samedi 7 septembre 2013

Île-aux-Basques: du 30 août au 2 septembre 2013




30 août 2013

Il est 05h45 lorsque nous quittons notre demeure de Sillery pour un voyage d'une durée de deux heures trente minutes vers Trois-Pistoles. Nous sommes vendredi matin. Les prévisions météorologiques ne sont pas très prometteuses pour les jours à venir et nous partons résignés à passer plus de temps que souhaité à l'intérieur du chalet Provancher, sur l'Île-aux-Basques. "Bah!", qu'on se dit, "nous serons sur l'île et là, tout peut arriver". Nous quittons le quai de Trois-Pistoles vers les 9h15 et le bateau passe d'abord par les chalets Meredith et Matte afin de déposer des gens. Vient ensuite notre tour et nous sommes prêts à commencer l'exploration dès 10h15. Il fait soleil et nous nous disons qu'il faut profiter de cette belle température, car il est supposé pleuvoir une bonne partie de la journée du samedi.

Nous nous dirigeons donc vers la pointe est de l'île dans l'espoir d'y observer quelques limicoles et autres migrateurs. La température est superbe, le vent de très léger à inexistant et les oiseaux sont présents. Deux  vagues successives de passereaux nous permettent de cocher: les Paruline à tête cendrée, Paruline à collier, Paruline obscure, Paruline à joues grises, Paruline à croupion jaune, Paruline à gorge noire et Paruline flamboyante.

Paruline à gorge noire mâle / Setophaga virens / Black-throated Green Warbler

Les oiseaux marins ne sont pas légion dans la région du gros quai de pierres. Cependant, nous pouvons y ajouter les Eider à duvet, Harle huppé, Plongeon huard, Fou de Bassan, Cormoran à aigrettes, Pluvier semipalmé, Chevalier grivelé, Goéland marin, Goéland à bec cerclé, Goéland argenté,



Goéland argenté / Larus argentatus / Herring Gull

Mouette tridactyle, Guillemot à miroir et Grand Héron.
En après-midi, entre 15h00 et 18h00, nous explorons la partie ouest de l'île pour aboutir en fin de journée à la pointe où les limicoles ont l'habitude de s'attrouper en plus grand nombre. Chemin faisant, notre route croise différentes nouvelles espèces: Faucon pèlerin, Pic mineur, Viréo aux yeux rouges, Corneille d'Amérique, Grand Corbeau, Sittelle à poitrine rousse, Troglodyte mignon, Roitelet à couronne dorée, Merle d'Amérique, Moqueur chat, Jaseur d'Amérique,



Photo prise près du chalet Meredith le 1er septembre



Paruline à croupion jaune, Paruline à poitrine baie, Paruline rayée, Bruant fauve,
  

Le Bruant fauve est toujours difficile à saisir sur son terrain de nidification. Il est furtif et il ne reste bien à vue que quelques secondes. Photographié le 31 août à l'Anse d'en Bas (partie est de l'île).

Cet individu s'est montré plus coopératif. Photographié près du quai à l'ouest de l'île le 1er septembre.
 
Bruant chanteur, Junco ardoisé et Quiscale bronzé.

Dès notre arrivée à la pointe, nous repérons les limicoles suivants:

Tournepierre à collier

Tournepierre à collier / Arenaria interpres / Ruddy Turnstone

Bécasseau semipalmé et Bécasseau sanderling.


Bécasseau semipalmé / Calidris pusilla / Semipalmated Sandpiper

Nous terminons la journée avec les espèces suivantes: Macreuse à front blanc, Macreuse noire (à bec jaune), Garrot à oeil d'or et Pluvier argenté (entendu seulement). Pour un total de 44 espèces pour ces 5 heures d'ornithologie. Ça promet, quoique la température annoncée est inquiétante.

