jeudi 9 juin 2016

Des oiseaux en mai 2016



Le mois de mai, mon mois préféré. Non seulement parce qu'il m'a accueilli sur cette belle planète, il y a de cela 65 ans, mais surtout parce qu'il représente vraiment pour moi la période où la nature sort définitivement du carcan imposé par la saison hivernale. Finies les tempêtes de neige, finis les grands froids, finis les rayons de soleil timides qui n'apportent que trop peu de chaleur. Au même moment où les sous-bois de nos forêts se parent des plus belles fleurs sauvages, les lilas embaument nos jardins et nos parcs. À la faveur des jours qui allongent et des saules qui accouchent de leurs chatons, les cris stridents des Rainettes crucifères envahissent les champs et la terre humide exsudent des odeurs qui nous rapprochent de cette nature si belle et si généreuse.

La première moitié de ce mois de mai 2016 se passera pour Anne et moi dans le sud du Mexique en compagnie de notre ami Eric Antonio Martinez. Je vous en reparlerai dans un prochain billet qui ne saurait trop tarder. Aujourd'hui, je vous présente des images prises au Québec à partir du 21 mai 2016. Ce qui ne nous laissait en fin de compte qu'une fin de semaine, car nous travaillons encore tous les deux.

Après avoir répertorié 380 espèces en 13 jours d'observation au Mexique, nous devons maintenant nous concentrer sur notre liste annuelle québécoise. Notre quête nous mène à choisir deux régions privilégiées pour nous.


21 mai 2016


La  Réserve nationale de faune du Cap Tourmente nous semble le meilleur endroit pour investir nos premiers efforts en terre québécoise. Et nous ne sommes pas déçus. Les passereaux sont au rendez-vous. Voici quelques images volées en cette journée.


Paruline jaune (mâle) / Setophaga petechia amnicola / Yellow Warbler



Paruline des ruisseaux (mâle) / Parkesia noveboracensis / Northern Waterthrush



Paruline noir et blanc (mâle) / Mniotilta varia  / Black-and-white Warbler



Paruline tigrée (mâle) / Setophaga tigrina / Cape May Warbler





22 mai 2016

Une randonnée dans le comté de Lotbinère nous ravit tout à fait. C'est une région où nous connaissons tous les recoins. Ce qui facilite d'autant plus l'observation des espèces ciblées.
Notre première rencontre est prometteuse pour la suite, car il s'agit d'une Grue du Canada en vol alors que nous quittons l'autoroute 20 ouest pour nous rendre vers Plessisville. Pas de photo pour étayer l'observation, mais un pur bonheur pour nous deux.


Notre deuxième rencontre est tout aussi exceptionnelle. Alors que nous scrutons à faible vitesse les champs environnants, voilà qu'un oiseau perché sur un fil électrique attire notre attention. Quelques secondes suffisent à identifier l'espèce: une Maubèche des champs / Bartramia longicauda / Upland Sandpiper. Alors que je diminue progressivement la vitesse de mon véhicule, je vois s'approcher un cycliste. Je suis certain qu'il va faire s'envoler l'oiseau. Mais non. Il passe sous l'oiseau, bien perché sur le fil électrique le plus bas, et ce dernier ne bouge pas. Ceci me rassure et je décide de m'approcher davantage de l'oiseau. Arrêté sous l'oiseau, et toujours à l'intérieur du véhicule, je peux réaliser quelques photos. L'oiseau émet un trille très faible, jamais encore entendu de ma part et très différent de son cri habituel.


Maubèche des champs / Bartramia longicauda / Upland Sandpiper



Le trille faible émis par cet individu ne pouvait s'adresser qu'à une possible partenaire présente dans le champs en contre-bas. Mais impossible à repérer.


Après quelques minutes, nous décidons de ne pas déranger davantage l'oiseau et nous continuons notre parcours. L'endroit privilégié pour nous dans ce secteur est la tourbière de Villeroy où des espèces comme les Paruline à couronne rousse, Bruant de Lincoln et Paruline du Canada sont communes et assez faciles à observer. Pour Anne et moi, c'est un rendez-vous annuel obligé.


L'une des 5 Parulines du Canada / Cardellina canadensis / Canada Warbler observées en une trentaine de minutes le long de la route menant à la tourbière. Cette paruline, malgré son nom de "du Canada", passe plus de temps sous les climats tropicaux que sous nos climats tempérés. Au cours des années, je l'ai observée aussi au sud qu'en Équateur durant le mois de novembre. Ils arrivent sous nos climats en mai et ils nous quittent en septembre. Malgré les noms que l'on peut leur attribuer, les oiseaux sont davantage internationaux que locaux. 
 


Cette Grive solitaire / Catharus guttatus faxoni / Hermit Thrush est surprise en pleine construction de nid. La très grande majorité des espèces nicheuses au Québec sont des espèces néo-tropicales qui ne passent en moyenne que cinq mois au Québec. Le reste de l'année, ils partagent les habitats tropicaux avec les espèces non migratrices. Le temps alloué à la reproduction est très limité, d'où l'urgence pour les migrateurs de trouver un territoire et de s'apparier à un partenaire idoine afin de perpétuer la pérennité de l'espèce.


Sur notre chemin de retour, nous faisons un crochet par Sainte-Croix-de-Lotbinière où se trouve la colonie d'Hirondelle noire / Progne subis subis / Purple Martin reconnue comme située la plus à l'est au Québec. Notre arrêt ne nous permet d'observer qu'une seule femelle sur le site. Du jamais vu pour moi. Une trentaine d'individus étant plus la norme pour l'endroit depuis des décennies.



Une seule femelle d'Hirondelle noire / Progne subis subis / Purple Martin est présente lors de notre passage au site.



Heureusement, un autre arrêt fait une quinzaine de jours plus tard nous a permis de constater que la colonie de Sainte-Croix comptait encore au moins une vingtaine d'individus. Ouf !!!  Il ne faudrait pas perdre ce joyau dans Lotbinière.


@ bientôt.




2 commentaires:

www.dianeclermont.ca a dit…

Très beau billet, une fois de plus. J'envie tes photos de Maubèche des champs que je n'ai jamais réussi à faire malheureusement. Un jour !!
Le mois de mai et le retour des parulines et comme tu dis si bien, le retour de nos beaux oiseaux et pour moi, c'est la renaissance.
Bon anniversaire en passant, en retard, mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais !

lejardindelucie a dit…

Beau panel de vos oiseaux. J'ai souvenir de ces belles parulines rencontrées lors de notre séjour au Québec!
Je comprends fort bien votre recherche pour vérifier si tous les sites sont occupés par les migrateurs habituels.
Nous revisitons aussi certains endroits tous les ans pour vérifier la présence de telle fleur un peu rare ou de tel papillon que nous aimons beaucoup!