire une idée.
Novembre! Notre mois d'évasion, celui où nous nous arrangions normalement, i.e. avant la pandémie mondiale du COVID, pour être à quelque part où le soleil luit, réchauffe et permet une nature encore active et diversifiée. Et ceci ne se passait naturellement pas au Québec où l'automne vient résolument d'entrouvrir la porte à l'hiver. La nature est clairement à l'aube d'un creux de vague où la variété fera défaut. Les gros passages migratoires sont passés, la trop grande majorité de < nos > oiseaux sont partis. Tout ça est bien normal, ça fait partie du cycle des saisons. Mais en ce temps de pandémie, nous ne pouvons pas nous échapper avec la même facilité. Autant en prendre pour notre rhume et essayer de tirer le meilleur parti de nos sorties. Nous découvrons quand même de beaux oiseaux avec les retardataires, les égarés et d'autres espèces qui envahissent nos régions en saison hivernale et qui vont la passer avec nous. Et pour ceux qui veulent garder un contact presque quotidien avec la nature, peu importe la température qu’il fait à l’extérieur, il y a l’Avicourse, un défi amical consistant à répertorier le plus d’espèces possibles dans les limites du territoire du COQ, entre le 1er décembre et le dernier jour de février.
L’apprentissage des sons émis par les oiseaux est primordial pour toute personne qui désire progresser dans l’identification des oiseaux. Les chants, les cris d’alarme, les cris de contact, les cris de vol, les cris d’interaction entre individus et même les cris des jeunes lorsqu’ils quémandent la nourriture. Tout comme l’identification visuelle, l’identification auditive n’est pas infaillible. Mais cette dernière permet à l’observateur d’avoir une très bonne idée des espèces en présence dans un lieu donné. Les mois plus tranquilles de l’automne et de l’hiver peuvent être investis dans l’étude des sons au moyen de cassettes, de CD ou d’applications peu dispendieuses disponibles sur internet.
@ bientôt.