mardi 26 avril 2016

Des oiseaux en avril 2016




Pour les ornithologues amateurs Québécois, le mois d'avril est le mois charnière où la saison hivernale bascule vraiment vers la saison printanière. En avril, les congères fondent à vue d'oeil, les champs et les rives du grand fleuve Saint-Laurent se dégagent de leur manteau blanc et des nouvelles espèces d'oiseaux migrateurs apparaissent dans nos environnements, jour après jour. Alors que plusieurs d'entre eux retrouvent leur aire de nidification, plusieurs autres ne seront que de passage. Apparaissent d'abord les grandes volées de bernaches et d'oies.



Bernache du Canada / Branta canadensis interior / Canada Goose


Oie des neiges / Chen caerulescens atlantica / Snow Goose



Urubu à tête rouge / Cathartes aura aura / Turkey Vulture

  
Buse à queue rousse (adulte) / Buteo jamaicensis borealis / Red-tailed Hawk
 

Bécasse d'Amérique / Scolopax minor / American Woodcock

 
Hirondelle bicolore  / Tachycineta bicolor / Tree Swallow

  
Moucherolle phébi / Sayornis phoebe / Eastern Phoebe
 

Vacher à tête brune / Molothrus ater ater / Brown-headed Cowbird
 

Carouge à épaulettes / Agelaius phoeniceus phoeniceus / Red-winged Blackbird


Bruant hudsonien / Spizelloides arborea arborea / American Tree Sparrow


Bruant à gorge blanche / Zonotrichia albicollis / White-throated Sparrow

 
Bruant des prés / Passerculus sandwichensis mediogriseus  / Savannah Sparrow

 
Bruant chanteur / Melospiza melodia melodia / Song Sparrow



Il n'est pas encore temps pour les colorées parulines ou d'autres espèces nichant plus au nord et qui apparaîtront en mai. Le meilleur est à venir.


Et pour terminer ce billet, la photo d'une belle rencontre


Renard roux / Vulpes vulpes / Red Fox



@ bientôt.


 

Dur, dur... d'être un Grand-duc d'Amérique




Ce n'est pas la première fois que je suis témoin d'un tel phénomène. Mais je l'avais été antérieurement en pleine campagne alors que j'étais en recherche active d'oiseaux. Aujourd'hui, en ce dimanche après midi du 25 avril 2016  (vers les 15h30), voilà que des cris hystériques d'un groupe de corneilles titillent suffisamment mes tympans pour que je me pose de réelles questions. Délaissant le raclage des feuilles mortes sur notre terrain situé à Sillery, ville de Québec, je communique mon émoi à Anne, elle-même occupée à l'intérieur de la maison à faire sa valise pour un prochain voyage (où je l'accompagnerai bien évidemment ;-) ). À partir de notre cour arrière, il est facile d'apercevoir un attroupement inhabituel de corneilles qui ne cessent de vociférer contre un oiseau de passage non désiré et impossible à voir à partir de notre point de vue. Je ne connais pas de gros prédateurs qui puissent induire un tel effet auprès d'un regroupement de corneilles autre que le Grand-duc d'Amérique / Bubo virginianus virginianus / Great Horned Owl. Étant impossible de voir l'oiseau bien camouflé dans un épinettes, nous prenons l'auto dans le but de nous assurer de l'identité de l'intrus. J'agrippe ma Canon au passage afin de documenter visuellement l'observation.


Et c'est sur la deuxième plus au nord, la rue Roméo Vachon, que nous retrouvons la bande d'oiseaux. Dès notre arrivée, le rapace prend son envol et une observation trop brève, faite seulement à l'oeil nu, me fait pencher soit vers une Chouette laponne ou vers  un Grand-duc d'Amérique, mais je ne suis pas certain et il faut confirmer le tout. Les probabilités favorisent le grand-duc, mais il faut aller plus avant. Et nous retrouvons la bande à à peine un kilomètre sur l'avenue Dobell. Cette fois-ci le groupe est dans un feuillu. Nous réalisons alors, à la vue des deux aigrettes mises bien en évidence par le stress du poursuivi, qu'il s'agit bien d'un grand-duc.








La distance empêchant de prendre une photo potable, nous décidons de nous approcher. À peine sommes nous arrivés sur l'avenue Charles Fitzpatrick que le strigidé, excédé par le harcèlement sonore et physique de ses poursuivants, décide de prendre encore son envol. Et nous voilà repartis. Toujours en direction de l'est.


Cette fois-ci, le strigidé se réfugie dans un pin, sur l'avenue du Buisson, et j'ai l'impression qu'il y demeurera puisqu'il est mieux camouflé.


Le grand-duc est perché de dos et la corneille le harcèle en passant en vol juste au-dessus.


Mais c'est sans compter sur la pugnacité des corneilles dont le nombre augmente continuellement. Plus le pourchassé survole les différents territoires protégés par les corvidés qui vont bientôt y nicher, plus il attise la colère de nouveaux couples. Après environ cinq minutes, le grand-duc reprend son vol.