31 août 2013

Le cadran sonne à 6h30 et je vais vérifier tout de suite à l'extérieur pour voir s'il pleut ou non. Pas de pluie, mais un brouillard à couper au couteau. Je ne vois même pas le quai à 30 mètres du chalet. Comme le plan initial était de nous diriger vers la pointe est pour l'observation des oiseaux pélagiques au large, nous décidons de profiter de quelques minutes supplémentaires de sommeil. Une trentaine de minutes plus tard, il nous semble que le soleil est bien présent derrière la brume et que la journée s'annonce plus ensoleillée que prévue. Et c'est le cas. Même si nous partons avec une heure de retard sur l'horaire prévu, nous sommes très heureux, car le beau temps sera de la partie et ça s'annonce pour toute la durée de la journée. Alors que j'attends Anne sur la galerie du chalet, voilà qu'une femelle de Colibri à gorge rubis vient faire son tour à quelques mètres devant moi. Et j'ai même la chance d'entendre la ritournelle printanière du Grimpereau brun avant qu'Anne apparaisse. Les absents ont toujours tort, comme on dit (non, je me suis bien gardé de lui dire ça).

Dès notre arrivée à la pointe pierreuse, nous observons: Canard noir, Sarcelle d'hiver, Macreuse brune et un Épervier brun vient se poser sur une grosse roche en face de nous. Anne repère une Mouette de Bonaparte parmi les laridés présents sur les rochers.




Une Mouette de Bonaparte survole un Goéland à bec cerclé alors qu'ils sont occupés à saisir des insectes en vol. Prise le 1er septembre du côté sud ouest de l'île



En après-midi, nous retournons du côté ouest et nous y ajoutons d'abord un Bécasseau minuscule. Mais nous ne sommes pas au bout de notre surprise. Notre recherche du Bécasseau violet est vaine. Probablement trop tôt en saison. C'est partie remise pour octobre. Pendant que je m'amuse à photographier les limicoles, voilà que je repère l'espèce-vedette du voyage: le Bécasseau roussâtre. Il est loin. Très loin. Trop loin à mon goût. Vais-je avoir la patience de l'attendre ?  Oh! que oui ! D'ailleurs, je n'ai que ça à faire. Ne sachant pas s'il va s'approcher ou non, je ne prends pas de chance et je clique au fur et à mesure qu'il se dirige dans ma direction. Je cliquerai 210 fois, jusqu'à ce qu'il se retrouve à environ cinq mètres. Quel beau limicole élancé et tout en grâce. Il a vraiment du panache. Constatez par vous-mêmes.



 

Et ce qui est merveilleux dans son cas, c'est que je l'avais photographié le 2 septembre 2012 au même endroit, soit presque une année passée jour pour jour. La seule différence c'est qu'ils étaient alors deux individus, arborant d'ailleurs le même plumage juvénile que celui de cette année. Anne et moi nous nous sentions réellement au paradis des ornithologues. 

Avant de quitter, nous entendons une bande de sternes venant du large et nous identifions sept Sternes arctiques qui passent en vol. En quittant la pointe ouest, j'aperçois un Pygargue à tête blanche de 1ère année et Anne a le temps de le mettre dans ses jumelles. Son frère Yves en avait également observé un en juillet et j'espérais vraiment pouvoir l'imiter. C'est la première fois que j'en observe un à l'île en plusieurs visites. Même chose pour Anne qui dépasse maintenant les cinquante séjours à cet endroit. Près du B-20, je repère un Bruant de Lincoln très furtif qui ne se laisse pas observer bien longtemps. Juste assez pour une identification assurée. Revenus sur la galerie de notre chalet, nous entendons un Grand Chevalier sans cependant parvenir à le voir.

1er septembre 2013

Lever à 06h30. Il a plu une bonne partie de la nuit, souvent avec intensité. Avec un peu d'appréhension, je regarde par la fenêtre pour constater que le brouillard ne se limite qu'à tout près de la côte. Il vente un peu et, selon les dires de notre capitaine Jean-Pierre, ce dimanche devait être très venteux. Le ciel est bleu en grande partie. J'en parle à Anne et nous décidons de ne rien changer à nos plans. Après un frugal déjeuner, nous nous dirigeons avec nos télescopes dans l'espoir d'ajouter des oiseaux plus pélagiques à notre liste. En fin de compte, il fait beau et notre passage à l'Anse-d'en-bas est très excitant. Une petite vague migratrice nous apporte comme nouvelles espèces ce matin un Moucherolle tchébec et deux Parulines noir et blanc. Et dire que je n'avais pas réussi à voir cette paruline durant mon séjour de six semaines en forêt boréale !!! Non pas qu'elle y était absente, car mon partenaire Xavier Francoeur l'a observée à quelques reprises. Non, bien souvent le fait de rencontrer une espèce précise n'est qu'une question de chance. Certaines espèces éludent nos recherches. Le passage d'un voilier d'une trentaine de Bernaches du Canada en provenance de la rive nord nous comble. D'autant plus que le groupe est complètement silencieux. Un peu plus et il passait tout simplement inaperçu.





