lundi 28 avril 2014

Le blanc du printemps




Depuis mon dernier billet, j'ai fait quelques sorties ornithologiques dans la région et j'ai pu constater que, même si la neige a fini par fondre, le blanc reste encore à la mode.


Au Québec, les oies, bernaches et canards de toutes sortes arrivent en même temps que le mois d'avril. Le ciel est alors sillonné par des vagues successives de volées d'anatidés qui se reconnaissent facilement par le patron de vol qu'elles adoptent. Les bernaches et les oies sont reconnues pour leur formation en V ou par les longues lignes obliques où chaque individu profite de l'air brassé par celui qui le précède pour économiser cette énergie nécessaire pour accomplir de longs trajets migratoires. 






L'un des meilleurs endroits au Québec pour observer les premiers grands rassemblements d'Oie des neiges / Anser caerulescens / Snow Goose est Baie-du-Febvre. Les champs agricoles inondés au printemps agissent comme des aimants sur la boussole interne des migrateurs. 

Lors de notre visite du 18 avril 2014, Anne et moi avons été en mesure de constater le nombre spectaculaire de ces oies blanches. Vers 10h00 nous rencontrons André Cyr et il nous dit qu'il est arrivé sur les lieux très tôt et qu'il estime à plus 400 000 le nombre d'oies observées dès le lever du soleil. À partir de certains lieux d'observation, nous en voyons partout. Le blanc est vraiment à la mode en cette belle journée.

Vers 13h00, nous nous rendons près du marais qui jouxte les deux bassins le long de la route Janelle. Nous sommes très surpris d'y trouver un magnifique immature de Harfang des neiges / Bubo scandiacus / Snowy Owl, en fait il y en a deux, mais nous ne verrons que celui-ci.











Les milliers d'oies sont cependant trop loin pour une photo potable. Je ne le sais pas encore, mais ce n'est que partie remise puisque, le 27 avril, je me reprends alors que nous découvrons un gros rassemblement d'oies tout près du quai de Portneuf, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Nous estimons à plus de 5 000 le nombre d'oies présentes. Voici un échantillon de la perspective que nous avions lorsqu'un petit avion passait et que les oies le prenaient pour un rapace.





En avant-plan, nous voyons un groupe qui se pose à nouveau à la surface de l'eau. En arrière-plan, nous voyons un autre groupe qui adopte le même comportement, mais de l'autre côté du fleuve. 

L'avion revient quelques minutes plus tard et l'effet sur les oies est le même. J'imagine que la vue à partir de l'habitacle de l'avion de toutes ces oies blanches qui s'envolent dans un chaos terrible doit être très belle à voir par les occupants. Mais ce n'est pas très intelligent de déranger ainsi les oiseaux migrateurs qui ont besoin de repos pour refaire des forces. À force de se faire déranger, les oies finissent par se poser plus près du quai et nous nous y rendons pour tirer profit de l'occasion.










Ces deux belles espèces, tout de blanc vêtues, vont nous quitter d'ici une couple de semaines pour rejoindre leurs aires de reproduction dans la toundra canadienne. Leurs départs seront vite oubliés par les millions de passereaux qui regagneront notre latitude pour venir s'y reproduire également. Ainsi va la vie sur cette belle planète bleue, un tourbillon incessant où la vie et la mort, les arrivées et les départs, se succèdent depuis des temps immémoriaux.



@ bientôt,









mardi 15 avril 2014

Fin de l'hiver 2013-2014



Normalement j'aurais dû intituler ce billet "début du printemps 2014", mais, avec cet hiver qui s'obstine à rester, je ne peux que parler de sa fin... d'ailleurs espérée un peu partout au Québec. Ces deux dernières semaines, j'ai parcouru des lieux familiers afin de constater l'évolution de la présente saison hivernale et j'ai pu constater que la saison froide a perduré. Malgré la couche de neige un peu plus épaisse et une température souvent en dessous de la normale saisonnière, les oiseaux doivent obéir à l'urgence inscrite dans leurs gênes de regagner leur territoire de nidification.  Et ils ne manquent pas de le faire.