Grâce à Anne qui connait toutes les rues du voisinage, nous n'avons pas trop de difficultés à prévoir l'endroit où le hibou pourrait décider de se percher. Elle me suggère le cimetière longeant la côte de Sillery et c'est justement là que nous le retrouvons. Notre vision à partir de cette rue étant imparfaite pour une photo, nous décidons de nous rendre à l'intérieur même du cimetière. Heureusement, la barrière est ouverte et voilà les photos prises à cet endroit.



Dès que le hibou s'envole, il est entouré de corneilles en colère qui le forcent à se percher à nouveau. Une fois perché, elles le harcèlent jusqu'à ce qu'il s'envole. Un cercle vicieux qui a pour but d'exténuer la pauvre victime.



Sur cette photo, même si ce n'est pas si apparent que ça, nous pouvons voir le grand-duc qui est le dernier oiseau en bas, au centre de la photo. Nous voyons aussi deux pattes de corneille qui tentent de rentrer en contact avec le dos du grand-duc.


Selon toutes probabilités, le grand-duc finira par atteindre le parc du Bois-de-Coulonge où nous lui souhaitons une fin de journée plus apaisante.


@ bientôt.




mardi 12 avril 2016

Quand il pleut des roselins ....




Sincèrement, je ne me souviens pas avoir observé autant de Roselins pourprés / Carpodacus purpureus purpureus / Purple Finch en début de printemps. Non pas qu'il s'agisse d'une espèce rare sous les cieux québécois, mais un rapport normal d'observation en hiver peut mentionner une couple d'individus observés principalement à un poste d'alimentation. Depuis la moitié du mois de mars 2016, c'est presque la frénésie, car on en voit partout et en grand nombre. Comme ils sont très vocaux, il est facile de constater leur présence. Ceci réalisé, une recherche plus poussée nous permet de repérer une dizaine d'individus par site. Et les accompagnent invariablement les cousins de la famille, sizerins et tarins. Même le poste d'alimentation de notre arrière-cour citadine en voit apparaître régulièrement.





 
Il côtoie alors son cousin des villes, le Roselin familier / Carpodacus mexicanus frontalis / House Finch.






Cette impression toute personnelle d'abondance inhabituelle du nombre de roselins a été étayée par un article de Pascal Côté, directeur de l'Observatoire d'oiseaux de Tadoussac (OOT), sur le site web de l'organisme. En plus de confirmer ce fait, il propose des explications très intéressantes. Je vous suggère de lire ce billet en cliquant sur ce lien 




Et pourquoi pas envoyer un don à cet organisme ! De mon côté, j'encourage pécuniairement et annuellement une couple de différentes activités gravitant autour d'une activité reliée à l'ornithologie, et je vais consacrer cette année une partie de cette somme à l'OOT. Cet organisme constitue une pépinière de jeunes biologistes passionnés qui réalisent des projets scientifiques qui ne pourraient l'être par des gens comme vous et moi. La pérennité de l'organisme doit être assurée.


Les roselins appartiennent à la famille des fringillidés qui regroupe également les tarin, sizerin, durbec, bec-croisé et gros-bec. Tous ont ceci en commun qu'ils sont granivores. Une particularité qui explique leur attirance envers nos postes d'alimentation durant la saison froide. La spécialisation de leur bec leur permet de partager le même habitat sans trop entrer en compétition pour les sources de nourriture.



Le bec très fin et pointu du Tarin des pins / Spinus pinus pinus / Pine Siskin lui permet de s'immiscer entre les écales des cônes de conifères pour aller cueillir les graines séminales.
 


Le bec spécialisé du Bec-croisé bifascié / Loxia leucoptera leucoptera / White-winged Crossbill lui permet d'écarter les écales des cônes des conifères pour happer ensuite les graines avec sa langue.



Le Gros-bec errant / Coccothraustes vespertinus vespertinus / Evening Grosbeak possède le plus gros bec parmi les fringillidés se retrouvant au Québec. C'est un réel broyeur qui s'attaque facilement aux samares des érables dont il est particulièrement friand. Son arrivée à un poste d'alimentation est synonyme de baisse significative des victuailles offertes. Et comme il arrive rarement seul...

 

 Le bec court et épais du Durbec des sapins / Pinicola enucleator leucura / Pine Grosbeak est idéal pour broyer les bourgeons et les fruits. Il est attiré par les pommes d'hiver qui ont gelé et dont la chaire s'est ramollie.



Le Sizerin flammé / Acanthis flammea flammea / Common Redpoll possède un petit bec conique qui lui est très utile pour picorer au sol à la recherche de graines et d'insectes.




Le Sizerin blanchâtre / Acanthis hornemanni hornemanni / Hoary Redpoll accompagne quelques fois son cousin flammé. Son plumage plus pâle lui donne une allure givrée et son bec est légèrement plus petit que le flammé. Son statut d'espèce distincte est en étude présentement et il se pourrait que le flammé et le blanchâtre soient scindés sous une même espèce.



Les fringillidés sont plus faciles à observer en hiver et au printemps alors qu'ils peuvent se rassembler en groupes allant de quelques individus à une centaine. Ils arrivent en bandes et leur présence peut aussi bien durer quelques heures que quelques jours. Vu leur abondance en 2016, c'est un très bon moment pour les observer et constater les différences de dimension, de plumage et de comportement.



Bonne fin de printemps et @ bientôt.