dimanche 5 octobre 2014

Plum Island, Massachusetts.



En consultant Google map, nous découvrons que seulement 71 milles (114 km) séparent Pine Point (Maine) de Plum Island (Massachusetts). Le temps de déplacement est estimé à 1h29. C'est donc avec beaucoup d'excitation que nous décidons de quitter notre camp de base douillet de Pine Point, près de Scarborough, pour nous diriger vers Plum Island, près de la ville de Newburyport. Nous sommes le 30 juillet 2014 et nous comptons le faire "back and forth" comme disaient les romains de la Rome antique. Un autre point excitant est le fait que nous traverserons très brièvement un autre état américain, soit le New Hampshire. Ce sera pour nous deux l'occasion de commencer une liste toute neuve pour cet état. Oui, je sais, ça peut sembler un peu beaucoup maniaque, mais c'est ce qui ajoute du sel à notre vie et nous l'assumons très bien.

Il est 07h00 du matin lorsque nous quittons la maison et nous arrivons vers 08h15 dans le petit hameau de Plum Island, situé au nord de l'île du même nom. Vive Google map ! C'est incroyable comme ce programme informatique peut nous donner une idée très juste de la réalité. En plus de nous tracer la route idoine pour nous rendre à bon port, les estimations de temps sont également très fiables.







Le village de Plum Island est tout ce qu'il y a de touristique et les maisons cossues, ou plus modestes mais inabordables pécuniairement en raison seulement de leur emplacement, ne manquent pas. C'est un endroit où le sable est omniprésent et c'est le royaume de la farniente sous un soleil brûlant. Pour nous, obnubilés comme nous le sommes par la gent ailée, c'est un endroit idyllique pour y observer des espèces qui se sont adaptées à l'humain comme le Moqueur polyglotte,



Le Moqueur polyglotte / Mimus polyglottos polyglottos / Northern Mockingbird s'observe partout sur la côte est des États-Unis. C'est un oiseau peu commun au Québec, malgré qu'il y soit de plus en plus souvent observé. En vol, il attire l'attention par les plages blanches sur ses ailes et de chaque côté de la queue. Il porte bien son nom, car il peut imiter à la perfection les sons émis par des dizaines d'autres espèces d'oiseaux et aussi des sons aussi hétéroclites que les sirènes d'ambulance, de camion de pompier ou de véhicule de police. En fait, il peut imiter les sons récurrents dans son environnement quotidien. Et quand il se met à l'oeuvre, ça peut durer de très longues minutes. Et, comble de malheur, il peut se faire aller les mandibules en pleine nuit. Pas toujours facile d'avoir un moqueur dans l'entourage immédiat.




l'Hirondelle noire,



Si l'on peut compter sur les doigts des deux mains les endroits au Québec où des colonies d'Hirondelle noire / Progne subis subis / Purple Martin peuvent s'observer, c'est bien différent dans les secteurs visités sur la côte étatsunienne. Dans la petite ville de Plum Island, une colonie nous accueille dès notre arrivée près d'un quai. Et nous trouvons une autre colonie à l'entrée du parc, près du centre d'interprétation.


le Bruant chanteur et le Moineau domestique. Rien de bien "sexé" me direz vous, mais attendez de voir ce que le Parker River National Wildlife Refuge abrite comme flore et comme faune.





Ce refuge a été établi en 1941 pour assurer un habitat propice au nourrissage, au repos et à la nidification d'espèces d'oiseaux migratrices. Situé le long du corridor migratoire de l'Atlantique, le Parker River National Wildlife Refuge a accueilli jusqu'ici plus de 300 espèces d'oiseaux, résidents ou migrateurs, de même qu'une grande variété de mammifères, d'insectes, de poissons, de reptiles et d'amphibiens. Ce vaste marais salé est adossé à Plum Island, une île qui lui sert de barrière naturelle contre l'effet des vagues en provenance de l'océan. Ce site est composé de 4 700 hectares d'habitats variés incluant des plages sablonneuses, des dunes, de la forêt riparienne, des zones arbustives et même des mares d'eau fraîche. L'habitat le plus abondant est constitué de plus de 3 000 hectares de marais salés, l'un des écosystèmes les plus productifs dans la nature.





Ce site est aussi un lieu privilégié par le Pluvier siffleur / Charadrius melodus / Piping Plover où il est ultra protégé à cause de son statut d'espèce Quasi menacé aux États-Unis. Son statut est encore plus précaire et plus préoccupant au Canada alors qu'il est considéré Menacé En Péril.