Les espèces migratrices reviennent dans la région de Québec au compte-goutte, car nous sommes encore tôt en saison. Il faudra attendre la deuxième ou troisième semaine de mai avant d'assister à un mouvement migratoire d'importance. C'est certain que d'ici là les nouvelles espèces s'ajouteront graduellement, mais avec parcimonie. Il faut d'abord mettre en perspective que les gens de la région de Québec doivent compter une bonne quinzaine de jours de retard comparativement à ceux de la région de Montréal... et une semaine en comparaison à ceux du centre du Québec (régions Mauricie/Bois-Francs).

Cette réalité m'a frappé dès l'âge de 13 ans lors d'un premier contact avec quelques numéros du "Naturaliste canadien". Dans une des revues, j'ai trouvé un tableau relatant les dates d'arrivée printanière de différentes espèces au Québec depuis une couple de décennies. Dès lors je me suis servi de ce tableau pour prévoir l'apparition des espèces dans mon secteur. C'est incroyable de voir comment certaines espèces apparaissent relativement à la même date, année après année Je ne sais pas s'il s'en est inspiré, mais Pierre Bannon a ressuscité ce projet avec assiduité entre 1992 et 2011. Cette minutie de sa part rend ce tableau très informatif. Je vous invite à le consulter en suivant le lien suivant

http://pages.infinit.net/pbannon/tableau19922011.htm


Voici maintenant quelques photos réalisées lors de mes dernières sorties.


C'est le 11 avril 2014 que je rencontre cette belle grosse femelle Harfang des neiges / Bubo scandiacus / Snowy Owl  dans le rang Saint-Eustache à Lotbinière. En hiver, nous observons plus souvent des immatures et des mâles. J'ai parlé avec le propriétaire du terrain où se trouvait le strigidé et il m'a dit qu'il l'avait vu dans la région à quelques reprises durant la saison froide. Était-ce réellement le même individu ? Difficile à dire. Une belle surprise quand même et probablement l'un des derniers harfangs observés sous nos latitudes en ce printemps tardif.


À Sainte-Croix-de-Lotbinière, ce beau Merle d'Amérique / Turdus migratorius migratorius / American Robin célèbre son retour sur son territoire de reproduction en s'époumonant pour faire connaître aux autres mâles qu'il entend bien se battre bec et ongle pour le défendre. Connaissant l'agressivité des merles, des frictions ne devraient pas trop tarder à se produire.
 

Le Plectrophane des neiges / Plectrophenax nivalis nivalis / Snow Bunting arrive sous nos latitudes avec les premières neiges et il nous quitte à la fin avril / début mai. J'ai pris cette photo un peu avant celle du harfang, toujours sur le rang Saint-Eustache. Cet individu faisait partie d'un groupe d'une cinquantaine d'oiseaux. Un peu plus loin, c'est un groupe compact d'au moins 1 000 individus qui se nourrissaient dans les champs découverts de neige.


Il n'est pas toujours évident de repérer une Bécasse d'Amérique / Scolopax minor / American Woodcock sur le terrain, car son plumage cryptique lui assure un camouflage parfait avec l'environnement. Elle arrive dans notre secteur au début avril et la meilleure façon de l'observer est lorsqu'elle fait son vol de parade à la tombée du jour.


La neige qui recouvre le sol sous les arbres en forêt nous aide présentement à localiser des bécasses. Elles aiment se faire chauffer au soleil sur des buttes herbeuses. Leur silhouette détonne sur le blanc de la neige. C'est ainsi que j'ai pu débusquer cet oiseau. Le lendemain, j'en ai trouvé une autre dans un endroit bien différent.


 J'ai saisi cette Bernache du Canada / Branta canadensis interior / Canada Goose en plein vol alors que je me tenais sur le quai de Lotbinière, le 12 avril 2014.


Pendant ce temps, une oie spéciale attire mon attention. Elle a le corps d'une Bernache du Canada et la tête et le cou d'une Oie des neiges / Chen caerulescens / Snow Goose. Elle est également de plus petite taille. Si cette hybridation s'observe rarement, il s'agit quand même de ma troisième en 50 ans d'observation. Un autre individu montrant ce plumage est observé en même temps par Pierre Casavant dans la région de Montréal.


