vendredi 24 février 2017

Des oiseaux de l'hiver 2017




L'hiver 2017 n'a pas été très propice pour nous pour les sorties ornithologiques. En plus de différentes obligations familiales ou sociales successives, les chutes de neige fréquentes durant les fins de semaine ont beaucoup freiné notre intérêt à prendre la route. Mais nous nous sommes échappés à quelques reprises et voici des endroits visités et des images prises sur le vif.


Saint-Antoine-de-Tilly

Le chemin Boisclair est un rang parallèle à la route 132 et au sud de cette dernière. En hiver, cette route tranquille vaut la peine d'être parcourue lentement. Les espèces d'intérêt fréquemment rencontrées: Plectrophane des neiges, Dindon sauvage et Perdrix grise. Des mangeoires privées distribuées le long de cette route peuvent apporter leur lot de surprises. Selon la quantité de neige dans les champs, des groupes d'Alouettes hausse-col sont occasionnellement rapportés et ils peuvent dissimuler un rare Plectrophane lapon. Lors de notre passage, nous croisons un groupe de Jaseurs boréaux qui se nourrissent dans trois pommiers à quelques mètres seulement de la route. Dans ma jeunesse, nous appelions ces grosses pommes des pommes d'hiver. La chair de cette variété de pommes est tellement dure que les frugivores ne peuvent s'en nourrir avant les grands froids. Il faut que le fruit gèle complètement pour que sa chair devienne assez molle pour que les becs des frugivores puissent la pénétrer.


 



 




Quand il n'y a pas d'eau liquide disponible, les oiseaux mangent de la neige, mais ils le font toujours avec parcimonie. Ingurgiter trop de neige refroidirait leur chaleur interne, chose à ne pas faire en période hivernale où toute perte de chaleur corporelle pourrait mener à l'hypothermie et à la mort.




 Tewkesbury


La rue Jacques Cartier Sud à Tewesbury est une autre route à parcourir lentement en période hivernale. Elle longe la rivière Jacques Cartier et traverse des boisés intéressants. C'est l'endroit idéal pour y observer le Gros-bec errant. La présence des fringillidés est toujours un coup de dé selon les années. En 2016, c'était l'euphorie. En 2017, c'est la pénurie totale. Aucun sizerin, chardonneret, tarin ou bec-croisé. Quelques durbecs sont venus sauver l'honneur de la famille. Par contre le gros-bec est encore présent, mais en petit nombre. Un Pic chevelu me permet quelques photos.



Cette femelle de Pic chevelu fait s'envoler des brins de neige lorsqu'elle tambourine l'écorce de cet arbre.



 
Son mâle est également à la recherche active de nourriture.



 Comté de Lotbinière



Le comté de Lotbinière agit sur moi comme un aimant puisque j'y ai passé la majeure partie de ma vie. Pour l'avoir parcouru maintes et maintes fois, j'en connais presque tous les recoins. Mais il est tellement riche en découvertes que j'y retourne encore toujours avec un intérêt renouvelé. C'est dans le village de Saint-Édouard que nous faisons la rencontre d'une magnifique femelle d'Épervier de Cooper. Elle est bien installée sur la structure d'une meunerie, en plein milieu du village. Un ami m'a demandé comment je pouvais dire que c'était une femelle puisque les adultes ont le même plumage. J'y suis allé par l'évaluation de la grosseur de l'individu. L'oiseau observé était assez gros pour que j'imagine d'abord avoir affaire à l'Autour des palombes. Dès le premier coup de jumelle, j'ai vite identifié un Épervier de Cooper. Seule une femelle de Cooper peut avoir cette grosseur. Je vous la livre maintenant.







L'épervier est un rapace doté d'une longue queue et d'ailes plutôt courtes et arrondies. Alors que les ailes courtes sont un atout pour se faufiler entre les arbres et les branches à l'intérieur de la forêt, la queue longue et flexible l'aide à assurer un équilibre parfait lors de changements rapides de direction. Le vol de l'épervier est également facilement reconnaissable puisqu'il consiste à de rapides battements des ailes suivis d'une longue glissade.


 Saint-Mathieu-de-Rioux


Ce petit village se situe dans le Bas-Saint-Laurent à une vingtaine de kilomètres de Saint-Simon, à l'intérieur des terres. Il est reconnu pour la quantité phénoménale de nids de Balbuzards pêcheurs
accrochés aux pylônes d'Hydro Québec, tout près d'un lac de bonne envergure. En 2017, une espèce occasionnellement observée au Québec, en provenance de l'ouest canadien, est présente à une mangeoire depuis quelques semaines. Comme Anne n'a jamais coché cette espèce au Québec, nous nous y rendons le 22 janvier 2017. Voici quelques photos rapportées de cette rencontre.


Ce magnifique mâle de Tohi tacheté / Pipilo maculatus / Spotted Towhee a élu domicile, dans son errance hivernale, dans la cour arrière dotée d'un bon système d'alimentation.