Voici ce qui me semble être une femelle de Pluvier siffleur / Charadrius melodus / Piping Plover. Il faut cependant faire très attention, car le mâle et la femelle sont difficiles, voire impossibles à distinguer sur le terrain. Au cours de la saison de reproduction les mâles ont "généralement" une large bande noire autour du cou alors que les femelles en ont une étroite. Non pas toujours facile d'être un "birder".



Si vous désirez observer ce pluvier sur son terrain de nidification, inutile de vous rendre dans ce parc, car toutes les plages susceptibles d'abriter cette espèce sont fermées à la circulation humaine durant les mois stratégiques de reproduction de l'espèce.



À l'entrée du refuge, il y a un centre d'interprétation et une première rampe en bois traité qui permet d'accéder à une belle et grande plage. Alors qu'il était possible de profiter de la plage sur notre gauche, la plage était fermée sur notre droite à cause de la nidification du Pluvier siffleur. En observant au télescope, nous avons pu trouver une Petite Sterne / Sternula antillarum antillarum / Least Tern dans une position assise qui pouvait faire croire qu'elle couvait, mais nous avons aperçu un oisillon tout près.


Et la voilà cette Petite Sterne qui maraude continuellement au-dessus des plans d'eau dans le refuge. Nous l'observions aussi régulièrement au Scarborough Marsh, dans le Maine. Sa petitesse, son bec d'un jaune pétant et son front blanc sont des critères faciles à observer.


Une seule route traverse le refuge et elle s'étend sur environ 10.5 kilomètres entre l'entrée et  la section de Nelson Island où la suite ne peut se faire qu'à pied. Les premiers 6.5 kilomètres sont asphaltés et le reste est sur gravier. Pour l'avoir parcourue, je peux confirmer qu'elle est maintenue dans une condition parfaite. La limite de vitesse est restreinte tout au long du trajet à 25 km/heure. Il est interdit d'arrêter n'importe où le long de la route, mais des aires de stationnement sont accessibles aux endroits les plus intéressants pour l'exploration visuelle. Des sentiers ont été aménagés à des endroits stratégiques où ils mènent tantôt à une tour, tantôt à une cache, tantôt à la plage, tantôt près d'un point d'eau ou d'un autre point d'intérêt. Au tournant d'une courbe de la route, voici ce qui s'est présenté à nos yeux ravis


Et oui, pas moins de neuf Cygnes tuberculés / Cygnus olor / Mute Swans se reposent sur un plan d'eau, le long de la seule route qui traverse le refuge. Que de majesté chez cet oiseau !  Saviez-vous que le manteau d'un cygne peut compter environ 25 000 plumes ? C'est l'oiseau le plus lourd pouvant s'envoler et migrer sur des bonnes distances.


Et oui, je vous avais dit dans mon dernier billet que ce qui nous attirait le plus à cet endroit, Anne et moi, c'est le rapport sur Ebird de la présence du Bruant maritime / Seaside Sparrow à Plum Island dans les jours précédents notre visite. Et non, nous ne l'avons pas trouvé, mais nous avons tellement aimé notre escapade dans ce refuge protégé. Ça fait tellement de bien de réaliser qu'il peut y avoir un contrepoids aux destructions d'habitats qui se produisent à tout instant tout autour de notre belle planète bleue. 


Voici pour terminer ce billet quelques photos qui illustrent des beaux moments d'observation.






Le roi du marais, le Tyran tritri / Tyrannus tyrannus / Eastern Kingbird est omniprésent dans le refuge et sa présence est fort remarquable...et remarquée.



Une Centaurée jacée / Centaurea jacea / Brown knapweed attire et accueille un bourdon avec un nectar nourricier et l'insecte assurera la pollinisation croisée en visitant une autre centaurée. Le cycle de la vie se perpétue au Parker River National Wildlife Refuge.



Il n'y a pas que le Moqueur polyglotte qui soit bien représenté au refuge. Le Moqueur chat est abondant et même le Moqueur roux / Toxostoma rufum rufum / Brown Thrasher s'est montré la binette alors que nous faisions une petite marche dans un sentier.


Qu'il est beau ce Tohi à flancs roux / Pipilo erythrophthalmus erythrophthalmus / Eastern Towhee ! Alors que nous déambulions à faible vitesse, les fenêtres de la Matrix baissées, son "Drink some teaaaaa" ou son "to-whee" trahissaient tout de suite sa présence. Des sons que nous voudrions plus communs dans notre arrière-cour à Québec.


J'espère que ce billet vous aura donné le goût de faire un arrêt à ce site lorsque vous passerez dans le coin. Ou, du moins, vous aura renseigné sur un autre beau coin de la planète. Il y en a tellement.


@ bientôt.







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