La Base de Plein Air de Sainte-Foy est le meilleur endroit pour espérer trouver le Grand Pic / Dryocopus pileatus abieticola / Pileated Woodpecker.


Mâle en devenir de Chardonneret jaune / Carduelis tristis tristis / American Goldfinch réchauffant ses cordes vocales en prévision de la prochaine saison de nidification.


Pic chevelu / Picoides villosus villosus / Eastern Hairy Woodpecker


Malgré sa réputation de causeur de troubles, je ne peux jamais résister à photographier tout Écureuil roux nord-américain / Tamiasciurus hudsonicus / North American Red Squirrel qui croise mon chemin.


Le Grand-duc d'Amérique / Bubo virginianus virginianus / Great Horned Owl est toujours très impressionnant à voir. Ici, j'ai croisé sa route alors qu'il venait d'attraper un Écureuil noir. Il est perché dans un grand pin en bordure de sentier. Il est régulièrement vu à la Base de Plein Air de Sainte-Foy, mais il faut être chanceux pour tomber dessus.


Il faut se rendre à la Forêt Montmorency pour avoir les meilleures chances de trouver le Mésangeai du Canada / Perisoreus canadensis nigricapillus / Gray Jay.


Même chose pour la mignonne Mésange à tête brune / Poecile hudsonicus littoralis / Boreal Chickadee qui préfère la forêt boréale.


Le Cerf de Virginie / Odocoileus virginianus / White-tailed Deer est souvent observé de nos jours, un peu partout au Québec. L'hiver, il se tient dans les ravages où il mange l'écorce, les branches et les aiguilles des conifères. Je surprends ce petit groupe à découvert dans un champ dans la région de Saint-Édouard-de-Lotbinière. Quelques secondes plus tard, les "flags" en l'air me confirment qu'ils vont disparaître dans la forêt sans attendre leur reste.


L'hiver 2013-2014 a été prolifique pour l'observation du Harfang des neiges. Les ornithologues amateurs Québécois ont eu droit à la visite de plusieurs individus peu importe l'endroit de la province où ils résident. Cet immature contemple les environs bien assis sur la cheminée d'un foyer.



Je vous souhaite à tous un très beau printemps avec des belles aventures en nature.


@ bientôt.




lundi 7 avril 2014

Coups de coeur mexicains (3) méli mélo.



Notre voyage dans la région de Huatulco, province de Oaxaca au Mexique, nous a énormément plu à Anne et moi. Voici, pour terminer la série de billets sur ce voyage, et en rafale, des photos d'espèces d'oiseaux qui ont entretenu la flamme jour après jour.



L'Aigrette roussâtre / Egretta rufescens dickeyi / Reddish Egret est mon aigrette préférée. Elle est également la moins rencontrée de tous les ardéidés du genre egretta. Son plumage est magnifique et sa façon explosive de pourchasser les poissons est assez unique. Nous avons eu la chance de la rencontrer à l'embouchure de la rivière Copalita.


À ses côtés, l'élégante Aigrette neigeuse / Egretta thula brewsteri / Snowy Egret se jouait des vents et des mouvements des vagues. Quel bonheur et quelle chance j'ai eu à tenter de saisir des instants de pure beauté !


Des centaines de Foulques d'Amérique / Fulica americana americana / American Coots occupent les plans d'eau du terrain de golf de Huatulco. Elles servent même de repas pour le Faucon pèlerin bien installé dans le secteur.


Le Viréo de Bell / Vireo bellii medius / Bell's Vireo est le viréonidé le plus commun dans le secteur en hiver. Pour moi, il s'agissait d'une coche à vie et j'étais très heureux de l'observer jour après jour, un peu partout tout autour de l'hôtel.


L'Évêque paré / Cyanocompsa parellina indigotica / Blue Bunting s'observait principalement sur les bords du terrain de golf. Mâle et femelle se montraient, mais jamais facilement. Assez furtifs, il fallait être rapide pour les pixelliser.


L'Urubu noir / Coragyps atratus atratus / Black Vulture est le vautour le plus abondant dans la région. On l'observe partout et de très près, comme le prouve cette photo.