Notre sortie d'après-midi nous réserve encore quelques surprises. En passant au Lac salé, près du quai du chalet Meredith, voilà que nous surprenons nos premiers Courlis corlieu. Une vague de passereaux dans la région de la source, nous procure notre seul Viréo de Philadelphie du voyage. Il est accompagné d'une couple de Viréos aux yeux rouges, du Moucherolle tchébec et de différentes espèces de parulines déjà toutes observées antérieurement. Ensuite, c'est une femelle de Canard Colvert qui s'envole à notre arrivée à la pointe ouest. Je passe du temps à photographier la dizaine de Pluviers semipalmés qui se nourrissent dans la vasière et le varech. Ils sont très actifs et plusieurs sortent des petits vers qu'ils étirent afin de les extirper de la boue.


Sur cette photo, nous voyons bien la semi palmure entre les 2 doigts externes de l'oiseau qui lui valent son nom.

Sur le chemin du retour, c'est une femelle de Paruline tigrée qui nous ravit alors qu'elle vient se percher quelques secondes dans une Épinette noire en arrière du chalet Meredith.

2 septembre 2013

Nous ne changeons rien à notre routine en nous levant à 6h30. C'est notre dernière journée sur l'île et nous devons prendre le bateau à 12h00. Ce matin, le ciel est couvert, mais il ne vente que légèrement. Nous savons bien que nous devrions ajouter encore quelques espèces à notre liste cumulative et ça ne manque pas. En raison du manque de temps, nous ne planifions qu'une sortie sur la pointe est de l'île.

Notre longue et patiente observation au large ne nous permet, hélas, que d'ajouter une seule espèce soit le Grèbe jougris, trouvé qu'en un seul exemplaire. Mais c'est une première pour nous en 2013. Malgré que nous savons que notre prochain séjour à l'île en octobre nous permettra de voir cette espèce en plusieurs copies, nous sommes quand même excités par la découverte. Apparaît ensuite, comme par magie, un Faucon émerillon bien perché sur l'un des seuls perchoirs disponibles près du quai de pierre. Nous ne l'avons jamais vu arriver, mais c'est bien différent lorsqu'il décolle, alertant par le fait même une dizaine de limicoles cachés en arrière des gros rochers.

Nous en sommes à 69 espèces sur notre liste de ce séjour à l'île. Nous sommes super satisfaits et c'est sous le regard de deux Phoques communs, les espions de Jean-Pierre Rioux (notre capitaine) comme je les appelle, que nous quittons à regret ce lieu magique. Mais ce n'est que partie remise puisque nous revenons dans un mois avec les membres du C.O.Q. (Club des Ornithologues de Québec).


Phoque commun / Phoca vitulina / Harbor Seal  aka  "les espions de Jean-Pierre"


À bientôt !



2 commentaires:

lejardindelucie a dit…

Ce récit m'a donné l'occasion de me souvenir de l'impression de gigantisme que nous a laissé le Saint Laurent!
La photo qui m'a le plus marquée est celle du Jaseur, un oiseau magnifique. Nous avons eu la chance de voir quelques -uns des oiseaux que vous avez observés. Heureusement que ces réserves permettent aux oiseaux et de se reproduire et de faire des haltes migratoires.
Les photos font rêver de voyages.
Ces jours-ci nous avons assisté au départ des guêpiers d'Europe qui sont passé au- dessus de notre maison, c'est le signe que l'été s'achève et qu'une autre saison est en marche!
Bonne continuation et beaucoup de nouvelles observations pour le mois d'octobre!

Anonyme a dit…
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