Un milieu naturel propice à attirer les oiseaux d'hiver contribue à retenir des oiseaux granivores et frugivores.






Domaine de Maizerets



Un parc urbain de la ville de Québec qui n'a plus besoin de présentation. Ce site peut contenir de magnifiques trouvailles une journée donnée et être non productif dès le lendemain. Il est bien situé en bordure du fleuve et, à vol d'oiseau, il peut constituer un relais facilement accessible entre les différents boisés de la région. Une bonne diversité d'habitats amène toujours une bonne diversité d'espèces d'oiseaux. Notre visite du 18 février 2017 vise le Merle d'Amérique et le Grand-duc d'Amérique. Nous trouvons facilement les espèces anticipées et voici quelques photos du grand-duc.



Quel regard intimidant !  Le hibou est perché à environ 6 mètres de hauteur et je me place juste en dessous du strigidé. Je suis bien content de ne pas être une proie potentielle.



Bien qu'en période de repos, ce grand-duc est concentré sur deux Écureuils gris qui s'ébattent tout autour de lui. Le parc abrite un bon nombre d'écureuils et leur présence explique celle du plus gros de nos strigidés.


Forêt Montmorency


Un autre incontournable auprès des ornithologues de la région de Québec. Réputé pour sa forêt boréale et les spécialités qui y sont associées: Mésangeai du Canada, Mésange à tête brune, Sittelle à poitrine rousse et Tétras du Canada. Il y a bien sûr les pics boréaux et les fringillidés, mais ces derniers répondent à des conditions particulières qui fluctuent selon les années. Et comme l'hiver 2017 est très avare pour la présence des fringillidés, un seul Tarin des pins, trois Durbecs des sapins et quelques Sizerins flammés ont été aperçus. Par contre, exception faite du tétras, nous avons fait de belles rencontres.



C'est difficile de prédire d'avance le comportement de la plus belle de nos mésanges, la Mésange à tête brune / Poecile hudsonicus littoralis / Boreal Chickadee. Plus souvent qu'autrement, elle se tient bien cachée dans le sapinage. Cette fois-ci, elle était hyper active, mais elle s'approchait sans cesse tout près de nous. Donc, avec de la patience, il m'a été possible de réussir quelques belles prises.


Si j'ai toujours eu un faible pour la Mésange à tête noire, je fonds littéralement lorsque je rencontre une Mésange à tête brune. Son "chick-a-dee-dee" plus lent et plus enroué permet de connaitre sa présence, car elle est tellement moins démonstrative que sa cousine.



Et que dire de la mignonne et acrobatique Sittelle à poitrine rousse / Sitta canadensis / Red-breasted Nuthatch qui n'est jamais très éloignée des petits groupes de mésanges. Une simple imitation de son cri nasillard et la voici à quelques mètres de l'objectif.







Et que dire maintenant de l'élégant et gracieux Mésangeai du Canada / Perisoreus canadensis nigricapillus / Gray Jay qui s'approche de nous en toute confiance. Il est tellement silencieux dans son approche qu'il peut être tout près de nous sans que l'on ne le sache.


Et le voici posant à la distance minimale permise par ma lentille de caméra. Un oiseau exceptionnel et fascinant.



Avant de quitter la forêt boréale, je ne peux m'empêcher de capter une image d'un Ecureuil roux nord-américain / Tamiasciurus hudsonicus / North American Red Squirrel.




Rue Courcy, Sainte-Foy


Une autre espèce rare au Québec, également en provenance de l'ouest canadien, est présente dans la ville de Québec. Il s'agit d'un Solitaire de Townsend / Myadestes townsendi townsendi / Townsend's Solitaire, une espèce rapportée presqu'annuellement en hiver au Québec.



Espèce frugivore, le Solitaire de Townsend est parfaitement à l'aise lorsqu'il se retrouve dans un environnement où les arbres produisant de petits fruits en quantité sont présents.


Le mois de mars est à nos portes et il signifie l'arrivée prochaine des premiers migrateurs en provenance de sud. Tout dépendamment de l'endroit où nous nous trouvons dans la province de Québec, nous verrons bientôt apparaître les premiers "oiseaux noirs" (quiscale, carouge et vacher) arrivant du sud et d'autres espèces hâtives. Nous ne commençons que d'aller de surprise en surprise.


@ bientôt.


 

1 commentaire:

www.dianeclermont.ca a dit…

Très beau résumé de notre hiver 2017 et des points saillants de votre coin. Malheureusement, je n'ai pas eu la chance de descendre souvent, très belles photos !
J'aime beaucoup tes photos à la forêt Montmorency, la mésange à tête brune, wow, sittelle à poitrine rousse également, sans compter le mésangeai !
Très beau partage du tohi tacheté !
Le Grand-Duc d'Amérique du domaine Maizerets, bravo, très belles photos !
Beau récit de vos randonnées hivernales.