Fréquentant en bons nombres les plans d'eau du terrain de golf, cette espèce représente pour moi l'élégance et la prestance. L'Échasse d'Amérique / Himantopus mexicanus mexicanus / Black-necked Stilt est d'une beauté qui me fait fondre à tout coup.


Je suis tombé nez à nez avec cette Chevêchette de Ridgway / Glaucidium brasilianum ridgwayi / Ferruginous Pygmy-Owl alors que j'empruntais un sentier "peu recommandable" dans ce sens où je ne pouvais pas voir où je déposais les pieds. Un comportement fort déconseillé lorsqu'on se trouve sous des latitudes où les serpents venimeux sont présents. Surtout lorsqu'on est seul.  Ce diminutif strigidé est abondant dans la région. Son sifflement s'entend un peu partout , même en plein jour. Il est très facile d'imiter son chant et il ne se gêne pas pour s'approcher de vous pour connaître la source des sifflements. Cet individu était en train de se faire houspiller par l'espèce qui suit...


Le Geai à face blanche / Calocitta formosa formosa / White-throated Magpie-Jay est difficile à manquer. De grande taille, ce corvidé spectaculaire se tient en petits groupes et il est très bruyant. Au Costa Rica, cette espèce est présente surtout dans le Guanacaste (en fait au nord du parc national de Carara), mais en nombre réduit. J'ai été agréablement surpris de l'observer à satiété lors de mon séjour mexicain.


L'Ariane cannelle / Amazilia rutila rutila / Cinnamon Hummingbird est une espèce de colibri inféodée aux milieux arides le long de la côte Pacifique. Nous avions le bonheur de l'observer un peu partout près de notre hôtel. Cette espèce est spéciale pour Anne, car elle constitue la millième espèce observée par elle lors d'un voyage au Belize en 2006.



Voici sûrement le Cyrano des bihoreaux. Affublé d'un "gros pif", le Savacou huppé / Cochlearius cochlearius ridgwayi / Boat-billed Heron n'est actif que la nuit. Son énorme bec lui sert à capturer les crustacés, les reptiles et autres animaux aquatiques qui passent à sa portée. Son oeil énorme trahit ses moeurs nocturnes.


Élégant compagnon du savacou lors de ses sorties nocturnes, le Bihoreau violacé / Nyctanassa violacea bancrofti / Yellow-crowned Night-Heron est aussi actif de jour. Il est fréquent de l'observer dans les vasières créées par les marées dans les zones intertidales.



De petite taille, la Colombe inca / Columbina inca / Inca Dove est élégante et peu farouche lorsqu'on l'approche lentement.



Les ictéridés sont très bien représentés dans la région de Huatulco avec sept espèces d'orioles différentes. Voici un bel exemplaire d'un Oriole à gros bec / Icterus gularis gularis / Altamira Oriole. Il n'était pas rare d'identifier plusieurs espèces dans le même arbre fruitier.


Rarement observé au Québec, l'Oriole des vergers / Icterus spurius spurius / Orchard Oriole est super abondant dans la région de Huatulco. De petite taille pour un oriole, approximativement celle d'une Paruline à croupion jaune, il possède trois plumages bien différents: mâle, femelle et mâle immature.


Le Troglodyte de Sclater / Campylorhynchus rufinucha humilis / Rufous-naped Wren est le plus commun des trois espèces de troglodytidés observées lors de notre séjour. Il est très vocal et les interactions entre les individus sont nombreux.


Comparativement au Troglodyte de Sclater, le Troglodyte barré / Thryophilus pleurostictus oaxacae / Banded Wren est beaucoup plus terrestre. Plus souvent qu'autrement, c'est au sol qu'il faut le rechercher et la tâche s'en trouve d'autant plus difficile.



Voici une espèce qui passe facilement inaperçu tellement elle est discrète et furtive. Le Géocoucou de Lesson / Morococcyx erythropygus erythropygus / Lesser Ground-Cuckoo préfère de beaucoup marcher ou courir au sol plutôt que de s'envoler.


Les rapaces diurnes sont bien représentés dans le secteur et l'une des espèces observées à tous les jours est la Buse grise / Buteo plagiatus / Gray Hawk .


Cardinal rouge (à huppe longue) / Cardinalis cardinalis carneus / Northern Cardinal (Long-crested). La sous-espèce carneus  possède la huppe la plus longue chez Cardinalis cardinalis.


Un autre beau joyau des milieux arides, le Moucherolle vermillon / Pyrocephalus rubinus mexicanus / Vermilion Flycatcher n'est pas très commun dans la région. Un seul couple a été observé sur le terrain de golf.



Qui ne connaît pas le chant typique du Tyran quiquivi / Pitangus sulphuratus derbianus / Great Kiskadee. Son "qu'est-ce qui dit" s'entend n'importe où et n'importe quand. Un oiseau coloré qui ose se percher bien à découvert et près de nous.


Un autre oiseau abondant sous les tropiques est le magnifique Tyran mélancolique / Tyrannus melancholicus satrapa / Tropical Kingbird.


Le pendant de notre Quiscale bronzé québécois est le Quiscale à longue queue / Quiscalus mexicanus obscurus / Great-tailed Grackle qui s'observe surtout autour des endroits habités et les milieux ouverts. Jamais en forêt.


Il n'est pas toujours facile de photographier les psittacidés du coin. Ils sont pourtant bruyants et démonstratifs, mais ils se tiennent souvent dans la canopée des grands feuillus. Heureusement pour moi, ce couple d'Amazone à front blanc / Amazona albifrons albifrons / White-fronted Parrot décide de se toiletter mutuellement dans un arbre sans feuille et à environ six mètres du sol.


Je suis également chanceux pour cet autre couple de Conure à front rouge / Aratinga canicularis eburnirostrum / Orange-fronted Parakeet qui se perche un peu plus bas que les autres.



Voici donc un aperçu des belles découvertes pouvant être faites le long de la côte sud ouest du Mexique dans le secteur de Huatulco. En quatorze jours, nous avons complété une liste de 185 espèces vues et/ou entendues. C'est très excitant quand on pense que nous avons fait du terrain seulement trois heures et 30 minutes par jour, soit entre 6h00 et 9h30 du matin pendant dix jours. Pendant les quatre autres journées en compagnie du quide local, Eric Antonio Martinez, nous avons été sur le terrain en moyenne six heures par jour. Pour voir toutes les photos rapportées de ce voyage et des photos d'autres albums (Brésil, Madagascar, Australie,Thaïlande...), je vous invite à visiter le site flickr à cette adresse 

https://www.flickr.com/photos/lavalroy/


Prise à partir du terrain de golf, cette photo montre un Urubu noir qui touche la lune du bout de l'aile.







@ bientôt.






mardi 1 avril 2014

Coups de coeur mexicains (2) Les pélagiques.







19 février 2014

En compagnie de notre guide local Eric Antonio Martinez et de deux autres clients en provenance du Chili, Magdalena et Willie, nous quittons Huatulco vers 6h00 en direction nord vers Puerto Angel, un petit village pittoresque situé en bordure du Pacifique. Une embarcation nous attend et son dévoué capitaine nous amène à quelques kilomètres au large afin d'y observer une bonne diversité faunique. Malgré une bonne houle, je réussis quelques clichés que je vous partage ici. Voici donc quelques rencontres mémorables.


Le Puffin fouquet / Puffinus pacificus / Wedge-tailed Shearwater est l'espèce pélagique la plus nombreuse et la plus fréquente au large de Puerto Angel. Sur cette photo, nous voyons bien les narines tubulaires qui ornent la mandibule supérieure des procellariidés. Cette configuration permet un sens de l'odorat très développé qui aide l'oiseau à localiser la nourriture d'après les effluves répandues à tout vent. Il aide également à retrouver le terrier puisque les oiseaux y retournent à la faveur de la nuit.


Le Pélican brun / Pelecanus occidentalis californicus / Brown Pelican est commun le long de la côte et il disparaît à mesure que l'on s'éloigne du rivage. Celui-ci était à côté du bateau lorsque nous avons quitté le port.


Qui dit sortie aux pélagiques, dit automatiquement labbe ! Ces pirates des hautes mers harassent les laridés (mouettes, goélands et sternes) afin de leur subtiliser les proies qu'ils viennent de capturer et même d'ingurgiter. Ici, un juvénile de  Labbe parasite / Stercorarius parasiticus /  Parasitic Jaeger, de forme claire.


Ce Labbe à longue queue / Stercorarius longicaudus sp. / Long-tailed Jaeger s'est révélé une belle surprise lors de cette sortie en mer.


La Frégate superbe / Fregata magnificens / Magnificent Frigatebird est un oiseau d'une grande élégance. Il peut passer des heures à glisser sur les courants d'air sans devoir exécuter le moindre battement d'ailes. Cependant, il ne peut décoller à partir du sol ou de l'eau, à moins de bénéficier de vents forts à ce niveau. Pour cette raison, il se pose et niche sur des branches d'arbres ou sur des rochers. Comme le labbe, il est reconnu pour poursuivre les autres oiseaux marins afin de leur subtiliser les proies qu'ils transportent dans leur bec ou dans leur gésier.


Chemin faisant, notre capitaine repère au loin un immense groupe de Dauphins à long bec / Stenella longirostris orientalis / Eastern Spinner Dolphins. Il s'en approche et nous nous retrouvons bientôt parmi plusieurs centaines de dauphins qui trahissent leur présence par leur nageoire dorsale bien visible lorsqu'ils viennent respirer à la surface. Cette espèce de delphinidé est reconnue pour son habitude d'effectuer de hauts sauts hors de l'eau et de se retourner sur lui-même. Eric me dit que les locaux les appellent le "screw dolphin". À cause de l'instabilité causée par la houle, il est très difficile de les prendre en pleine action.










Nous observons également plusieurs raies qui exécutent des sauts hors de l'eau. Je ne savais pas qu'elles pouvaient faire ça. Nous les repérons de loin grâce à la blancheur de leur ventre dévoilée lors de leurs envolées. Et voilà que nous faisons une rencontre inespérée.


Un couple de Tortues vertes / Chelonia mydas / Green Sea Turtles est en pleine activité de copulation. Le mâle s'accroche du mieux qu'il le peut à la carapace de la femelle. Cette dernière n'a d'autre choix que d'endurer sa présence et elle doit refaire surface périodiquement afin de respirer. Même si cette femelle est déjà prise par un mâle, il peut arriver que d'autres mâles arrivent et essaient d'évincer l'heureux élu. Ces prises de becs peuvent s'avérer très dangereuses pour la femelle qui ne pourrait rejoindre la surface pour reprendre son souffle.


Après cette rencontre, voilà qu'un autre type de reptile vient flotter autour de notre bateau. Il s'agit cette fois-ci d'un serpent marin très venimeux selon notre guide. J'en ai déjà vu un au Costa Rica alors que je me baignais dans la baie de la plage Playa Blanca sur le site hôtelier de Puna Leona, près de Jaco Beach. Il s'agit d'un serpent noir et jaune d'environ un mètre de long. Le mouvement incessant des vagues et la trop grande proximité du reptile m'empêche malheureusement d'en ramener une photo.

Sur le chemin du retour, notre capitaine nous fait longer des gros rochers où nichent des fous et des frégates.



Voici l'un des deux  Fous à pieds bleus / Sula nebouxii nebouxii / Blue-footed Boobies présents sur un immense rocher au nord ouest de Puerto Angel. Eric semble vraiment excité d'en observer à cet endroit.


 
Le Fou brun / Sula leucogaster brewsteri / Brown Booby est le sulidé le plus fréquemment observé. On peut même l'observer, les journées de grands vents, à partir du rivage. Avec une bonne lunette d'approche, bien entendu.

 

Ce Fou de Grant / Sula granti / Nazca Booby ne s'observe qu'ici, au large de la côte ouest du Mexique, et aux Îles Galapagos. Nous nous comptons très chanceux de l'avoir si près de nous. Surtout qu'il est le seul individu de cette espèce à marauder dans le secteur.


Et avant d'atteindre le port, une visite à un autre rocher nous procure une belle vue sur un autre oiseau qui fréquente souvent les côtes.


Un bel adulte de Faucon pèlerin / Falco perigrinus anatum / Peregrine Falcon se tient près de son nid.




@ bientôt.